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Fed watching

Selon Christophe Morel, Chef Economiste chez Groupama AM, les très récentes publications macroéconomiques et l’évolution des risques tendent à renforcer le scénario d’un premier resserrement des Fed Funds lors du FOMC du 17 septembre...

1. D’abord, le discours de la Fed a sensiblement évolué et suggère que le seuil de déclenchement de l’action monétaire s’est rapproché :

  • le communiqué de politique monétaire du 29/07 mentionnait qu’il serait désormais approprié de relever les Fed Funds s’il y a « some further improvement in the labor market  ». Textuellement, cela signifie qu’il ne faut plus une poursuite de l’amélioration de l’emploi, mais juste quelques progrès supplémentaires. Cette phrase implique que même des Rapports Emplois décevants peuvent suffire à initier le mouvement de normalisation monétaire  ;
  • très récemment, D. Lockhart (Gouverneur de la Fed d’Atlanta) a signalé « qu’il faudrait une détérioration significative dans les données pour ne pas démarrer en septembre  ». Ce témoignage doit être pris en compte parce qu’il provient d’un membre considéré comme ni dovish, ni hawkish et proche de J. Yellen.

2. Ensuite, les données économiques publiées cette semaine sont très positives :

  • les enquêtes de conjoncture signalent une certaine ré-accélération synchrone (notamment dans les services et la construction) de l’économie américaine (cf. graphique 1). Ainsi, le climat des affaires dans l’industrie reste favorablement orienté, et même si l’indice global a légèrement baissé, la composition de l’ISM dans l’industrie est sans doute la plus favorable que l’on observe depuis le début de l’année (cf. graphique 2). L’indice du climat des affaires dans les services est sur un plus haut depuis 2005 et la composante Emploi est quasiment sur un maximum historique (cf. graphique 3). Il convient de garder à l’esprit que les enquêtes dans la construction et auprès des trésoriers d’entreprise (cf. graphique 4) montrent un redémarrage sensible.
  • les statistiques « réelles » sont aussi positives puisque les inscriptions hebdomadaires à l’assurance-chômage renouent avec un plus bas signalant une croissance supérieure au « potentiel ». Les ventes domestiques d’automobiles ont rebondi de près de 4.5% en juillet (cf. graphique 5), ce qui constitue un soutien pour les ventes au détail et la consommation ;

3. Enfin, s’agissant des risques récemment mentionnés par les banquiers centraux américains :

  • sur les risques internationaux, l’horizon s’est dégagé sur la situation grecque et les statistiques ont été plus équilibrées qu’il n’y paraît sur la conjoncture chinoise (les statistiques de profit, d’activité et d’immobilier compensent largement les déceptions sur certaines enquêtes et sur les ventes automobiles) ;
  • la baisse du prix du pétrole et la hausse du dollar constituent un risque à la baisse sur l’inflation et les anticipations d’inflation. Mais force est de constater que, pour le moment, toutes les statistiques d’inflation sous-jacente résistent.

Au-delà des statistiques de croissance et d’inflation, des considérations avantages-coût sur la poursuite éventuelle du statu quo monétaire et sur la stabilité financière peuvent intervenir et davantage appuyés la décision de remonter les Feds Funds. A moins d’avoir des Rapports Emplois très décevants en août et en septembre, la probabilité est forte de démarrer le resserrement monétaire en septembre.

Christophe Morel , Août 2015

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