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Dette des pays en développement : bulle émergente ?

Les primes de risque actuellement offertes sur cette classe d’actifs ne rémunèrent pas suffisamment l’investisseur...

La dette émergente attire vers elle d’importants flux de capitaux séduits par une réalité économique indiscutable et une performance passée scintillante.

Les hedge funds, les gestions collectives et certains institutionnels diversifient ainsi leurs placements obligataires à l’heure où les déficits des États développés inquiètent et où l’absence de gouvernance économique en Europe décrédibilise la zone euro.

Mais aux premiers signes de retournement, ces capitaux fragiles pourraient bien s’en retourner vers leurs pays d’origine. Car, contrairement à la situation japonaise, le gros de cette dette n’est pas détenu par les épargnants domestiques. Les exigences de rentabilité des porteurs les inciteront un jour à arbitrer massivement vers l’actif de la prochaine mode.

Face à cette demande toujours croissante, l’offre est limitée. Les pays vertueux -ceux qui donnent vraiment envie d’investir dans leur papier- sont par définition excédentaires. Croissance forte, balance commerciale positive et excédents budgétaires font qu’ils gèrent leurs réserves plus qu’ils n’émettent d’obligations. Les fonds communs représentant cette classe d’actifs investissent par conséquent sur des émissions qui ne sont pas forcément celles que l’on aurait souhaité privilégier.

Contrairement à la situation japonaise, le gros de cette dette n'est pas détenu par les épargnants domestiques!

Au-delà des risques spécifiques à chaque pays, l’inflation des prix de l’énergie et des matières premières, plus fortement ressentie dans les pays émergents, rend probables de futures hausses de taux. Nous pensons donc que les primes de risque actuellement offertes sur cette classe d’actifs ne rémunèrent pas suffisamment l’investisseur.

Les ingrédients indispensables pour qu’une bulle se crée sont une abondance de liquidités et un engouement partagé pour une même classe d’actifs. Ces éléments semblent aujourd’hui réunis autour de la dette des pays émergents. Reste à savoir quelle taille aura atteint cette bulle avant d’éclater, si un jour elle éclate ! Dans nos allocations nous maintenons notre exposition tant que le momentum est favorable.

Julien Vincenti , Muriel du Châtelier , Mai 2010

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