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Opinion
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S’ils ont surpris les économistes, les chiffres de l’inflation publiés à la semaine dernière aux États-Unis ont en revanche laissé quasi de marbre les marchés. Sur le mois de mai, les prix ont augmenté à leur rythme annualisé le plus élevé depuis près de 13 ans, largement supérieur aux prévisions.
Plus remarquable encore, l’inflation sous-jacente, qui exclue les produits et services aux prix plus volatils comme l’énergie et les denrées alimentaires, a progressé de 3,8% en rythme annualisé, soit son taux le plus élevé depuis 1992. Étonnamment, les taux obligataires se sont repliés en dessous de la fourchette au sein de laquelle ils avaient fluctué ces derniers temps. Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce mouvement. Premièrement, la crédibilité des déclarations répétées de la Fed selon laquelle tout resserrement de la politique d’assouplissement quantitatif ou tout rehaussement des taux d’intérêt sera progressif. Deuxièmement, les effets de l’accélération l’inflation sous-jacente, en l’absence de statistiques aberrantes, et de la réouverture de l’économie restent minimes. Et troisièmement, nous avons assisté à un rééquilibrage du positionnement des investisseurs sur les marchés obligataires : les investisseurs étrangers achètent de nouveau plus qu’ils ne vendent. Nous surveillerons toute indication concernant le timing du resserrement de la politique monétaire américaine à l’issue de la réunion de la Fed qui aura lieu cette semaine.
En Europe, les dirigeants mondiaux s’affairent à définir leurs priorités. Les membres du G7 se sont réunis ce week-end et le président américain Joe Biden a prévu de rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine à Genève mercredi. Il est peu probable que les deux dirigeants fassent évoluer leurs positions. La Banque centrale européenne (BCE) a pour sa part décidé de poursuivre l’augmentation de ses achats d’actifs au troisième trimestre, dans le cadre de son plan d’urgence face à la pandémie (PEPP). Cela étant, la BCE est de plus en plus confiante vis-à-vis des perspectives de moyen terme et pourrait réduire le volume de ses achats après sa prochaine réunion de septembre. Dans le même temps, les prix à la production continuent à s’envoler en Chine, sur fond de hausse des cours des matières premières, mais la répercussion sur les prix à la consommation est pour l’instant limitée et le pic pourrait être derrière nous.
La semaine a été relativement calme sur les marchés actions, qui sont restés globalement stables en l’absence de nouveaux catalyseurs, dans un sens ou dans l’autre. Biogen a toutefois dérogé à la tendance générale et a vu le cours de son action s’envoler de 38% en bourse après l’autorisation de son traitement contre la maladie d’Alzheimer. Nous insistons sur le fait que la sélection de titres revêt une importance capitale et nous pensons que les valeurs sensibles à la conjoncture et les titres « value » continueront à surperformer cette année. La donne est complètement différente pour les marchés des matières premières. Le prix du brent a atteint son plus haut niveau post-pandémie, tandis que les métaux industriels continuent à s’échanger à des prix élevés, supérieurs à la fourchette au sein de laquelle ils avaient évolué ces dernières années. Enfin, à l’occasion du coup d’envoi de l’euro, avec un an de retard sur le calendrier initial, la présence de spectateurs dans les stades indique un retour progressif et bienvenu à la normalité.
Cesar Perez Ruiz , Juin 2021
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