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France et instabilité politique, le stress des marchés financiers gagne en intensité

Alors que les réactions de marchés étaient relativement contrôlées en début de semaine, le stress est monté en intensité ces derniers jours sur les différents marchés.

Tout d’abord sur le front des taux : l’écart entre le rendement de l’OAT et celui du Bund (taux à 10 ans français et allemand) atteint désormais 0.82%. Il faut remonter à 2017 pour retrouver un tel écart et avant cela à 2012, c’est dire la période de la crise de la dette en zone euro. Même s’il est toutefois nécessaire de rappeler que le pic de stress voire de panique atteint à ce moment-là dépassait les 190 points de base (soit 1.9% d’écart).

Important également de souligner que ce n’est pas tant le taux à 10 ans de la France qui grimpe (il évolue actuellement à 3.17%, donc en deçà de son pic hebdomadaire à 3.34%), c’est surtout le taux à 10 ans allemand qui baisse. Et cette baisse sensible du rendement du Bund traduit l’appétit des investisseurs pour les obligations allemandes, valeurs refuges par excellence au sein de la zone euro, lorsque celle-ci traverse des turbulences.

Cet élargissement marqué du « spread » OAT-Bund a des conséquences bien visibles sur les indices européens et surtout sur le CAC40 qui cède désormais 9% depuis son récent sommet historique en mai. Depuis le début de la crise politique cette semaine, le CAC40 cède un peu plus de 6%. Des craintes qui portent sur les programmes des blocs politiques qui tentent de se constituer…ou qui viennent de se constituer. Des craintes portant sur la trajectoire de la dette mais aussi sur les questions de changement de règlementation et de fiscalité, pour les entreprises notamment (dont celles cotées au sein de l’indice CAC40).

Les réactions sont plus modérées pour les devises avec un repli de l’euro de 1.2% face au dollar.

Un phénomène assez rare est à l’œuvre actuellement : l’indice de volatilité des actions européennes atteint désormais 22 alors que celui des actions américaines (le VIX) reste très proche de ses plus bas récents entre 12 et 13 (même si l’indice se redresse un peu au moment où ces lignes sont rédigées). Une telle divergence est rare et souligne la prudence et la couverture des investisseurs par rapport à la situation en Europe. On peut tout de même s’étonner de l’incroyable résilience des marchés actions américains…Certes on pourrait argumenter du fait qu’il s’agit d’un problème français et européen par conséquence, mais il faut tout de même se rappeler que lors de la crise de la dette en zone euro, le SP500 avait abandonné près de 20% entre mai et août 2011, avant de se reprendre…vers une hausse de la volatilité du SP500 à venir ?

Alexandre Baradez , 17 juin

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