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Gestion de Patrimoine

De l’intérêt de l’élection d’Hillary Clinton pour le cours de l’or

Ou comment détricoter, à l’heure où l’élection de Donal Trump n’est plus une menace, le raccourci facile selon lequel « si son élection était bonne pour l’or, alors l’élection d’Hillary sera mauvaise pour l’or ». L’analyse de Bertrand Renard, consultant pour le Comptoir National de l’Or.

Donald Trump ne sera pas le 45ième président des Etats-Unis, et ce, pour une raison finalement simple et évidente : il n’a aucun soutien significatif autre que populaire. Hillary, elle, a le soutien de son parti, elle a même le soutien du parti adverse, elle a le soutien de Wall Street, elle a le soutien des industriels, de Hollywood, elle a le soutien de la Silicon Valley, elle a le soutien des médias mainstream, et plus généralement de l’immense majorité de l’establishment et de l’appareil d’état américains. Enfin, en tant que femme, elle est le progrès. Bref, elle est la candidate des faiseurs de rois. Hillary a lu Tocqueville : elle sait que, en définitive, « (…) les gens voteront comme on leur dira. ».

Ceci n’empêche pas de nombreux journalistes de brosser des scénarios apocalyptiques en cas de victoire de l’horrible M.Trump, conduisant in fine à une montée du cours de l’or. Et si on aime à se faire peur, c’est un exercice qui, en plus d’être futile, peut sembler, ici, dangereux, car il peut vite nous entraîner malgré nous vers un sophisme du type : « si l’élection de Trump est bonne pour l’or, alors l’élection d’Hillary est mauvaise pour l’or ».

Ce raisonnement est mauvais, et sa conclusion, fausse. Si Hillary représente le progrès, elle incarne surtout la continuité d’une politique étrangère modestement qualifiée d’interventionniste. Il suffit pour s’en convaincre de se rappeler son parcours au secrétariat d’état, ou de lire sa prose plus ou moins volontairement divulguée : Le temps des décisions (« Hard choices » en anglais), publié en 2014 et les croustillants emails secrets rendus publiques par Wikileaks. Cette situation a l’avantage de nous emmener en terrain connu, on sait a priori à quoi s’attendre : durcissement de la ligne anti-russe en Ukraine et au Moyen-Orient, raidissement en mer de Chine...

On s’accorde généralement à dire que les cours de l’or sont soutenus par l’incertitude. Aujourd’hui, c’est bien la certitude d’une montée des périls qui nous permet d’anticiper, sans trop prendre le risque de nous tromper, que la présidence Clinton III propulsera les cours de l’or bien au-delà des 50 000 dollars le kilo.

Faites vos jeux, rien ne va plus.

Bertrand Renard , Octobre 2016

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