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Opinion
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Alors que la saison des résultats est terminée et qu’approche la trêve estivale, peu de nouvelles viennent animer les marchés et les catégories obligataires se stabilisent après un semestre très favorable aux catégories high yield et satellite, beaucoup moins aux catégories liées aux taux d’intérêts, obligations d’Etat et de corporates de haute qualité en tête.
Et ce ne sont pas les derniers chiffres d’inflation américaine qui devraient inverser cette tendance de marché avec un CPI à 5% publié le 10 juin.
Encore une fois, nous restons convaincus que ce phénomène est de court terme et que l’inflation sur un an publiée actuellement, relativement à juin 2020, alors même que le monde entier était en plein marasme sanitaire, n’est pas représentative d’une tendance de fond, plutôt déflationniste. Nous sommes ainsi plutôt en accord avec les banquiers centraux qu’avec les marchés à l’heure actuelle, Monsieur Powell ayant encore réaffirmé sa totale sérénité face à l’inflation et sa préoccupation d’un marché de l’emploi très disparate, phénomène amplifié par les nouvelles technologies, les nouveaux modes de distribution et de consommation et l’accès aux liquidités réservé à la sphère financiarisée de l’économie. Ce phénomène est identique en Europe.
Certains donc que les taux souverains ne grimperont pas significativement à moyen terme et qu’ils restent une bonne protection en cas de stress, nous considérons cependant que les marchés sont conjoncturellement vendeurs d’obligations d’Etat en raison de la crainte inflationniste. A court terme, et après le rallye des dernières semaines, nous préférons donc rester en retrait et stopper l’essentiel de notre position longue, surtout à l’approche de l’été, traditionnellement peu liquide et propice aux exagérations de mouvements.
Nous ne conserverons que l’Italie, dont la prime reste très large par rapport aux autres pays européens, alors même que la solidarité de fait est désormais acquise, tant les implications monétaires et systémiques sont aujourd’hui importantes au sein de la zone.
Toujours en Italie, nous aborderons également le sujet Monte Paschi, dont nous avions initié la couverture fin 2020 et qui nous semblait, à l’époque, source de potentiels investissements. Voici un bref rappel des faits : plus vieille banque du monde encore en activité, créée en 1472 en Toscane, Monte Paschi avait connu une expansion forte dans les années 90/2000, notamment au prix d’acquisitions coûteuses comme la banque Antonveneta. Les années 2010 furent, elles, les années de la dégringolade, à coups de scandales, de maquillages de comptes, de morts suspectes, pour finir par un sauvetage d’Etat, pénalisant les créanciers subordonnés de l’essentiel de leur investissement.
Aujourd’hui actionnaire à 65% l’Etat italien s’était engagé auprès de la Commission Européenne à céder sa participation en 2021, Unicredit étant alors pressenti pour absorber la banque de manière ordonnée (entendons-ici ‘sans restructuration de dette’).
Trois évènements étaient intervenus pour rendre ce scenario probable fin 2020 :
Cependant le scenario n’a pas évolué dans un sens favorable ces derniers mois et quatre arguments contraires sont venus rendre très risquées les obligations Monte Paschi, en particulier les subordonnées :
Aucune information factuelle donc, mais un faisceau d’indices très négatifs sur le dossier, qui ont fini par avoir raison de la patience et de la confiance des investisseurs, les obligations subordonnées chutant significativement cette semaine. Alors que nous avions investi sur certaines souches au sein de notre fonds Octo Crédit Value (les autres fonds n’ayant pas vocation à prendre ce type de risque) à hauteur d’environ 2%, nous avons préféré sortir du dossier en début de cette semaine, considérant que les mouvements forts sur le titre, sans aucune information spécifique et sans visibilité complémentaire sur le processus de cession depuis des mois, pouvaient créer un phénomène autoréalisateur sur un défaut de la banque ou une reprise à la casse, forcément négative pour les créanciers. Alors que les obligations traitaient encore entre 85 et 100% du nominal, soit proche du prix de remboursement, nous considérons aujourd’hui que le rapport rendement/risque est devenu défavorable et ne permet pas de conserver les positions. Rappelons ici qu’en seulement 10 jours, le régulateur espagnol a unilatéralement décidé du non remboursement des souches subordonnées pour assurer la reprise par Santander. Le sablier se vide car l’objectif était de vendre avant la fin 2021, l’horizon s’assombrit et aucun chevalier blanc ne s’est déclaré en six mois, peu de chances qu’il arrive au cours des mois prochains… A suivre donc mais comme observateur et non plus comme créancier…
Matthieu Bailly , Juin 2021
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