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Japon : effet local ou global ?

Selon Franck Nicolas, Directeur Allocation Globale et ALM chez Natixis AM, tous les effets de cette catastrophe sont difficilement mesurables à l’heure actuelle, mais ne remettront pas en cause, a priori, la croissance globale.

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Le mois de mars a été marqué par les événements qui ont frappé le Japon. Le pire semble avoir été évité même s’il est trop tôt pour en tirer toutes les conclusions. Les conséquences sont nombreuses pour ce pays déjà fortement endetté : paralysie d’une partie de la production japonaise, efforts onéreux de reconstruction à moyen terme, remise en cause possible du nucléaire et impacts sur les énergies traditionnelles. Tous les effets de cette catastrophe sont difficilement mesurables à l’heure actuelle, mais ne remettront pas en cause, a priori, la croissance globale.

Natixis Asset Management a néanmoins réduit le risque dans son portefeuille modèle en optant pour une posture plus prudente face à la multiplication des tensions toujours vives au Proche et Moyen-Orient, à la hausse des matières premières susceptible d’être renforcée par les événements géopolitiques, aux propos de la BCE quant à d’éventuels resserrements monétaires dès avril ou encore face aux difficultés de la Banque d’Angleterre et de certaines régions émergentes à contenir l’inflation.

Taux

Pour le moment au sein des taux, mieux vaut privilégier des réserves de liquidité importantes et conserver des obligations indexées sur l’inflation. En effet, des sorties de politiques monétaires accommodantes (fin du quantitative easing prévue pour juin aux États-Unis) se profilent et des risques d’inflation importée pourraient faire monter les taux longs.

Si le crédit représente un risque modéré, sa performance absolue pourrait être impactée par la possible remontée des taux.

Enfin, investir sur les obligations Emergentes semble risqué car des poussées inflationnistes s’expriment dans plusieurs de ces zones. Les autorités monétaires vont en effet devoir faire un choix en défaveur de la croissance à court terme à un moment où les denrées alimentaires sont chères.

Actions

Natixis Asset Management a légèrement réduit son exposition aux actions en neutralisant une surexposition affichée depuis plusieurs mois et renforcée depuis fin 2010. Le retour sur des segments de marchés plus défensifs (par exemple : retour sur les États-Unis, renforcement sur les secteurs cycliques plus retardés en Europe, allègement sur les financières soumises à de nouveaux tests de solvabilité d’ici l’été…) ont également participé à la réduction du risque global.

L’exposition aux émergents a été souspondérée compte tenu des incertitudes temporaires sur ces zones. À noter : la dynamique de l’économie mondiale, les résultats des entreprises et la liquidité demeurent bien orientés.

Devises

Des préoccupations sur le Japon subsistent puisque la tentation est forte de financer certains travaux via des rapatriements de capitaux placés en obligations américaines. Cela pourrait engendrer des effets négatifs en faisant monter le yen contre le dollar. Certaines banques centrales du G20 se sont donc mobilisées pour essayer d’enrayer la hausse du yen.

Dans le même ordre d’idée, mais pour d’autres raisons, les devises émergentes continuent d’être favorisées par les tensions sur les taux inhérentes à la lutte contre l’inflation importée.

Le policy-mix idéal reste encore à trouver puisque ce phénomène est surtout contré par la hausse des devises mais reste pénalisant, en retour, pour le commerce extérieur d’un pays.

Matières premières

Les matières premières sont restées fermes, alimentant l’inflation globale de plusieurs régions du monde avec des risques de transmission à l’inflation core via les coûts de production.

Franck Nicolas , Avril 2011

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