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Actions marchés émergents : pourquoi maintenant ? L’aube n’est jamais si proche qu’au plus noir de la nuit

Tim Love, Investment Director chez GAM Investments, expose huit raisons de s’intéresser aux actions marchés émergents. Il explique également pourquoi, selon lui, cette classe d’actifs offre de multiples atouts pour compenser les effets du confinement, dans le monde post Covid-19.

  • Liquidité : les injections de liquidités par les banques centrales et les mesures de relance budgétaire submergent la capitalisation boursière des actions émergentes. Cette classe d’actifs représente une opportunité intéressante à exploiter. La liquidité devrait éloigner le risque systémique comme celui de 2008, avec toutes les conséquences imprévues qui en ont découlé. Avec une base d’actifs diversifiée à disposition, les actions émergentes pourraient être bien placées pour compenser une croissance modérée et continue de l’indice des prix à la consommation (IPC). L’effet de levier total, la composition du profil de la dette en devises, les échéances de la dette et les réserves de change, tous ces indicateurs sont favorables à la plupart des grands marchés émergents, en particulier la Chine, la Corée, Taïwan, l’Inde et la Russie.
  • Variation de l’indice : les actions marchés émergents ne sont pas ce qu’elles semblent être. L’indice MSCI EMF a considérablement évolué : alors qu’il était guidé par sa sensibilité aux matières premières et au dollar, il est maintenant dominé par des économies planifiées avec pour moteur la demande intérieure, et qui affichent une dynamique toujours plus forte en matière d’ESG, ainsi qu’en matière de liquidité et de crédit. Avant la crise financière mondiale de 2008, l’énergie et les matières premières représentaient près de 35% de l’indice MSCI Emerging Markets, contre environ 12,5%, laissant place à la finance et aux technologies de l’information ainsi qu’aux services de communication, qui représentent 50,6% de ce même indice.
  • Valorisations : avant cette crise, les actions marchés émergents constituaient les derniers actifs liquides de notation investment grade, attirant les investisseurs en quête de valeur, de croissance et de rendement. Les crises du Covid-19 et du pétrole ont renforcé la demande mondiale de rendement car les dividendes ont été réduits et la crainte de pertes en capital a stimulé la demande d’actifs fixes.
  • Révision des notations des marchés émergents : après 12 années de décote par rapport aux actions des marchés développés et par rapport à leur propre historique de valorisation, les actions marchés émergents étaient sur le point d’entrer dans une phase importante de révision des notations, similaire à celle de 2004-2007. En combinant les BPA 2021 / 2020, les rendements des dividendes et les réévaluations du ratio cours/bénéfices, cette classe d’actifs pourrait avoir un coût d’opportunité difficile à battre au cours des trois prochaines années.
  • Risque/rendement : les actions des marchés émergents ont moins chuté que la plupart des actions des marchés développés lors des ventes massives liées au Covid-19 en février/mars. La classe d’actifs a montré son potentiel de résistance à la baisse. A la hausse, à moyen et long terme, leur valorisation relative attrayante et les facteurs fondamentaux par rapport aux marchés développés pourraient entraîner une révision des notations, comme cela a été le cas entre 2004 et 2007. Il est également essentiel de ne pas avoir de nouvelles vagues de Covid-19, qui nécessiteraient des mesures énergiques et pourraient influer sur la réouverture des économies. Les actions émergentes ne se limitent plus à un bêta élevé, et constituent un ensemble d’opportunités de notation investment grade tirées par la demande intérieure, avec des composantes de plus en plus importantes de la nouvelle économie mondiale, offrant de meilleures caractéristiques ESG et une résilience accrue.
  • Thèmes d’investissement structurels : l’urbanisation, le taux d’emploi des femmes, la population plus jeune, les programmes de réforme en Chine et en Inde ainsi que l’adoption des technologies numériques (intelligence artificielle et robotique, travail sur le cloud) sont tous en augmentation, car l’évolution vers des économies plus productives, plus inclusives et à plus forte valeur ajoutée se poursuit.
  • Investment grade : huit des dix premiers marchés émergents sont en catégorie investment grade, dont sept avec un portage positif, ce qui devrait susciter un intérêt pour les marchés émergents.
  • Programmes de réforme et économies planifiées : une option de vente locale gratuite à partir de plans quinquennaux : la Chine prévoit d’investir environ 3 780 milliards de dollars dans la construction d’infrastructures et dans des projets connexes, au cours des cinq prochaines années. Le pays entend ainsi investir massivement dans la numérisation de ses infrastructures. Investir conjointement sur ce programme de réforme ou aux programmes du Brésil, d’Inde ou d’Arabie Saoudite améliorerait le profil risque/rendement d’un investisseur.

Tim Love , Juin 2020

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