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Stratégie
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Le marché des changes (forex) n’est pas une classe d’actifs de plus mais toutes les classes d’actifs réunies sur un même marché. Il peut être une vraie source de diversification et de performance sous réserve d’un suivi méthodique, discipliné et rigoureux.
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La crise actuelle des marchés financiers doit être l’occasion de s’interroger sur les allocations d’actifs traditionnelles et de proposer des alternatives d’investissement suffisamment diversifiées et décorrélées des turbulences officielles.
L’idée selon laquelle l’investissement en actions s’inscrit dans la durée est tout simplement devenue absurde aujourd’hui et même depuis 10 ans. Que l’on se rassure, il y aura toujours des opportunités, la vraie question est de s’interroger sur le choix entre actifs réels et actifs (...)
Ceux qui me lisent depuis 2 ans savent que je n’ai eu de cesse de préconiser la surpondération des actifs réels (ou d’actifs financiers indexés sur la croissance des économies émergentes, la recrudescence à venir de l’inflation et les commodities). Les raisonnements traditionnels d’allocation d’actifs financiers volant en éclats, la question n’est plus de savoir s’il faut sur(sous)pondérer les actions ou sous(sur) pondérer l’obligataire ; la vraie question aujourd’hui est de s’interroger sur le choix entre actifs réels et actifs financiers. Dans l’article ci-à droite, je propose une allocation d’actifs cible (60% en actifs réels tangibles et seulement 40% en actifs financiers) au sein de laquelle on retrouve 10% alloués à des supports de diversification et de gestion alternative très liquides comme l’investissement sur le forex.
Au-delà de la valeur ajoutée potentielle générée par le Forex, il est naturellement indispensable de faire preuve de discipline et rigueur Je ne veux pas avoir ici la prétention de lister les pièges et stratégies régulièrement évoqués sur les sites Forex.
Mon expérience professionnelle depuis plus de 20 ans sur les marchés ainsi que mes expériences personnelles de trading et investissement me conduisent à mettre en avant quelques règles et principes de bon sens
RÈGLE-PRINCIPE 1. Principe de base, le fameux adage « stop your losses and let run your profits » La nature humaine a tendance à faire le contraire, c’est-à-dire à ne pas couper ses pertes et à prendre rapidement de ridicules petits profits. Or si l’on se livre à une simulation simple, on voit à quel point il est important de respecter strictement l’adage. Sur 20 deals lors d’un trimestre, imaginons 15 deals perdants de 0.25%, 3 deals significativement gagnants de 2% et seulement 2 deals très rentables avec une performance de 5% ; au total, la performance générée serait alors de 12.3% flat trimestriellement, soit plus de 60% l’an en supposant que l’on réinvestisse avec le même succès les gains , près de 50% l’an sinon. Je peux vous assurer qu’en réalisant un backtesting sérieux, ce type de performance est possible à condition de respecter scrupuleusement cet adage : donc savoir prendre rapidement ses pertes et éviter de prendre ses profits trop rapidement, exercice excessivement difficile à réaliser (ne jamais changer de méthode et privilégier le systématique au discrétionnaire). Et à condition de respecter également les principes et règles présentés ci-dessous
RÈGLE-PRINCIPE 2 Bien faire la différence entre une tendance de fond (auquel cas le positionnement d’un stop loss est approprié) et un trading range (positionnement de stop loss individuel pas forcément optimal).
