Égypte : entre crainte et espoir

En nombre d’habitants (86 millions), l’Égypte est le plus grand pays du monde arabe. Sur le plan économique, il arrive en seconde position, après l’Arabie Saoudite. Les images impressionnantes diffusées par les médias sont susceptibles de faire peur aux investisseurs et de faire oublier les perspectives à long terme. Ceci ne serait toutefois pas judicieux...

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A plus long terme, les événements actuels pourraient conduire à des relations politiques plus stables dans la région, ce qui est de nature à stimuler la croissance. Les observateurs espèrent en effet que les pays de la région prendront la même voie que la Turquie. Ce pays a montré comment un régime autocratique soutenu par l’armée pouvait évoluer en direction d’une plus grande démocratie.

Il n’empêche que l’incertitude est grande tant à court terme qu’à long terme. Il est clair que la hausse des prix alimentaires, la pauvreté d’une large partie de la population et les régimes autocratiques sont devenus des sources de turbulences. En supposant que les troubles en Égypte ne prennent pas un caractère structurel, l’important potentiel économique du pays demeure cependant intact.

La puissance économique de l’Égypte

L’Égypte est l’un des rares pays au monde à n’avoir guère été pénalisé par la crise du crédit. Même en l’absence d’une solide croissance mondiale, le pays est en mesure d’afficher une croissance de 5 à 6% par an grâce à ses puissants moteurs domestiques de croissance. L’évolution démographique reste une importante force motrice pour l’économie grâce à la très grande proportion d’habitants de moins de vingt ans. Chaque année, 650.000 jeunes Égyptiens font ainsi leur entrée sur le marché du travail, tandis que le nombre de ménages augmente annuellement de 250.000 unités. Avec le Canal de Suez, qui revêt une importance cruciale pour le transport du pétrole brut, l’Égypte occupe aussi une position géopolitique stratégique.

Forte sensibilité à une hausse des prix alimentaires

La vulnérabilité du pays provient du fait qu’en dépit du delta fertile du Nil, l’Égypte doit importer de grandes quantités de denrées alimentaires. Tout comme en Tunisie, c’est dès lors la hausse des prix alimentaires qui a été le détonateur des protestations. Une grande partie de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La hausse des prix alimentaires a donc un effet immédiat sur sa capacité à répondre à ses besoins vitaux. Jusqu’à présent, les pouvoirs publics ont tenté de limiter l’impact de la hausse des prix alimentaires via des subsides, mais le déficit budgétaire élevé limite la marge de manoeuvre. En raison de sa dépendance des importations alimentaires, l’Égypte connaît une inflation de près de 10%.

Éventuelle contagion aux autres pays

En ce qui concerne une éventuelle contagion, les premiers pays qui viennent à l’esprit sont l’Algérie, le Yémen et la Jordanie. Les problèmes de ces pays sont à peu près comparables à ceux de la Tunisie et de l’Égypte : de grandes disparités entre les riches et les pauvres, un chômage élevé et des régimes autocratiques qui ne tiennent pas suffisamment compte des besoins de la population.

La question cruciale est bien sûr de savoir si les troubles vont s’étendre à l’Arabie Saoudite. Le prix du pétrole est déjà sous pression haussière en raison des développements dans la région. Des troubles en Arabie Saoudite, le premier exportateur de pétrole au monde, pourraient entraîner une nouvelle crise pétrolière à l’échelle mondiale. Une flambée des prix du brut propulserait les prix alimentaires encore plus haut en Afrique du Nord, créant de la sorte une spirale négative. Pour le moment, nous supposons toutefois que l’Arabie Saoudite sera épargnée par les troubles.

Les fonds d’actions ING investis dans les marchés émergents

- ING (L) Invest Middle East & North Africa (MENA)
Les avoirs du fonds sont actuellement investis à 11% (= sous-pondération) en Égypte. Dans le cadre de la sélection des actions individuelles, le fonds privilégie les sociétés offrant de bonnes perspectives et dont les décisions de gestion se fondent sur des considérations commerciales. En Égypte, des institutions publiques comme les ministères et l’armée possèdent traditionnellement d’importants intérêts dans l’économie.

Les fonds obligataires ING investis dans les marchés émergents : Perspectives pour l’Égypte

Les troubles actuels pèseront sur la croissance économique égyptienne, mais il est, selon nous, improbable que le pays ne puisse plus rembourser ses dettes vis-à-vis de l’étranger. La balance des paiements a été saine au cours de la décennie écoulée, avec des recettes en devises étrangères provenant des taxes de passage du Canal de Suez, des exportations pétrolières et du tourisme. La contraction attendue des recettes touristiques ne posera pas de problèmes immédiats. L’Égypte affiche une dette extérieure relativement limitée et ses réserves de devises étrangères sont importantes par rapport à sa dette totale.

- Obligations des marchés émergents en monnaies fortes
ING (L) Renta Fund Emerging Markets Debt (Hard Currency)

En raison des risques politiques accrus, les primes de risque sont passées de 200 points de base à 400 points de base. Eu égard à la bonne solvabilité avant l’éclatement de la crise politique, il est très improbable que les incertitudes se traduisent par des problèmes de paiement.
Au sein des fonds ING d’obligations des pays émergents en monnaies fortes, nous sous-pondérons légèrement l’Égypte, qui représente 0,8% au sein de l’indice EMBI Global Diversified.

- Obligations des marchés émergents en devises locales (instruments monétaires)
ING (L) Renta Fund Emerging Markets Debt (Local Currency)

Ce fonds ne possède pas de positions en Egypte, ni dans d’autres pays arabes.

- Obligations des marchés émergents en devise locales (obligations locales)
ING (L) Renta Fund Emerging Markets Debt (Local Bond)

Ce fonds sous-pondère nettement l’Égypte (position de 0,09% contre une pondération de 0,23% dans l’indice). Pas d’autres positions dans le monde arabe.

ING Investment Management France , Février 2011

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