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Opinion
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Maintenant que Donald Trump est de retour à la Maison blanche, à quoi faut-il s’attendre ? Le moins que l’on puisse dire est que le retour de Donald Trump va marquer un changement de cap spectaculaire par rapport aux 4 années de la présidence Biden. Quels seront les principaux changements économiques à attendre ?
Le contexte économique à l’arrivée de Donald Trump en quelques points
L’économie américaine a très bien résisté au cycle brutal de resserrement monétaire de la Fed, déjouant les prévisions de récession quasi-unanimes chez les économistes en 2022 et 2023. Le panorama économique peut se résumer en quelques points :
Incertitude sur la politique commerciale
Sur ce sujet de la politique commercial, Donald Trump jouit de marges de manœuvre importantes puisqu’il a la légitimité pour relever les droits de douane à l’encontre de pays en particulier pour des motifs de « sécurité nationale » ou « d’anti-dumping ». Cela dit, les projets de Trump ont changé plusieurs fois.
Durant sa campagne électorale, Trump avait évoqué une hausse des droits de douane de 60 points sur les produits chinois et de 10 points sur ceux des autres pays. Après sa victoire, à la fin novembre, il avait déjà révisé ses plans puisqu’il parlait d’une hausse de 25 points sur le Canada et le Mexique et 10 points sur la Chine « on day one ». D’autres hypothèses ont circulé dans la presse dans les semaines qui ont précédé son investiture et « on day one », Trump n’a finalement pas pris de décision sur les droits de douane, même s’il a déclaré « qu’il pensait que les droits de douane remonteraient de 25 points le 1er février pour le Canada et pour le Mexique ». Pour lui, c’est un moyen de pression sur ses voisins pour remédier au sujet migratoire autant que pour renégocier l’accord de libre-échange nord-américain USCMA (ex-NAFTA).
Plusieurs éléments laissent penser que la négociation sera privilégiée avec la Chine : d’un projet initial de hausse de 60 points sur les importations de produits chinois, Trump est passé à une hausse de 10 points (déclarations de fin novembre). On pourra souligner la présence du vice-président chinois le jour de son investiture alors que de nombreux autres chefs d’Etat n’étaient pas invités. Des articles de presse ont mentionné le « Phase One deal » que Trump avait négocié avec la Chine en 2019/2020 et qui prévoyait que la Chine importe bien plus de produits agricoles et de gaz américains. Ces axes pourraient de nouveau être privilégiés lors de nouvelles négociations.
Les (difficiles) baisses d’imposition
En disposant d’une majorité à la fois au Sénat et à la Chambre des représentants, Donald Trump peut en théorie faire passer le programme de baisses d’impôts, c’est-à-dire le passage du taux de l’impôt sur les sociétés de 21% à 15% pour les entreprises « qui produisent aux Etats-Unis », la pérennisation des baisses d’impôts temporaires qui avait été adoptées pendant la première administration Trump (elles arrivent à échéance en fin d’année) et la suppression de l’imposition sur les pourboires. La procédure de « réconciliation budgétaire » permet de d’adopter des mesures portant sur les recettes fiscales et les dépenses en évitant le « filibuster » (une disposition qui permet un blocage au Sénat si la majorité a moins de 60 sénateurs).
En pratique, cela se très compliqué pour deux raisons :
Bref, il faut s’attendre à des difficultés en ce qui concerne les baisses d’impôts.
La tech, nouvelle alliée de Trump
Le secteur technologique revêt une importance considérable pour l’économie américaine pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la tech est cruciale pour des raisons de souveraineté (cf le dossier TikTok) puisque la suprématie mondiale passe désormais par le fait de disposer de groupes technologiques puissants. Ensuite, la tech est cruciale également pour des raisons économiques et financières. En effet, les sociétés technologiques représentent plus du tiers de la la cote boursière américaine (et plus du quart des profits). Prendre des mesures qui nuiraient aux géants de la tech américaine aurait des répercussions macroéconomiques lourdes, en occasionnant des effets « richesse » négatifs (sur les derniers trimestres, c’est exactement l’inverse qui s’est produit : les effets « richesse » positifs ont soutenu la consommation et par ricochet la croissance). Trump le sait et voudra éviter cela. D’ailleurs, les dirigeants des géants de la tech se sont rapprochés de lui sur les derniers mois et ils étaient nombreux à être très bien placés lors de sa cérémonie d’investiture. Globalement, remédier aux caractéristiques oligopolistiques n’apparaît du tout comme une priorité de la nouvelle administration Trump.
Par ailleurs, le thème de l’Intelligence Artificielle devrait bénéficier du soutien de la nouvelle administration Trump. Donald Trump a dérégulé d’emblée le secteur en annulant un executive order de Joe Biden sur le sujet. Par ailleurs, il a organisé dans le Bureau ovale dès son 2ème jour de mandat l’annonce de la création d’une joint-venture de plusieurs sociétés (OpenAI, Softbank, Oracle). 100 Mds $ seront injectés dans cette société, baptisée Stargate, qui sera spécialisée dans les infrastructures de l’IA et construira des dizaines de datacenters. Un investissement total de 500 Mds $ sur 4 ans est mentionnée.
Les autres gagnants de la nouvelle administration Trump
Les autres gagnants de la nouvelle administration Trump sont nombreux et variés, qui devrait au passage favoriser un mouvement de déconcentration de marché. On pourra citer pêle-mêle :
Bastien Drut , 27 janvier
En 2016, Eurex a lancé les contrats à terme « Total Return Futures (TRF) » en réponse à la demande croissante de produits dérivés listés en alternative aux Total return swaps. Depuis, ces TRF sont devenus des instruments utilisés par une grande variété d’acteurs à des fins (...)
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