›  Opinion 

Fusions-acquisitions : leur redressement devrait épauler le marché des actions en 2014

Après un point bas en matière de Fusacq, les actions rebondissent généralement dans les six mois qui suivent. En Europe, le marché des Fusacq étant particulièrement en retard et la croissance économique sur le point de rebondir, ceci devrait être un stimulant supplémentaire pour les actions.

Le marché mondial des Fusions & Acquisitions a continué de baisser en 2013…

Le montant total des opérations de Fusions & Acquisitions (Fusacq) annoncé en 2013 s’est élevé à 2 394 Mds de $ selon Reuters. Malgré un point de passage encourageant à fin septembre (+2 %), le marché s’est finalement dérobé au 4e trimestre (-22 %) et termine l’année en repli de 6 % par rapport à 2012.

Six ans après le point haut de 2007, alors que les marchés boursiers ont retrouvé leur niveau d’avant crise, il n’en est pas de même pour celui des Fusacq qui demeure 43 % en dessous de son point de départ. (cf. graphique 1) Exprimé en volume plutôt qu’en valeur, le constat demeure similaire : le nombre de transactions annoncées en 2013 - soit 36 819 - a reculé de 7 % sur l’ensemble de l’année et de 16 % depuis 2007, pour atteindre son plus bas niveau depuis 2005.

Ces chiffres globaux masquent cependant un bilan géographique et sectoriel plus contrasté :

  • ainsi, au plan géographique, en 2013, les États-Unis ont commencé à rebondir (+11 %) à contre-courant, limitant ainsi leur recul à 34 % depuis 2007 contre 43 % pour l’ensemble du marché. De même, l’Asie émergente a tiré son épingle du jeu en 2013 (+9 %) et se paie même le privilège de progresser depuis 2007 (15 %). À l’inverse, l’Europe de l’Ouest a encore baissé de 30 % en 2013, portant ainsi son repli cumulé à -68 % depuis 2007 !
  • sur le plan sectoriel, l’Énergie, l’Immobilier et les Télécoms ont été les secteurs les plus actifs en 2013, captant respectivement 15 %, 14 % et 11 % des opérations annoncées. Mais alors que les deux premiers secteurs étaient déjà sur le podium en 2012, ce sont surtout les Télécom qui se sont distinguées (cf. : Verizon Wireless, Virgin Media, Portugal Telcom, E-Plus Mobilfunk) en ravissant la troisième place aux Financières, qui rétrogradent à la 4e position avec moins de 10 % du marché total contre 13 % en 2012 et 23 % en 2008 !

…mais il devrait enfi n se redresser à partir de 2014

Longtemps annoncé en vain, le redressement du marché mondial des Fusacq devrait finir par se concrétiser à partir de 2014. Notre conviction se fonde sur un faisceau de raisons :

  • c e marché demeure, globalement, en bas de cycle alors que la conjoncture mondiale se redresse progressivement ;
  • l ’environnement financier demeure favorable : sauf exception - périphérie de la zone euro, marchés émergents stressés… - les taux d’intérêt demeurent bas, les banques sont désireuses de prêter et les émissions trouvent aisément preneur ;
  • e n Europe et aux États-Unis, les entreprises vont retrouver une certaine force de frappe financière comme, l’atteste les prévisions de cash-flow libre du consensus des deux prochaines années (2014-2015) (cf. graphique 2)
  • l es deals demeurent relutifs : ainsi, même aux États-Unis, marché le plus cher, l’earnings yield (inverse du PE 12 mois forward), continue de se comparer favorablement au rendement d’un crédit corporate noté BAA (respectivement 6,5 % contre 5,4 %), sans parler de l’Europe, où l’écart entre les deux taux demeure supérieur à 4 % (cf. graphique 3) ;
  • last but not least, ceux-ci étant les décideurs en dernier ressort en matière de Fusacq, la confiance des chefs d’entreprise s’améliore.

Les deux premières semaines de l’année, au cours desquelles près de 120 Mds de $ de transactions ont été annoncées, soit plus du double de l’an dernier à la même période, confortent jusque-là notre pronostic optimiste.

Les marchés boursiers, d’Europe en particulier, devraient en tirer parti

De façon générale, après un point bas en matière de Fusacq, le marché boursier a tendance à rebondir dans les six mois qui suivent. Le marché européen des Fusacq étant parmi les plus en retard d’une part et la croissance économique du Vieux Continent étant sur le point de rebondir d’autre part, les actions européennes devraient tout particulièrement en bénéficier.

À titre de comparaison, en moyenne depuis 25 ans, quand le nombre de Fusacq touchait un point bas avant de puissamment rebondir, les actions européennes ont progressé de 11 % sur les douze mois suivants, dont 9 % sur les six premiers.

En sus des autres atouts des actions européennes, comme leur valorisation comparativement moins élevée, leur redémarrage bénéficiaire, ou le retour des flux, le thème des Fusacq devrait s’avérer un stimulant supplémentaire.

Ibra Wane , Mars 2014

tags
Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Opinion Les contrats à terme « Total Return » devraient poursuivre leur croissance compte tenu de l’engouement des investisseurs

En 2016, Eurex a lancé les contrats à terme « Total Return Futures (TRF) » en réponse à la demande croissante de produits dérivés listés en alternative aux Total return swaps. Depuis, ces TRF sont devenus des instruments utilisés par une grande variété d’acteurs à des fins (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés