Seule une gestion active peut efficacement tirer parti du potentiel remarquable de l’Asie

Les stratégistes et responsables d’investissement d’AllianzGI, se sont rassemblés lors d’une conférence thématique à Berlin pour échanger sur les perspectives des marchés asiatiques. Selon eux, seule une gestion active peut efficacement tirer parti du potentiel remarquable de l’Asie...

Les stratégistes et responsables d’investissement d’Allianz Global Investors (AllianzGI), l’un des leaders mondiaux de la gestion active, se sont rassemblés lors d’une conférence thématique à Berlin pour échanger sur les perspectives des marchés asiatiques. Dans un contexte marqué par une répression financière persistante, la « quête de rendement » s’est généralisée dans le monde entier. Face à un tel environnement, Neil Dwane, stratégiste mondial chez Allianz GI, observe que « l’Asie continue d’offrir un potentiel remarquable », tout en s’interrogeant sur l’existence effective de politiques susceptibles de pérenniser cette croissance.

Raymond Chan, CIO actions Asie-Pacifique chez AllianzGI, a pour sa part précisé que « les progrès en matière de réforme sont réels dans la région, mais le rythme est plus lent que ne le souhaiteraient les marchés. Prenons l’exemple de la Chine : le niveau élevé de la dette demeure l’un des principaux facteurs de risque qui menacent la région et des réformes s’avèrent encore nécessaires, dans la mesure où l’ancien modèle de croissance ne semble plus produire des résultats aussi efficaces que dans le passé. Depuis l’an dernier, les craintes à propos de la Chine ont déclenché une vague de fortes corrections sur les marchés asiatiques. Les perspectives générales du marché restent peu favorables, mais continuent de générer des opportunités intéressantes pour les stock pickers. En termes comparatifs, les petites et moyennes capitalisations offrent de bien meilleures opportunités de croissance que les grandes valeurs. Les opérations de rachat d’actions et les distributions de dividendes sont devenues des thèmes majeurs pour les entreprises cotées en Asie. De fait, l’univers des valeurs de rendement en Asie a été multiplié par quatre au cours des dix dernières années. »

Christina Chung, Responsable des actions chinoises chez AllianzGI, souligne que « sur le plan macroéconomique, la Chine reste affaiblie, mais le risque d’un effondrement systémique est limité. Il semblerait que les récentes maladresses de Pékin sur le front de la communication aient quelque peu relégué au second plan les progrès réalisés en matière de réformes. Cependant, il reste encore à identifier un réel catalyseur susceptible de déclencher une reprise robuste. Les entreprises cotées à Hong Kong sont de plus en plus nombreuses à initier des programmes de rachat d’actions, une activité qui traduit un point bas du marché des actions. Depuis l’année dernière, les actions H chinoises (cotées à Hong Kong) intègrent une forte décote par rapport aux actions A cotées en métropole, pour les entreprises qui bénéficient d’une double cotation. La Chine affiche également un dynamisme grandissant en matière d’opérations de fusion-acquisition, cherchant à acheter du savoir-faire sur les marchés développés en vue d’améliorer la qualité de ses technologies et de ses produits. L’année dernière, les opérations offshore réalisées sur des entreprises high tech ont quasiment doublé par rapport à 2014 et représentaient 90 deals ».

Suivez le consommateur

D’après Kunal Ghosh, gérant senior actions émergentes chez AllianzGI, « la croissance en Asie sera de plus en plus alimentée par la consommation, au détriment de l’investissement. Le secteur de la consommation affiche un important potentiel d’appréciation, compte tenu des niveaux de valorisation raisonnables et du poids actuel du secteur dans l’indice de référence. Ce constat vaut d’autant plus si l’on compare ces indicateurs à l’évolution historique d’autres économies basées sur la consommation, telles que les États-Unis.
L’Inde est prête à devenir un moteur de la consommation mondiale, en particulier grâce à l’urbanisation accrue du pays et au potentiel de croissance à un rythme rapide qu’affiche notamment le segment du commerce en ligne. Sous la direction de Narendra Modi, le gouvernement indien déploie des politiques de croissance et de transformation du pays. À l’heure actuelle, l’activité sur le segment du commerce en ligne connaît un essor rapide, et cette source majeure d’opportunités attire d’importants flux d’investissement étranger. Cependant, le consommateur urbain en Inde ne se réduit pas au seul acheteur en ligne, et les investisseurs pourraient avoir intérêt à ne pas perdre de vue les secteurs pharmaceutique et du trafic aérien. Toutefois, il est important que l’Inde renforce ses dépenses d’investissement, dans la mesure où la croissance de la consommation reste entravée par une offre insuffisante. »

En conclusion, Neil Dwane souligne que « les craintes à propos du renminbi chinois sont excessives et qu’AllianzGI anticipe seulement une dévaluation mineure de la devise. À mesure du processus de rééquilibrage de la Chine, l’Asie devra trouver ses propres relais de croissance. Le rééquilibrage de la Chine, la restructuration de l’Inde et de l’Indonésie, l’émergence du Myanmar, tous ces phénomènes sont autant de sources d’opportunités. En dehors du cas des Philippines et du Japon, les marchés d’actions asiatiques affichent une valorisation attrayante, voire bon marché pour la Corée du Sud et Singapour. Pour les investisseurs ciblant la région, une approche active de la gestion est incontournable. La question de la pondération de la Chine et de l’Inde est une décision qui relève de la gestion active. En effet, l’Inde affiche des tendances démographiques positives et une croissance robuste de la consommation centrée aussi bien autour des biens de consommation de base que discrétionnaire. En revanche, la Chine subit l’arrivée à maturité de son économie, et en particulier de sa consommation, qui représentait déjà 50% du PIB en 2015, avec une croissance portée par le secteur des services, notamment les segments de la santé et des assurances. »

Next Finance , Juin 2016

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