Une approche d’investissement résolument active est essentielle pour générer des rendements en 2016

Selon Allianz Global Investors, dans le contexte actuel de croissance atone, de faiblesse des taux d’intérêt, de remontée des risques politiques et de hausse de la volatilité de marché, les investisseurs n’auront guère d’autre choix que de prendre des risques au sein de l’ensemble des classes d’actifs pour espérer réaliser leurs objectifs d’investissement.

Allianz Global Investors anticipe une croissance mondiale nettement moins soutenue que dans le passé, et également bien plus fragile. Dans ce contexte de croissance atone, de faiblesse des taux d’intérêt, de remontée des risques politiques et de hausse de la volatilité de marché, les investisseurs n’auront guère d’autre choix que de prendre des risques au sein de l’ensemble des classes d’actifs pour espérer réaliser leurs objectifs d’investissement.

Une croissance anémique et des marchés instables

Selon Allianz Global Investors (AllianzGI), les déséquilibres mondiaux à l’œuvre aujourd’hui sont un frein à la croissance de long terme. « Les niveaux actuels d’endettement et l’absence généralisée de mesures de désendettement signifient que la croissance sera nettement moins soutenue que dans le passé, et également bien plus fragile », explique Andreas Utermann, Directeur des Investissements d’AllianzGI. En dépit des opportunités liées à l’effondrement du prix des matières premières, les entreprises sont confrontées au recul de la productivité mondiale créé par la faiblesse des niveaux d’investissement.

Dans ce contexte, les principales économies doivent faire face à des défis à la fois similaires et spécifiques. L’Europe, qui a créé la surprise en 2015 grâce au lancement du programme d’assouplissement quantitatif de la BCE et à la faiblesse persistante de l’euro, devrait profiter de la baisse du chômage qui contribue à relancer les ventes de détail et la consommation. « Nous sommes optimistes sur la capacité de l’Europe à maintenir son niveau actuel de croissance en 2016, autour de 1-1,5%, compte tenu de l’engagement pris par la BCE de conserver un euro faible », ajoute Andreas Utermann. Aux Etats-Unis, le consensus devraint confirmer une reprise auto-entretenue de l’économie en 2016. Mais, selon AllianzGI, le résultat devrait être plus robuste, avec une croissance économique de l’ordre de 2 à 2,5%. Cependant l’attention des marchés sera sans nul doute focalisée sur les élections présidentielles de novembre 2016, dont l’issue est très incertaine. La Chine, quant à elle, continue de montrer des signes de ralentissement, à mesure du rééquilibrage de son économie vers un modèle alimenté par les services et la consommation. Le recul de la productivité, l’endettement excessif et l’appréciation du RMB sont autant de facteurs qui concourent à ralentir la croissance économique. « Le nouveau plan quinquennal visera à doubler le PIB entre 2010 et 2020, ce qui correspond à un taux de croissance d’environ 6,5% », conclut Andreas Utermann.

L’impact (plus limité) de la politique monétaire et la hausse de la volatilité

Selon Franck Dixmier, Directeur des Gestions Obligataires, la politique monétaire reste indéniablement très accommodante, en particulier en Europe et au Japon. La Chine également devient plus proactive dans le soutien monétaire qu’elle apporte à son économie. « Cependant, compte tenu de la vigueur des fondamentaux américains, avec la remontée des taux d’intérêt attendue de la part de la Réserve fédérale américaine l’année 2016 risque d’être marquée par le premier grand mouvement de divergence monétaire, », explique-t-il. La BCE devrait, quant à elle, renforcer son programme d’assouplissement quantitatif, pour aider les économies plus vulnérables et repousser la menace déflationniste.

