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Elections américaines : le scénario noir d’une nouvelle crise budgétaire

Nous anticipons que d’ici 2016 le bipartisanisme l’emporte au Congrès sur les grands sujets, les parlementaires des deux camps travaillant de concert pour accompagner la reprise économique américaine.

Le résultat des élections de mi-mandat aux Etats-Unis ne réservait que peu de surprises. Régulièrement, le président en exercice est confronté à la perte de sa majorité lors de ces élections, a fortiori s’il s’agit de son second mandat. Une telle configuration politique ne bloque pas en principe la marge de manœuvre de l’exécutif puisque le président dispose toujours d’un droit de veto. Ce serait également oublier qu’une grande partie des lois aux Etats-Unis sont le fruit du bipartisanisme au Congrès. Le réel problème actuellement est plutôt l’absence de leadership du président Obama et son manque de légitimité au sein de son propre camp.

Il est fort peu probable qu’avec un Congrès de la même couleur politique que lui le président Obama ait pris au cours des deux prochaines années des décisions plus décisives qu’avec un Congrès aux mains des républicains.

Economiquement, l’impact de la victoire des républicains devrait être peu sensible à court-terme en dépit de leur positionnement pro-business traditionnel.

Les marchés financiers ont d’ailleurs assez peu réagi à l’annonce des résultats. Tout au plus a-t-on pu observer une légère hausse des futures sur les indices américains au cours de la nuit. Seule la politique monétaire est réellement en mesure d’influencer de nos jours l’évolution des actifs financiers. Preuve en est une énième fois.

Nous anticipons que d’ici 2016 le bipartisanisme l’emporte au Congrès sur les grands sujets, les parlementaires des deux camps travaillant de concert pour accompagner la reprise économique américaine. De fait, une telle action vilipenderait encore plus le président Obama dont l’emprise sur la politique intérieure est déjà faible.

Le scénario noir, qui reste possible en cas d’accroissement des tensions entre l’Administration démocrate et le Congrès républicain, serait une nouvelle bataille autour du budget avec les effets dévastateurs que cela pourrait avoir sur les consommateurs et les entreprises.

Pour rappel, la crise de fin 2013 a coûté en l’espace de deux semaines 24 milliards de dollars au pays et a entrainé une réduction de croissance de l’ordre de 0.5% - 0.6%. Les conséquences étaient encore perceptibles au premier trimestre 2014 du fait de la perte de confiance des consommateurs et du report des investissements des entreprises ce qui explique en partie le recul de 2.1% du PIB sur la période.

Les risques sur la reprise sont nombreux, en dépit du soutien réaffirmé de la banque centrale américaine. Un nouveau couac autour du budget pourrait à tout moment gripper une reprise qui s’annonce pourtant solide.

Les chiffres de l’emploi et du chômage attendus vendredi devraient encore le confirmer avec une estimation de 240 000 créations d’emplois. Nous sommes optimistes sur la capacité du Congrès à dépasser les clivages partisans, au moins en 2015. La campagne présidentielle bloquera de toute façon le processus parlementaire.

Christopher Dembik , Novembre 2014

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