https://www.next-finance.net/fr | |
Stratégie
|
La zone euro est face à des échéances politiques décisives pour enrayer la spirale de la crise. Toute une série de mesures, encore impensables il y a quelques mois s’avèrent désormais incontournables et intégrées par les dirigeants européens. Reste à trouver la cohésion nécessaire pour les mettre en oeuvre.
L’espoir de décisions imminentes sortant l’Europe de l’impasse a provoqué depuis le début d’octobre un rebond des marchés actions. La pression internationale (USA + Emergents) sur l’Europe pousse les européens à aller vers ce que, ni la BCE, ni les politiques ne voulaient il y a encore quelques mois :
Une participation significative des créanciers privés au sauvetage de la Grèce ou dit autrement un défaut de paiement de 40% à 50% environ du fardeau grec.
Un rachat par la Banque Centrale Européenne de titres de dettes souveraines des PIGS et de l’Italie sur le marché secondaire.
Un renfort du FESF comme l’a préconisé le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner il y a un mois, ce qui avait été jugé provocateur à l’époque (extension de 440 Milliards € à 1 000 Milliards € voir 2 000 Milliards € ?).
L’émission d’obligations européennes par le FESF ou la banque issue du FESF.
La recapitalisation du secteur bancaire européen pour faire face à un défaut de paiement de la Grèce de plus de 40%, mais aussi se donner les moyens de résister à une crise systémique sévère.
On voit bien l’urgence de la situation au moment même où la France est le prochain nom sur la liste des agences de notation. Le triple A est menacé. Comme cela a été le cas pour les USA, on ne voit pas comment la France garderait la meilleure notation : les classes politiques s’opposent sans que le thème de la réduction des dépenses publiques ne soit évoqué, ni à gauche, ni à droite. Avec une croissance qui flanche, le seul ajustement budgétaire par les hausses d’impôt ne suffit pas à compenser la baisse des recettes.
Par ailleurs, on peut penser que les Hedge Funds et autres spéculateurs vont trouver avec la dette française un terrain de jeu neuf : être acheteur de CDS sur le 10 ans français peut se révéler rémunérateur, alors que sur l’Italie et l’Espagne, avec les interventions de la BCE, cela devient dangereux pour tout spéculateur. Au mois d’Août, le 10 ans italien est passé de 5.80% à 5% en 2 jours avec l’achat de titres par la BCE.
A ce stade, l’écart de taux entre le 10 ans allemand (2.04%) et le 10 ans français (3.18%) a battu son record : 1.10% ! Rappelons que depuis le début de l’année l’écart de taux entre le 10 ans allemand et italien n’était que de 1.80%. Il est aujourd’hui de 3.70% !! Le week-end du 22-23 octobre et le G20 du 3-4 novembre sont des rendez-vous cruciaux pour l’Europe. Gageons que le couple franco-allemand aura trouvé un compromis, si ce n’est une réponse définitive pour redonner confiance aux marchés.
Le contexte boursier reste évidemment délicat, faute de certitudes. Nous conservons une allocation d’actifs équilibrée, avec une préférence pour les actions américaines et émergentes, ainsi que les obligations d’entreprises
Pour mettre en oeuvre une allocation d’actifs dans un tel contexte, l’exercice est périlleux.
Du point de vue macroéconomique, on peut se réjouir des derniers chiffres américains qui finalement montrent que nous ne sommes pas comme en 2008-2009, en profonde récession avec un arrêt brutal de l’investissement des entreprises.
Les émergents résistent également, certes avec un ralentissement mais une inflation qui s’assagit, ce qui est de bon augure pour la suite. L’Europe est clairement la moins bien lotie, que ce soit dans la zone Euro ou au Royaume-Uni, où les plans d’austérité pénalisent lourdement l’économie britannique.
Sur le front des résultats des entreprises, la saison des publications qui vient de débuter est intéressante car elle n’est pas si négative que prévue. Les cours se sont ajustés à une crainte de double récession alors que les discours et résultats annoncés se révèlent moins pessimistes et montrent que les valorisations atteintes sont très raisonnables voire attractives… si l’on résout la thématique de la dette. Nous serions donc acheteurs d’actions sur le thème de la valorisation en ayant des portefeuilles bien équilibrés sectoriellement, avec toujours une préférence pour les actions américaines et émergentes. Un plan audacieux et à la hauteur des espérances des marchés redonnerait du potentiel aux actions européennes qui sont les plus sous valorisées à ce stade.
Sur le crédit, nous maintenons nos positions en obligations à haut rendement sur des maturités de 3 ans et sur les obligations Investment Grade qui procurent un portage historiquement attractif, par rapport aux placements monétaires et aux emprunts d’Etat. Nous n’avons toujours aucune dette souveraine des pays de la zone Euro et renforçons nos expositions aux dettes des pays émergents qui après avoir monté les taux courts depuis deux ans pour faire face à une inflation trop forte pourraient les baisser de nouveau.
Acheter au son du canon réussit toujours en Bourse, mais les circonstances sont exceptionnelles et tant que le vent du boulet menace, nous restons prudents dans nos portefeuilles.
Christophe Brulé , Octobre 2011
Une critique courante des modèles factoriels repose sur le fait qu’ils ne "répliquent que le bêta" - pas l’alpha pur que recherchent les allocataires. Cette critique est antérieure à l’appréciation des rotations factorielles. L’analyse d’Andrew Beer, dirigeant et co-fondateur de (...)
Fil d'actualité | |
Emplois & Stages | |
Formations |