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Opinion
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La récession la plus annoncée de l’histoire peine à pointer le bout de son nez. Les indicateurs d’activité publiés pour le mois de février en Europe et aux États-Unis se sont révélés meilleurs qu’attendu grâce au dynamisme dans le secteur des services. De façon générale, la demande reste faible, impactée par l’inflation et la dégradation des conditions financières...
La récession la plus annoncée de l’histoire peine à pointer le bout de son nez. Les indicateurs d’activité publiés pour le mois de février en Europe et aux États-Unis se sont révélés meilleurs qu’attendu grâce au dynamisme dans le secteur des services. De façon générale, la demande reste faible, impactée par l’inflation et la dégradation des conditions financières. Cependant, l’amélioration des chaînes d’approvisionnement permet une réduction des carnets de commandes, ce qui soutient l’emploi et les pressions salariales.
Dans le détail, aux États-Unis, la stabilisation entrevue de la croissance se confirme. L’indicateur PMI composite rebondit au-dessus des 50 (zone d’expansion de l’économie), un plus haut de huit mois, grâce au secteur des services. Le secteur manufacturier rebondit également mais reste encore en territoire de contraction (47.8 contre 46.9 le mois précédent). Les enquêtes font ressortir des pressions inflationnistes en baisse, les prix des intrants sont par exemple au plus bas depuis octobre 2020.
Cependant, cette tendance est, en partie, compensée par la poursuite de la hausse sur les salaires ce qui maintient la pression sur les prix facturés aux clients qui restent sur des points hauts. En zone euro, après être repassée en phase d’expansion le mois dernier, la croissance a accéléré en février. Là aussi, l’activité dans les services est la plus dynamique, tirée notamment par les services financiers et la reprise du tourisme. Les deux principaux moteurs de la zone, la France et l’Allemagne, repassent en phase d’expansion mais restent toutefois en retrait par rapport à l’ensemble des autres membres. Enfin, notons que la dynamique est identique au Royaume-Uni où les indicateurs d’activité ont surpris positivement, là encore tirés par les services.
Ces données corroboreraient donc le nouveau scénario de marché d’un « no landing » (après les débats entre les tenants d’un « hard landing » et ceux d’un « soft landing »). Revers de la médaille de ce regain de croissance, la baisse de l’inflation pourrait donc prendre plus de temps que prévu, qui, pour reprendre les propos de Janet Yellen, ne se fera pas « en ligne droite ». A ce titre, la publication vendredi dernier d’une inflation PCE au-dessus des attentes, aussi bien en rythme mensuel qu’annuel, a confirmé ces craintes.
Ces publications font écho aux dernières minutes de la Fed, publiées la semaine dernière, qui ont révélé que plusieurs membres du FOMC s’inquiétaient de la récente baisse des taux et de l’assouplissement des conditions monétaires alors que l’inflation restait, selon eux, encore élevée. Une pause dans la hausse des taux directeurs ne semble pas non plus à l’ordre du jour, alors que certains membres militaient même pour une hausse de 50 bps lors de la dernière réunion. Ces éléments confirment, selon nous, que les taux directeurs sont amenés à rester élevés plus longtemps que ce qu’anticipe encore le marché même si les anticipations sur le taux terminal de la Fed ont été revues à la hausse de 25 bps sur la semaine. One More Time…
Thomas Giudici , Février 2023
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