Une désactionnarisation des marchés américains

Le nombre des rachats d’actions et des opérations de fusion-acquisition financées par la trésorerie a dépassé celui des introductions en Bourse et des émissions secondaires. Ce phénomène est nettement plus manifeste aux Etats-Unis depuis 2009 où les sociétés ont racheté plus de 10% des capitalisations boursières moyennes sur la période.

Grâce à des coûts de financement faibles et à des trésoreries significatives, la « désactionnarisation » des marchés américains s’est poursuivie sans relâche. Nous nous concentrons ici sur un côté de l’équation, le rachat d’actions. En effet, le concept de « désactionnarisation » a trait au fait que les marchés actions ne se développent pas, malgré la hausse du prix nominal des actions. En effet, le nombre des rachats d’actions et des opérations de fusion-acquisition financées par la trésorerie a dépassé celui des introductions en Bourse et des émissions secondaires. Ce phénomène est nettement plus manifeste aux Etats-Unis depuis 2009 où les sociétés ont racheté plus de 10% des capitalisations boursières moyennes sur la période. Cependant, tandis que le niveau des rachats est historiquement élevé en valeur absolue, le montant des liquidités redistribuées aux actionnaires est assez faible compte tenu du niveau des bénéfices des entreprises. La rémunération de la trésorerie des entreprises en pourcentage du résultat net représente actuellement environ 45% des bénéfices, soit le niveau le plus faible des dix dernières années.

En 2007, les sociétés ont distribué près de 100% de leurs bénéfices au moyen de rachats d’actions et de dividendes.

Compte tenu de l’importance des liquidités disponibles dans les bilans des entreprises et de la faiblesse de la distribution par rapport au résultat net réalisé, nous estimons que ces dernières continueront de reverser du capital à leurs actionnaires au travers de rachats d’actions ; c’est pourquoi nous recommandons, dans le cadre d’un portefeuille d’actions mondiales, de privilégier les rachats d’actions. Nous estimons en effet que les entreprises procédant à des rachats ont eu tendance à afficher des performances solides. L’indice S&P500 des rachats d’actions enregistre un rendement total d’environ 250% depuis janvier 2001 contre seulement 60% pour le S&P500.

En termes de secteurs, nous avons observé que les secteurs les plus représentés dans l’univers des rachats d’actions sont la Consommation cyclique (principalement les Médias et la Distribution), suivie par la Santé et les Financières.

POINTS CLÉS _ ? Le processus de « désactionnarisation » se poursuit, soutenu par l’importance des liquidités figurant aux bilans des entreprises. _ ? Les secteurs les plus représentés dans l’univers des rachats d’actions sont la Consommation cyclique, la Santé et les Financières. _ ? Les sociétés procédant à des rachats ont eu tendance à afficher des performances solides.

Dans la mesure où les entreprises annonçant un programme de rachat d’actions ont tendance à surperformer le marché dans son ensemble et à limiter la baisse de leur cours boursier lorsque le marché devient plus volatil, nous recommandons, dans le cadre d’un portefeuille d’actions mondiales, de privilégier les rachats d’actions, en particulier aux Etats-Unis. Ces entreprises sont généralement caractérisées par une importante trésorerie et un rendement de leur trésorerie supérieur au marché (rendement du flux de trésorerie disponible moins rendement du dividende).

Claudia Panseri , Octobre 2013

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Stratégie Révolution indicielle dans les Hedge funds

Une critique courante des modèles factoriels repose sur le fait qu’ils ne "répliquent que le bêta" - pas l’alpha pur que recherchent les allocataires. Cette critique est antérieure à l’appréciation des rotations factorielles. L’analyse d’Andrew Beer, dirigeant et co-fondateur de (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés