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8e édition de l’étude annuelle portant sur le secteur de l’assurance

Basée sur une série d’entretiens menés auprès de 360 décideurs du secteur de l’assurance, représentant environ 16 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion dans plus de 22 pays, l’étude annuelle de BlackRock portant sur le secteur de l’assurance analyse le sentiment des investisseurs et les perspectives d’allocation d’actifs pour les assureurs.

L’étude en bref

Lors des entretiens réalisés dans le cadre de l’étude, la question de la politique monétaire des banques centrales, accompagnée par de nouvelles récentes injections de liquidité, émerge comme un thème de préoccupation central pour les assureurs. Malgré un environnement difficile marqué par des taux bas et des marchés volatiles, les cadres interrogés se montrent relativement optimistes et confiants. Ce sentiment est toutefois moins marqué qu’en 2018, et notre étude révèle une concentration accrue sur la résilience des portefeuilles se traduisant par un appétit pour des placements obligataires et sur les marchés privés, ainsi que pour les investissements socialement responsables.

Les résultats de l’étude révèlent une transition vers les marchés privés, moins corrélés et offrant de meilleures perspectives de rendement. Nous notons aussi un intérêt accru pour une approche transversale et holistique de la construction de portefeuille qui permet une gestion stratégique des investissements dans toutes les classes d’actifs. Les investissements socialement responsables suscitent également de l’intérêt et notre étude se penche sur les opportunités et les difficultés rencontrées par les assureurs pour intégrer ce type d’actifs dans leurs portefeuilles. Enfin, nous analysant les usages de la technologie : identifiées par les assureurs comme un facteur clé de transformation du secteur, les nouvelles technologies restent toutefois peu exploitées dans le cadre de la gestion des investissements et des processus d’allocation.

Patrick Liedtke, Managing Director, Head of the Financial Institutions Group (FIG) pour la zone EMEA, déclare : « Les assureurs se montrent dans l’ensemble relativement optimistes concernant les perspectives du marché. Toutefois, la construction de portefeuilles résilients est devenue une priorité absolue pour les acteurs du secteur.

La demande soutenue pour les Investissements Socialement Responsables est révélatrice d’une tendance d’investissement plus large, mais les assureurs semblent toujours avoir quelques inquiétudes quant à l’arbitrage de la rentabilité de ces investissements et à la meilleure façon d’intégrer les principes ISR dans un portefeuille. A bien des égards, on peut s’attendre à ce genre de questionnements lorsqu’on intègre un secteur relativement nouveau. Dans l’ensemble, il est encourageant de voir des signes de progrès dans ce domaine que nous considérons comme crucial pour les années à venir.

L’alliance d’une approche transversale et holistique de la construction de portefeuille et d’une optimisation des outils d’investissement devrait permettre aux assureurs de constituer des portefeuilles qui peuvent avoir un impact sociétal positif, tout en étant capables de faire à une période potentielle d’incertitude politique et économique, marquée par de rendements faibles, voire négatifs. »

Cinq point clés de l’étude

1. Confiance affichée dans l’économie : un an après notre dernière étude, les assureurs font toujours face à un environnement difficile. Les conditions de marché pourraient s’aggraver à mesure que nous approchons de la fin d’un cycle économique et que les risques géopolitiques s’intensifient. En dépit de ce contexte, les assureurs continuent d’être optimistes : 78 % d’entre eux se disent confiants quant aux perspectives d’investissement, et plus de la moitié des cadres interrogés (56%) n’envisagent pas une récession avant 2022. Le nouvel assouplissement de la politique monétaire semble être un facteur clé pour expliquer ce sentiment constructif à un stade avancé du cycle économique actuel. Bien que les assureurs se montrent dans l’ensemble plus prudents, avec un appétit de risque plus sélectif qu’en 2018, les taux d’aversion au risque sont bien plus faibles que ceux observés en 2017.

