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10 réflexions pour 2021

Les responsables des plateformes d’investissement de Neuberger Berman ont identifié les thèmes clés qui, selon eux, guideront leurs décisions d’investissement en 2021.

Macro : le monde après le coronavirus

1/ Un retour aux dynamiques de début de cycle - mais pas de reflation substantielle

Après de nombreuses années de dynamique de fin de cycle, la pandémie de coronavirus a provoqué une profonde récession qui a fait baisser le point de départ du rebond. Nous sommes maintenant confrontés à une dynamique de début de cycle qui n’avait pas été observée depuis une décennie : croissance relativement rapide du PIB et des bénéfices des entreprises, baisse du chômage et taux d’intérêt au plus bas. De plus, nous ne voyons que des facteurs limités d’inflation substantielle jusqu’en 2022 et, sans une stimulation fiscale continue significative, nous n’assisterons à aucun changement clair dans les causes sous-jacentes d’une stagnation durable.

2/ Le populisme est là pour rester

La fin de la présidence de Donald Trump ne signifie pas la fin du populisme politique ou de ses causes aux États-Unis ou ailleurs. Cela entrainera sûrement la poursuite de la volatilité politique et géopolitique, mais peut-être plus important encore, cela rend plus probable des stimuli budgétaires supplémentaires, alors que les gouvernements poursuivent des politiques d’endettement et de dépenses afin de parer aux causes du mécontentement populiste.

3/ La transformation digitale accélérée s’enracine

Pendant la crise du coronavirus, de nombreux consommateurs et entreprises ont pleinement adopté le travail, les achats et l’accès aux services depuis leur domicile. Les arguments en faveur de la numérisation et de l’automatisation dans les usines, les entrepôts, les maisons, les bureaux et autres lieux de travail ont été renforcés. Certaines de ces habitudes pourraient s’atténuer avec la fin de la pandémie, mais à notre avis, ces tendances digitales se sont non seulement accélérées mais aussi consolidées.

En 2021, nous allons résolument entrer dans le monde de la connectivité 5G, de l’internet des objets et du cloud.

4/ Les chaînes d’approvisionnement deviennent plus courtes et plus diversifiées

L’incertitude géopolitique, le populisme économique et la simple convergence des salaires et des coûts raccourcissent les chaînes d’approvisionnement mondiales depuis plus d’une décennie déjà. La pandémie de coronavirus a donné un nouvel élan à cette tendance. La transformation en cours des chaînes d’approvisionnement peut réduire l’exposition des entreprises et des industries au risque de perturbation, mais à un certain coût pour les investisseurs et les consommateurs.

Marchés obligataires : rendements statiques, devises volatiles

5/ De faibles rendements et des courbes plates appellent à l’opportunisme sur les marchés du crédit

Comme lors de chaque récession, celle du coronavirus en 2020 a provoqué un élargissement des spread de crédit. L’intervention rapide et importante des banques centrales a toutefois rendu ce phénomène exceptionnellement éphémère, laissant aux investisseurs un mélange très complexe de caractéristiques de début et de fin de cycle, ainsi que des risques de défaut et de valorisation. Nous pensons que cette situation exige une approche flexible sur le crédit, qui peut être appliquée partout, et qui s’appuie sur la capacité d’évaluer la valeur relative des différents segments obligataires, sur une large expertise et sur une prise de décision rapide.

6/ La dynamique macroéconomique s’exprimera à travers les devises

Les principales banques centrales ont signalé leur intention de maintenir des taux d’intérêt bas sur la courbe des taux. La volatilité des taux étant supprimée, les écarts de croissance et d’inflation à l’échelle mondiale sont plus susceptibles de s’exprimer par le biais des marchés des changes. Une plus grande volatilité des devises et la fin de la vigueur persistante du dollar américain renforceraient les arguments en faveur d’une couverture dynamique des risques de change.

Marchés actions : opportunités cycliques, thèmes sur le long terme

7/ Les actions growth long-terme finissent par l’emporter sur les rallyes cycliques

La dynamique de début de cycle favorisera probablement les actions cycliques à mesure que la croissance économique s’accélère, mais en fin de compte, nous pensons que le contexte de stagnation long-terme qui se profile - caractérisé par des taux bas, une croissance faible et des rendements attendus peu élevés - soutiendra les actions growth et les actifs de long terme. Néanmoins, si 2020 nous a appris quelque chose c’est bien l’humilité, il est donc important de rester diversifié sur l’ensemble des styles de facteurs.

8/ Une approche thématique peut aider à identifier la croissance long terme

Dans un monde à faible croissance, une approche thématique peut aider à identifier de véritables opportunités de croissance à long terme. La crise du coronavirus a accéléré certains thèmes clés, en particulier la transformation digitale de l’économie, tout en montrant comment ces thèmes transcendent les régions et les secteurs. Nous pensons que l’investissement thématique consiste à trouver des entreprises de qualité exposées à des thèmes de croissance séculaires : ce type d’investissement doit être guidé par une recherche approfondie, en particulier lorsque les actions growth de grande capitalisation se négocient à des cours aussi tendus.

Gestion alternative : résilience du growth, agilité sur la value

9/ La résilience du growth sera favorisée, mais elle ne sera pas bon marché

Nous avons vu la crise du coronavirus accélérer la tendance du private equity à favoriser les entreprises ayant des perspectives de croissance solides et des plans exécutables pour ajouter de la valeur. Cela se traduit par une préférence pour les secteurs des logiciels, des technologies et de la santé. Par région, elle se manifeste par un penchant pour les marchés de croissance comme la Chine. La valorisation représente selon nous le plus grand risque, qui devra probablement être atténué par la mise en œuvre d’améliorations stratégiques et opérationnelles importantes pour accélérer la croissance des bénéfices.

10/ Un rôle toujours aussi important pour les stratégies opportunistes et idiosyncratiques, liquides et illiquides

L’année prochaine sera probablement marquée par un mélange inhabituel de dynamiques de début et de fin de cycle, de pandémies et de questions politiques déjà en cours. La volatilité ou l’incertitude qui en découlera créera probablement des opportunités pour des stratégies liquides telles que les actions long/short, les stratégies distressed et short-term trading, mais aussi pour des stratégies moins liquides telles que le private equity secondaire, la dette privée, le crédit opportuniste et les structurés. Les stratégies idiosyncratiques et décorrélées telles que les Insurance Linked Securities (ILS) et le macro-trading pourraient contribuer à donner de la stabilité aux portefeuilles pendant les périodes de volatilité accrue.

Next Finance , Décembre 2020

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