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Opinion
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A la surprise quasi-générale, la BCE a décidé d’accélérer la sortie de son programme d’achats d’actifs. Une hausse des taux en fin d’année est donc redevenue possible. Et il s’agit là d’un compromis. On n’imagine pas ce qu’aurait été sa décision si le risque géopolitique n’était pas aussi élevé.
Mais comme tous les compromis, celui-ci risque de ne satisfaire personne. Face à un choc inflationniste externe aussi puissant, la réponse monétaire ne semble en effet pas la mieux adaptée. Après son virage à 180° du mois dernier on s’attendait à un peu plus de lisibilité dans un contexte particulièrement anxiogène. Mal à l’aise, la BCE n’est plus maître du temps. Elle a estimé que la situation sur le marché obligataire n’était pas comparable à celle des premiers jours de la pandémie et ne nécessitait donc pas de soutien de sa part. Espérons que les investisseurs ne la prennent pas au mot en testant ses velléités d’intervention.
Si la sortie à terme des taux négatifs en Europe peut sembler inéluctable, le timing de ces annonces interroge. La voie de la normalisation est donc désormais ouverte mais l’institution ne se prononce sur aucun calendrier. Elle prend donc le chemin de la Fed sans en avoir trop les moyens (ni la nécessité ?). Espérons qu’elle ne regrettera pas.
Ronan Blanc , Mars 2022
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