RÈGLE-PRINCIPE 3 : Une gestion du risque extrêmement focalisée sur l’aversion aux pertes. On pourrait comparer ce principe à une équipe de football qui ne pratique pas un football spectaculaire consistant à vouloir gagner par 3 à 4 buts d’écart (cas du trader se fixant des objectifs de performance très ambitieux) mais un football réaliste et efficace consistant à ne pas prendre de but et, le cas échéant à marquer éventuellement en contre (cas du trader qui parie pour ne pas perdre). C’est vrai que ce n’ est pas forcément très beau mais ô combien efficace
RÈGLE-PRINCIPE 4 : Quel comportement vis-à-vis du marché ? On entend souvent dire que l’erreur la plus fréquemment commise sur le trading est d’anticiper les évolutions des devises au détriment de la tendance. Il ne faudrait pas anticiper le cours de change mais plutôt savoir ce que l’on va faire si le marché prend telle ou telle direction. Augmenter ses chances de gains sur le forex consisterait alors à suivre la tendance générale. Encore faut-il qu’il y ait une vraie tendance et que celle-ci soit confirmée par l’environnement économique. En réalité, je crois franchement qu’il y a autant de chances de gagner ou perdre selon que l’on anticipe ou que l’on suive la tendance (à condition naturellement d’avoir une certaine expérience des marchés et une compréhension mlinimale des market movers qui influent sur le cours des devises)
RÈGLE-PRINCIPE 5 : A nouveau, quel comportement vis-à-vis du marché ? Faut-il alors faire preuve de forte confiance avec un risque d’égo qui peut se retourner contre soi ou suiveur avec le risque d’acheter vers le presque plus haut du range et le risque de vendre vers le presque plus bas du range. En réalité ni l’un ni l’autre. Il n’ y a pas de règles intangible quant à l’attitude à adopter vis-à-vis du marché : il faut savoir profiter des peurs irrationnelles mais pas trop car ne pas se battre contre le marché et se sentir invincible/euphorisant ; mais ne pas capituler, se laisser influencer et se laisser impressionner
le marché des changes n’est pas une classe d’actifs de plus mais toutes les classes d’actifs réunies sur un même marché ; marché sur lequel vont se confronter de multiples acteurs aux objectifs, contraintes et horizons d’investissement très différents.Mory Doré
Je suis souvent questionné par des amis et collègues (comme toute personne qui aurait accumulé de l’expérience sur les marchés financiers) sur les évolutions prévisibles du cours des monnaies sur le marché des changes (le forex). Si les opérations sur devises négociées sur le forex sont parmi les transactions les plus simples à comprendre et à mettre en place (change spot, change à terme et dans une moindre mesure dérivés de change du type currency swap et options de change), ce marché reste celui sur lequel les bons paris et bonnes anticipations sont souvent les plus compliqués à réaliser.
En effet, quand on parle de classes d’actifs, on fait référence aux taux d’intérêt (monétaire, obligataire d’état, obligataire corporate), aux actions, à la gestion alternative …Or le marché des changes n’est pas une classe d’actifs de plus mais toutes les classes d’actifs réunies sur un même marché ; marché sur lequel vont se confronter de multiples acteurs aux objectifs, contraintes et horizons d’investissement très différents.
Au-delà des opérations de change (très marginales) liées à l’économie réelle, il y a les opérations qui sont en prise directe avec la sphère financière, qu’il s’agisse de trading, d’investissement de portefeuille ou de couverture
A ce stade, on aura compris que compte tenu des diversités d’intervenants sur le marché des changes et surtout de diversité des motivations d’intervention, prévoir les grandes tendances directionnelles est un exercice quasi-impossible. Certes, mais anticiper, y compris sur le marché des changes, est nécessaire pour beaucoup d’entre nous tant s’un point de vue professionnel que d’un point de vue personnel dans le cadre de l’optimisation de la gestion de ses portefeuilles.
Quand on est trader ou investisseur, on doit savoir vivre dans le monde tel qu’il est et non dans celui tel qu’il est probable qu’il soitMory Doré
Comme j’aime souvent à le répéter devant différents publics, pour anticiper les grandes tendances sur les marchés financiers (actions, taux courts, taux longs, changes, matières premières), il est indispensable de combiner quatre types d’approches et méthodologies. Le plus vieux marché du monde qu’est le forex n’y échappe pas
Vous me direz si l’on anticipe toujours le pire, à savoir les crises, guerres et révoltes, on ne fait plus rien sur les marchés… Il faut pourtant reconnaitre qu’il y a le monde tel qu’il est et le monde tel qu’on voudrait qu’il soit. Et quand l’on est trader ou investisseur, l’on doit savoir vivre dans le monde tel qu’il est et non dans celui tel qu’il est probable qu’il soit.
Donc, ceci ne veut pas dire qu’il faut être en dehors des marchés mais qu’il faut être suffisamment diversifié, séléctif dans son stock ou bond picking, défensif en surpondérant les vraies valeurs refuges non surévaluées et surtout décorrélé autant que faire se peut. Attention, il faut éviter les fausses décorrélations qui n’existent finalement que lorsque les marchés sont calmes et qui s’avèrent être désastreuses quand les crises apparaissent (comme par hasard ce qui était statistiquement décorrélé se recorréle brutalement en période de stress)
Tous ceux qui ont eu à gérer des portefeuilles prétendument diversifiés savent de quoi je parle ..Il faut donc toujours privilégier des supports d’investissement (quelles que soient vos anticipations et quelle que soit la classe d’actif) très liquides ; il faut également rechercher la simplicité et la transparence (attention donc aux arbitrages complexes basés sur des modèles statistiques qui volent en éclats lorsque les marchés connaissent de graves perturbations). Ces conseils de bon sens reviennent aussi à se protéger de l’irrationnalité des marchés, des conséquences de ventes forcées sur la valeur de certains actifs et du mimétisme.
Mory Doré , Septembre 2011
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