Faut-il encore investir sur les Small et Mid Caps européennes ?

Les Small et Mid Caps européennes viennent de connaître une décennie de surperformance : entre 2001 et 2010, l’indice Stoxx Small 200 a progressé de +36%, tandis que le Stoxx Large 200 baissait de -31%.

La prochaine décennie sera-t-elle également favorable aux Small et Mid Caps ? Leur surperformance va-t-elle durer ?

Pour Joëlle Morlet-Selmer et Diane Bruno, gérantes Small et Mid Caps de Mandarine Gestion, la réponse est affirmative. La décennie qui s’ouvre aujourd’hui est caractérisée par une volatilité accrue de l’environnement, due entre autres aux problématiques de matières premières, de devises et de règlementation. Les Small et Mid Caps, sociétés plus flexibles, ont montré une grande capacité à s’adapter. Les bouleversements technologiques vont continuer à favoriser l’émergence de nouveaux business modèles. Internet a ainsi modifié en profondeur le secteur de la distribution.

Le changement des règles du jeu dans les pays émergents joue également en faveur des Small et Mid Caps. « Le cas de l’automobile en Chine est un exemple frappant : alors que les grands constructeurs doivent se plier à des exigences fortes du gouvernement chinois (obligation de créer une joint venture, des marques locales…), les équipementiers (souvent des small/mid cap) sont beaucoup plus libres car le secteur n’est pas encore considéré comme stratégique » indique Diane Bruno.

Enfin, la composition des indices reste plus favorable aux Small et Mid Caps : plus de 40% de l’indice Stoxx Large 200 est composé de secteurs qui souffrent de manière structurelle de la régulation croissante (télécoms, pharmacie, utilities, banques-assurances).

Pour Mandarine Gestion, les Small et Mid Caps représentent donc un actif de diversification essentiel.

« Les risques sont en effet plus limités qu’on ne le pense : la volatilité des Small et Mid Caps, si décriée, est en fait semblable à celle des indices grandes capitalisations ; la problématique de la liquidité, souvent soulevée, est gérable si elle reste au coeur du processus de gestion », déclare ainsi Joëlle Morlet-Selmer.

Les Small et Mid Caps ont par ailleurs des avantages structurels forts. Elles sont exposées à des modèles économiques très variés et décorrelés : dans des secteurs de niches, ce sont des leaders qui offrent des drivers de croissance qu’on ne retrouve pas ou peu parmi les grandes capitalisations. Enfin, ce sont des sociétés aux bilans solides, capables de saisir des opportunités stratégiques (croissance externe ou nouveaux marchés).

Certaines « smalls » d’aujourd’hui vont ainsi devenir les « mids » de demain et les « bigs » du futur.

Avoir structurellement une part de Small & Mid Caps dans son allocation action offre donc de multiples avantages : leur segment d’activité et leur modèle de développement permettent une diversification économique majeure par rapport aux grandes capitalisations et donnent la possibilité de s’exposer à la croissance mondiale avec de moindres risques politiques.

Les idées reçues sur leur niveau élevé de volatilité, leur petite taille, leur manque d’assise financière… doivent donc définitivement être oubliées ! Enfin, leur prime de valorisation sur les grandes valeurs (en moyenne 25%) sous-tendue par une croissance bénéficiaire supérieure, ne les a en aucun cas empêchées de surperformer tout au long de la dernière décennie.

Next Finance , Juin 2011

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