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Céréales : et si l’histoire se répétait ?

En Juillet dernier, le marché du blé prenait l’ascendant sur l’ensemble des marchés céréaliers...

En Juillet dernier, les cours étaient propulsés à la hausse sous l’impact des révisions successives à la baisse de la récolte Mer Noire, premier exportateur de blé au monde avec 36 millions de tonnes vendues sur le marché mondiale l’an passe.

Cette année les exportations Mer Noire pourraient se résumer à seulement 16 millions de tonnes. Cette situation soulève le doute sur la capacité des autres pays exportateurs à palier au manque de disponibilités exportables sur la scène mondiale. Par conséquent l’activité portuaire est extrêmement soutenue pour l’origine française dont les chiffres à l’export à ce stade de l’année s’affichent d’ores et déjà sur des niveaux record.

De manière générale la situation fondamentale sur le marché du blé et la surprise qu’elle a occasionnée est peu à peu digérée par les acteurs du marché. Une période de stabilisation des prix a d’ailleurs pu être observée durant le mois écoulée.

Les récoltes passées dans l’hémisphère nord, les surprises se feront dorénavant plus rares pour la céréale à paille. Pour le maïs, première céréale produite au monde, il reste en revanche fort a faire et cette dernière pourrait progressivement récupérer la place de leader dans l’évolution des prix des céréales. Les coupes débutent et les premières déceptions s’ensuivent. Une impression de déjà vu ?

Tout d’abord en Mer Noire, les cultures ont éprouvé les mêmes conditions sèches que le blé ce qui conduit inexorablement a des rendements bien inférieurs aux chiffres publiés par le département américain de l’agriculture. Au point que le gouvernement ukrainien envisage la mise en place de quotas a l’exportation à l’image de la Russie un mois plus tôt. En France, la pression « maladie » pourrait affecter le potentiel localement, mais surtout la collecte de grain sera entachée par une nette progression des récoltes ensilage, les éleveurs cherchant un palliatif a l’augmentation des prix des aliments.

Enfin les Etats-Unis, produisant 40% de la production mondiale pourraient faire défaut cette année à la dynamique engagé depuis le début des années 2000. L’augmentation incessante des besoins liés a la production d’éthanol, ainsi que le féroce appétit de l’Asie dont l’augmentation du niveau de vie engendre des besoins croissants pour l’alimentation animale, ne laissaient que peu de place à une récolte décevante. Cette dernière, depuis l’arrivée des semences OGM affiche une sensibilité réduite aux variations climatiques. Cela a permis d’accroître les niveaux de production pour répondre à l’augmentation des besoins dans un marché laissant très peu de place à une baisse de productivité.

C’est dans ce contexte inquiétant que les résultats décevants de l’autre côté de l’atlantique pourraient faire l’effet dune bombe dans un marché des céréales mondiales déjà attisé par le contexte blé. Les stocks US pourraient sombrer dramatiquement bas, si une récolte inférieure aux attentes se confirmait. Le maïs pourrait bien prendre le rôle de leader dans l’évolution des cours dans les semaines à venir.

Nicolas Pinchon , Septembre 2010

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