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Stratégie
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Investir dans les titres boursiers les plus risqués n’est pas forcément plus rémunérateur. Cette affirmation, qui peut sonner comme une aberration pour certains investisseurs, n’est pourtant pas nouvelle. Et ils sont de plus en plus nombreux à en être convaincus. Aujourd’hui près de 50% des investisseurs interrogés, déclarent recourir à des stratégies de faible volatilité dans l’allocation...
Investir dans les titres boursiers les plus risqués n’est pas forcément plus rémunérateur. Cette affirmation, qui peut sonner comme une aberration pour certains investisseurs, n’est pourtant pas nouvelle. Et ils sont de plus en plus nombreux à en être convaincus. Aujourd’hui près de 50% des investisseurs interrogés, déclarent recourir à des stratégies de faible volatilité dans l’allocation de leur portefeuille d’investissement. C’est d’ailleurs le tout premier « facteur » de surperformance boursière auquel ils s’exposent volontiers. Pourquoi un tel engouement ? D’abord par son intérêt sur le long terme : investir sur les actions les moins volatiles présente pour les investisseurs un rapport rendement/risque, appelé « ratio de Sharpe » par les experts, plus intéressant sur le long cours que les actions les plus volatiles. Autrement dit, les actions les moins risquées offrent sur le long terme une prime plus importante que les actions les plus risquées. C’est ce que Robert Haugen, le premier à observer ce phénomène en 1972, a appelé « l’anomalie de faible volatilité ».
A première vue, ce constat parait illogique. En investissant dans les titres les plus risqués, et donc les plus volatils, tout investisseur peut légitimement attendre de son investissement qu’il soit rémunéré à la hauteur du risque supporté. Mais ce n’est pas le cas en matière d’investissement boursier : investir dans des titres plus risqués ne permet pas forcément d’obtenir un meilleur rendement.
Les recherches en finance comportementale ont d’ailleurs démontré que les décisions d’investissement qui poussent les investisseurs à souscrire des actions plus volatiles, souvent plus en vue, sont en réalité largement guidées par des biais cognitifs et émotionnels.
Parmi ceux-ci, le biais d’excès de confiance. Les investisseurs ont un penchant naturel pour les valeurs des entreprises qui leur sont familières. C’est l’effet « Vu à la TV ». Or, bien connaître une marque, ne signifie pas forcément bien comprendre le business model d’une entreprise. Autre biais responsable de l’existence de l’anomalie de faible volatilité : le biais d’estimation. Les investisseurs ont un attrait irrationnel pour les actions affichant un gros potentiel de gain... même si la probabilité qu’il se réalise est faible ! C’est le fameux effet « loterie ». Enfin, ils se souviennent plus facilement de leurs meilleurs paris boursiers, plutôt que de leurs échecs, et ont tendance à favoriser les actions dont ils se souviennent. C’est le biais de représentativité.
A ces explications comportementales, s’ajoute également une explication plus structurelle, liée à la nature de la gestion d’actifs. Beaucoup de gérants professionnels ont pour objectif de battre un indice de marché de référence, par conséquent ils accordent plus d’importance à la performance des titres par rapport à cet indice, et regardent moins leur volatilité ; alors même que les titres les moins volatils ont également prouvé qu’ils amortissent mieux, sur le long terme, les baisses de marché que les titres les plus volatils. En délaissant les actions les moins risquées, les investisseurs contribuent à créer un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande. Ce déséquilibre est à l’origine de l’existence, mais également de la persistance, de l’anomalie de faible volatilité. Une inefficience de marché source de primes, qu’il est possible d’exploiter... à condition de ne pas se laisser guider par son instinct !
Ceci explique pourquoi les solutions d’investissement qui exploitent l’anomalie de faible volatilité, très contre-intuitives reposent majoritairement sur des processus de gestion quantitatifs. Parmi ces stratégies, nous trouvons notamment les stratégies de « minimum variance », de « diversification maximum » (maximum diversification) ou encore « d’égale contribution au risque » (equal weight contribution).
Pour notre part, nous écartons certaines de ces stratégies qui peuvent présenter, à notre sens, des biais sectoriels trop importants, en raison de la concentration dans un même secteur de valeurs très faiblement volatiles.
C’est le cas notamment des stratégies « minimum variance », qui rassemblent un trop grand nombre d’actions appartenant au secteur des télécommunications ou des services aux collectivités. En plus de faire porter un risque sectoriel, ces actions ont également le défaut de se comporter plus comme des obligations que comme des actions (bond proxi). Elles sont par conséquent très sensibles à l’évolution des taux d’intérêt.
C’est pourquoi sélectionner une stratégie de faible volatilité présentant une bonne diversification sectorielle est primordial.
Nos recherches ont en effet démontré que l’anomalie de faible volatilité est présente dans tous les secteurs.
Une stratégie de diversification visant à sélectionner les actions les moins volatiles au sein de chacun des secteurs permet non seulement de réduire l’exposition aux variations des taux d’intérêt, mais aussi de capturer plus efficacement la prime de faible volatilité présente dans les marchés actions.
Etienne Vincent , Juin 2017
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