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Opinion
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Le changement de cap que nous espérons depuis des mois pour les politiques monétaires des Banques Centrales n’a jamais été aussi près de se réaliser. Le reflux inflationniste se confirme des deux côtés de l’Atlantique et s’accompagne par un ralentissement économique qui était l’objectif recherché par les autorités monétaires.
Le marché de l’emploi est la dernière forteresse à montrer sa vigueur mais on peut déjà voir une baisse des pressions salariales. Tout indique que 2024 sera une année de baisse des taux.
Depuis presque deux ans la résurgence d’une inflation alors oubliée et due en bonne partie au conflit en Ukraine, a provoqué un choc de taux d’intérêt dans le monde entrainant des conséquences très négatives sur les marchés financiers. L’économie post covid surprenait par une croissance vigoureuse, en raison notamment d’une consommation qui s’alimentait des surplus d’épargne accumulés. Dans l’esprit des Banques Centrales le préalable obligatoire d’un ralentissement économique devenait un objectif affiché. Malgré les hausses de taux le ralentissement ne s’est pas produit aux Etats-Unis où la croissance s’est même affichée à +5,2% au troisième trimestre 2023 ! Cependant, la publication récente du « Beige Book » de la Réserve Fédérale américaine atteste d’un réel coup de frein sur l’activité depuis quelques semaines. Le quatrième trimestre sera beaucoup plus faible. La consommation voit son rythme décélérer et ne pourra plus jouer son rôle contributeur.
En Europe le ralentissement de l’activité est en revanche acté depuis plusieurs trimestres. La croissance européenne est atone avec certains pays, dont l’Allemagne, d’ores et déjà en récession. La Banque Centrale Européenne n’a plus besoin de viser une réduction supplémentaire d’activité et peut infléchir son discours dans un sens plus accommodant. Comme de son côté la croissance chinoise ne donne pas de signes notables d’amélioration on peut dès lors considérer que l’activité mondiale est aujourd’hui plus faible et en tous cas conforme aux vœux des autorités monétaires Nous ne prévoyons pas de dégradations majeures supplémentaires, croyant davantage à un atterrissage en douceur plutôt qu’à une récession brutale. L’économie mondiale pourrait même progressivement retrouver des couleurs dans le courant de 2024.
Ce préalable sur l’activité établi, il ne reste plus désormais qu’à attendre la confirmation de la désinflation. Une grande partie du chemin a été parcouru et si, aux Etats-Unis et en Europe, on est encore loin du chiffre objectif de 2%, on s’en approche à grands pas.
Il est donc possible d’affirmer que les Banques Centrales, par leur politique très agressive, ont réussi à stopper l’envolée des prix et qu’elles ont désormais le champ libre pour un changement de cap. Elles agiront prudemment et progressivement car elles voudront s’assurer que les prochains chiffres confirmeront les tendances évoquées. Nous prévoyons une période de plusieurs mois de stabilité des taux courts à leur niveau actuel avant une première baisse dans la seconde partie de 2024. Les taux longs n’ont pas attendu cette échéance pour commencer à baisser par rapport à leurs points hauts. Cela profite à la fois aux marchés obligataires et aux placements en actions, surtout les valeurs de croissance traditionnellement favorisées par un reflux des taux.
Ce nouvel environnement qui se met en place n’est pas sans risque. La géopolitique peut par exemple se rappeler à nos mauvais souvenirs et provoquer un rebond des matières premières qui irait à l’encontre du processus désinflationniste en cours. Des problèmes sociaux et des demandes salariales supplémentaires peuvent également survenir. Il faut donc rester vigilants et réactifs. Nous gardons en l’état nos choix forts en faveur des valeurs des secteurs du digital, de la consommation, de la santé et de la transition énergétique. Nous conservons nos positions en petites et moyennes valeurs dont le potentiel de rebond est très important. Nous profitons enfin de nos placements obligataires qui offrent un rendement appréciable sur toutes les échéances.
Emmanuel Auboyneau , Décembre 2023
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