2. Renforcer la résilience des portefeuilles : les assureurs cherchent à allier des placements à fort rendement avec des portefeuilles résilients. Leur objectif initial est d’obtenir une meilleure diversification, en particulier en augmentant leurs investissements dans les marchés privés qui sont moins corrélés et offrent de meilleures perspectives de rendement. 60 % des assureurs interrogés ont l’intention d’accroître leur exposition aux marchés privés au cours des trois prochaines années, en parallèle d’une optimisation de leur placements obligataires et en ayant recours à des techniques de gestion de risque avancées.
Les assureurs expriment quelques inquiétudes à propos des risques liés aux taux d’intérêt et aux marchés obligataires, mais reconnaissent qu’ils ont besoin de rendements additionnels. À plus long terme, ils identifient le risque lié aux évolutions des marchés financiers et la technologie comme les principaux facteurs de changement de leur secteur. Alors que les préoccupations liées aux risques de marché semblent déjà avoir été intégrées dans la gestion de portefeuille, celles liées aux bouleversements technologiques sont encore très peu prises en compte dans les stratégies d’investissements.
Dans l’ensemble, l’accent est mis sur l’évolution et non sur la révolution, en dépit d’un environnement où les taux négatifs pourraient remettre en question les stratégies d’allocations fondamentales.

3. Optimiser l’obligataire : les tendances en matière de répartition d’actifs restent dans l’ensemble identiques à celles de 2018, avec une concentration sur les placements avec de bonnes notations et les investissements ISR, ainsi que sur les actifs offrant des perspectives de rendement plus élevés. Nous observons également une baisse importante de l’allocation aux obligations d’État, ce qui laisse penser que les taux d’intérêt négatifs ont une incidence, les assureurs arbitrant entre recherche de rendement et résilience de leurs portefeuilles. Une grande majorité des assureurs (83 %) s’accorde sur le fait qu’il est encore possible de générer de l’alpha dans l’obligataire, principalement à travers les taux d’intérêts et l’exposition aux risques de crédit et de liquidité.
En parallèle, les assureurs affirment leur intention de recourir le plus possible à la couverture des risques, afin d’accroître la résilience de leurs portefeuilles. La gestion du risque de liquidité est identifiée comme une préoccupation importante, en particulier en période de tensions sur les marchés.

4. Intégrer l’alternatif : Selon notre étude, les assureurs se tournent davantage vers les marchés privés et ce dans toutes les régions et tous les secteurs, avec la volonté d’optimiser l’efficacité du capital et de diversifier leurs portefeuilles. Comme évoqué précédemment, la majorité des assureurs compte augmenter significativement l’allocation aux marchés privés au cours des trois prochaines années. De surcroît, un tiers des cadres interrogés déclare que les marchés privés constituent à présent une allocation fondamentale au sein de leur stratégie d’investissement. Les placements alternatifs utilisés sont diversifiés, le capital-investissement et l’immobilier se distinguant comme les domaines dans lesquels les assureurs ont l’intention d’augmenter le plus significativement leurs investissements. Néanmoins, nous notons encore des obstacles importants qui limitent la capacité des assureurs à optimiser leur exposition aux marchés privés, ce qui suppose une augmentation progressive des stratégies d’allocation, ainsi qu’un développement de la gestion des risques et des modèles de gouvernance.

5. Préparer un avenir durable : 67 % des assureurs interrogés intègrent les réflexions en matière de développement durable dans leur processus d’investissement. Tandis que les assureurs européens ont mis l’accent sur l’ISR depuis un certain temps, les progrès ont été particulièrement significatifs chez les assureurs américains. Toutefois, plus des trois quarts des assureurs interrogés considèrent encore que l’intégration des facteurs ISR peut compromettre leurs objectifs d’investissement. Ce point semble indiquer que les investisseurs ont recours à des stratégies d’« exclusion » plutôt que d’ « optimisation », ce qui reflète la maturité naissante du marché ISR. Notre étude analyse les progrès réalisés par les assureurs dans la prise en compte du risque et des opportunités que représente l’ISR dans le processus d’investissement.

Next Finance , Septembre 2019

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