Vers une nouvelle phase du cycle d’investissement

La déclaration de la Fed, annonçant qu’elle allait commencer à démanteler son programme de rachat d’obligations cette année, a entraîné de la volatilité sur les marchés. En dépit de la confusion engendrée par l’incitation de la politique monétaire future, le message de la banque centrale américaine est plutôt clair...

La déclaration de la Fed, annonçant qu’elle allait commencer à démanteler son programme de rachat d’obligations cette année, a entraîné de la volatilité sur les marchés. En dépit de la confusion engendrée par l’incitation de la politique monétaire future, le message de la banque centrale américaine est plutôt clair : la réduction du troisième programme d’assouplissement quantitatif n’aura lieu que si la croissance ou l’inflation s’accélère aux États-Unis.

Ce contexte – si on exclut le scénario hautement improbable d’une inflation élevée dépassant rapidement l’objectif de la Fed – devrait être plus favorable que néfaste pour les actifs risqués et les actions en particulier.

La Fed pourrait être incitée à prolonger son programme d’assouplissement quantitatif non seulement en cas de croissance plus faible ou de détérioration sur le marché mais aussi en cas d’une inflation largement inférieure à l’objectif de la Fed.

Compte tenu de la tendance sous-jacente de l’inflation et de ce qui se passe actuellement au niveau des prix des matières premières et des salaires, cette dernière éventualité est plus probable qu’une forte hausse de l’inflation au cours des 6 à 12 prochains mois.

Une évaluation plus équilibrée des risques associés à l’assouplissement quantitatif et la prise de conscience que le démantèlement ne se produira que « pour de bonnes raisons » devraient soutenir les marchés ou, du moins, compenser une partie de la récente correction des marchés.

On peut par ailleurs se demander à quoi ressemblera le monde après la phase de correction. Les marchés retourneront-ils vers les mêmes thèmes d’investissement que ces dernières années ou entrerons-nous dans une nouvelle phase du cycle d’investissement ?

Si les investisseurs voient la volatilité des marchés comme un phénomène temporaire et s’attendent à une poursuite de la politique monétaire souple, la « quête de rendement » continuera probablement à dominer. Ceci se reflèterait par de bonnes performances tant des obligations que des actions, en particulier des obligations affichant des caractéristiques d’actions (obligations d’entreprises investment grade et à haut rendement) et des actions offrant des similitudes avec les obligations (actions de croissance stables distribuant un dividende élevé).

On ne peut cependant exclure que la nouvelle norme diffère de celle que nous connaissions avant la correction.

On a pu voir que certains segments de marché sont très sensibles à la perspective d’une hausse des taux réels.

Les classes d’actifs qui ont enregistré les plus grosses entrées de capitaux ces dernières années, qui sont largement surpondérées dans les portefeuilles des investisseurs et/ou qui affichent les primes de risque les plus élevées par rapport aux liquidités et aux autres classes d’actifs se sont révélées les plus menacées. Même si vous ne vous attendez pas à une hausse substantielle des taux réels, il serait judicieux d’exiger à l’avenir une prime de risque plus élevée pour de tels investissements générant des revenus.

En combinaison avec une reprise économique mondiale plus visible – tirée par les économies développées – au cours des prochains trimestres, la prochaine norme de marché pourrait bien être plus axée sur la croissance. Dans un tel contexte, les actions se porteraient mieux que les obligations et les valeurs de rendement traditionnelles (obligations, valeurs immobilières, actions à haut dividende) seraient devancées par les actions cycliques axées sur la croissance.

La tendance amorcée à la fin du mois d’avril – glissement des actions stables générant des revenus, mais chères vers les actions cycliques offrant de la croissance à un prix raisonnable – pourrait s’avérer une tendance à long terme. En dehors des valorisations et de la sous-pondération relative de ces actions au sein des portefeuilles, plusieurs autres raisons justifient une telle évolution.

L’indicateur des surprises économiques des 10 principales économies développées affiche ainsi une tendance haussière et, dans une perspective historique, il existe une étroite corrélation entre cet indicateur et la performance relative des secteurs cycliques. Le raidissement des courbes des taux est également positif pour ces secteurs.

Enfin, la tendance bénéficiaire des secteurs cycliques par rapport aux secteurs défensifs est récemment redevenue positive.

Ces dernières années, les marchés se sont habitués à une politique monétaire souple et la perspective de devoir s’en déshabituer pourrait signifier la fin de la « quête de rendement » et le début d’une « nouvelle normalité ».

Valentijn van Nieuwenhuijzen , Août 2013

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