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High Yield à court terme :un petit village d’irréductibles

Les obligations à haut rendement européennes ont connu une année 2018 difficile. Mis sous pression par la Réserve fédérale et inquiets des niveaux de dette atteints par les entreprises américaines, nombre d’investisseurs se sont délestés de leurs positions. Est-ce le moment de revenir vers la classe d’actifs ?

Les obligations à haut rendement européennes ont connu une année 2018 difficile. Mis sous pression par la Réserve fédérale et inquiets des niveaux de dette atteints par les entreprises américaines, nombre d’investisseurs se sont délestés de leurs positions. Est-ce le moment de revenir vers la classe d’actifs ?

Pour ce qui concerne les obligations à échéance longue, nous demeurons réticents. Pourquoi ? Le marché du crédit américain nous paraît encore fragile et les entreprises du pays sont fortement endettées : les volumes totaux de crédit aux entreprises ont dépassé 45% du PIB en 2018, niveau jamais atteint auparavant [1]. La Fed devrait de son côté conserver une politique plutôt restrictive, sauf en cas de fort ralentissement. Et si fort ralentissement il y a, les obligations high yield américaines devraient reculer.

L’Europe n’a certes pas ces préoccupations. Une remontée des taux de la Banque centrale européenne ne semble pas envisageable en 2019. Mais le souci n’est pas là. Plus encore que les marchés actions, les marchés du crédit sont fortement corrélés. Si les spreads de crédit remontaient aux Etats-Unis, gageons qu’ils remonteraient dans le reste du monde.

Tous les marchés du crédit sont donc préoccupés par le crédit américain. Tous ? Non ! Un petit village d’irréductibles obligataires devrait résister.

Le rendement offert par le high yield à court terme est en effet de 3,09% [2]. A taux constants, la performance du marché devrait même s’avérer supérieure en 2019 car, au fil du temps, les maturités raccourcissent et, la courbe étant pentue, les taux actuariels baissent, poussant les prix à la hausse. Compte tenu de la faible duration du segment, il faudrait donc une hausse de taux particulièrement élevée pour effacer cet espoir.

Reste le risque de défaut. Et plusieurs facteurs laissent à penser qu’il restera modéré en 2019.

Tout d’abord, la BCE assure généreusement le financement de l’économie, et pour longtemps encore. Une crise des liquidités, le cauchemar des entreprises émettrices d’obligations à court terme dont beaucoup devront bientôt refinancer un emprunt, paraît donc improbable. Ensuite, face à la mollesse de la croissance, les entreprises du haut rendement européennes ont peu investi. Les niveaux d’endettement demeurent donc satisfaisants.

Un rendement élevé, un faible taux de défaut attendu et un impact de marché limité, la partie courte du high yield européen est intéressante.

High Yield à court terme européen : surcroît de rendement par rapport aux obligations d’état

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Source : Pictet Asset Management, Bloomberg, 31.12.2018

Frédéric Rollin , Janvier 2019

Notes

[1] Datastream, Réserve Fédérale, au 29.11.2018

[2] Bloomberg, BoA Euro HY 1-3 ex FI 3% Yield, 16.01.2018

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