L’inflation ne devrait d’ailleurs amorcer un rebond significatif qu’en cas de détérioration majeure de la situation géopolitique au Moyen-Orient qui entrainerait une hausse du prix du pétrole. Mais les investisseurs doivent se préparer à la possibilité d’une hausse des taux d’inflation en 2016, compte tenu des effets de base. « Nous restons convaincus que les taux d’intérêt devraient rester peu élevés à travers le monde et que les banques centrales privilégieront une remontée très progressive des taux, pour ne pas étouffer la hausse de la croissance économique et/ou de l’inflation », ajoute France Dixmier.

Quelle allocation d’actifs dans ce contexte volatil ?

Dans des marchés moins liquides et plus volatils, alors que la menace déflationniste entretient la nervosité des investisseurs, Allianz Global Investors reste convaincu de l’importance d’une approche d’investissement active, tant en matière de sélection de titres que d’allocations d’actifs.

La société de gestion reste positive sur le potentiel d’appréciation des actions, tant en termes de valorisation que de croissance bénéficiaire et de hausse du dividende.

« Dans le détail, nous privilégions les actions européennes, plus attrayantes que les actions américaines ou japonaises. Les actions émergentes nous semblent encore trop chères », explique Andreas Utermann. « Sur le marché obligataire, il est évident que les obligations souveraines des pays développés n’apportent plus aucun rendement aux investisseurs. Les opportunités sont à chercher du côté des obligations indexées sur l’inflation, de la poursuite de la convergence entre les taux des pays européens de la périphérie et les taux des payscoeur, et sur le marché du crédit européen », ajoute Franck Dixmier.

La sélectivité est primordiale sur le marché du crédit en Europe

Selon Alexandre Caminade, Directeur Europe de la gestion Crédit, l’environnement actuel reste plutôt favorable au marché du crédit européen, mais nécessite une sélectivité croissante.

En effet, alors que les fondamentaux des émetteurs High Yield sont restés stables en 2015, ceux des émetteurs Investment Grade se sont dégradés en raison du très fort impact du secteur pétrolier et gazier, soumis à la chute des prix des matières premières.

Par ailleurs, l’augmentation de la volatilité sur les taux d’intérêt et les actions a pesé sur l’appétit des investisseurs depuis avril 2015. Malgré tout, le marché du High Yield bénéficie encore du soutien de certains facteurs techniques : les prévisions de taux de défaut restent basses, les volumes d’émissions sont en retrait. « Dans ce contexte, on revient à des niveaux de valorisation en ligne avec les fondamentaux macro et micro économiques », estime Alexandre Caminade. « Les risques principaux sur le marché du crédit viennent aujourd’hui de la divergence des politiques monétaires, de la hausse de la volatilité et de l’augmentation du risque spécifique, ainsi que de la poursuite de la détérioration de la liquidité sur le marché secondaire », conclut-il.

Les marchés actions européens : vive le stock-picking !

La décote persistante des marchés européens par rapport au marché américain rend les actions européennes encore attrayantes. Le renouveau du marché italien, qui tire la performance boursière en Europe, illustre le potentiel lié à l’amélioration de la conjoncture dans certains pays.

Néanmoins, en raison d’une croissance mondiale qui reste sous pression, Catherine Garrigues, responsable des stratégies Conviction Actions Europe, garde une forte préférence pour les titres de qualité, d’entreprises qui maîtrisent leur endettement.

« D’un point de vue sectoriel, nous privilégions les télécoms, qui bénéficient d’un retour de la croissance top line, l’immobilier coté, mais aussi la consommation non-cyclique et la technologie, qui reste dynamique », explique-t-elle. « Par ailleurs, nous restons positifs sur le segment des petites et moyennes capitalisations, qui affichent une croissance solide des résultats et une valorisation relative attractive. » Selon elle, un risque à surveiller en 2016 serait lié à de possibles flux vendeurs des fonds souverains des pays pétroliers qui, sous la pression d’un baril faible, pourraient être contraints de céder des actions. « Dans ce contexte, le stock-picking sera la clé de la performance » conclut Catherine Garrigues.

Next Finance , Novembre 2015

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