Reflation, retour vers le futur ?

Depuis maintenant cinq mois les marchés sont sans tendance. Les craintes, qu’elles soient géopolitiques, politiques, d’excès de valorisation ou autres, sont compensées par les espoirs, liés à l’amélioration de la croissance mondiale, à la progression confirmée des résultats des entreprises, à la perspective d’une relance de l’Union Européenne…

Le dernier trimestre 2016 fut porté par une vague de reflation sur les marchés financiers globaux. Elle trouve son origine dans une ré-accélération synchrone des économies développées comme de celles des pays émergents, se propageant aussi bien aux secteurs manufacturiers qu’à ceux des services. L’élection surprise de Donald Trump a servi de catalyseur et a permis simultanément une remontée des taux souverains, une progression des actions et une appréciation du dollar.

Cette période d’optimisme pour les investisseurs s’est heurtée à la réalité à la fin du premier trimestre 2017. Les promesses probusiness de D.Trump n’ont pas été tenues, les banques centrales sont restées très accommodantes et le dollar est reparti à la baisse.

Depuis maintenant cinq mois les marchés sont sans tendance. Les craintes, qu’elles soient géopolitiques, politiques, d’excès de valorisation ou autres, sont compensées par les espoirs, liés à l’amélioration de la croissance mondiale, à la progression confirmée des résultats des entreprises, à la perspective d’une relance de l’Union Européenne… Il semble qu’un vent nouveau pourrait se mettre à souffler.

La décision de la Réserve Fédérale lors de sa dernière réunion du 20 septembre d’entamer la réduction de son bilan, comme attendu, mais surtout de réitérer sa volonté de poursuivre son cycle de resserrement avec en scénario médian toujours une hausse d’ici à la fin de l’année et trois hausses pour l’année prochaine.

Ces annonces ont pris à revers les investisseurs qui n’anticipaient jusque-là qu’une seule hausse de taux jusqu’à la fin de l’année 2018.

Dans le même temps, l’entourage de Donald Trump avance sur la réalisation de l’une de ses promesses électorales avec une réforme de la fiscalité. Les investisseurs ont pris l’habitude de tomber de Charybde en Scylla avec les annonces toujours fracassantes du président américain, qui ont toujours été rejetées par le congrès et ce malgré une majorité républicaine à la chambre des représentants et au sénat. Cette fois-ci pourrait être différente. Les élus du congrès ont besoin avant les élections de mi-mandat en novembre 2018 de pouvoir se présenter devant leurs électeurs avec un accomplissement et la baisse de la fiscalité est un thème rassembleur. Les investisseurs ne croyant désormais plus en la capacité de Donald Trump à faire passer une réforme pourraient là-aussi être surpris. Un cycle de resserrement tel qu’annoncé par la Fed et un package de mesures fiscales sont de nature à inverser la courbe du dollar et nous pourrions assister à une phase de raffermissement du billet vert. D’autant que les chiffres d’inflation devraient se montrer plus vigoureux dans les mois à venir notamment sous le coup de la progression du pétrole (en hausse de près de 25% depuis la mi-juin). Ajouté à cela des perspectives économiques qui se sont encore améliorées depuis le début de l’année et il nous semble que nous pourrions assister au dernier trimestre 2017 à un retour sur le devant de la scène de la thématique de la reflation et à une nouvelle vague d’optimisme des investisseurs.

L’équipe Allocation d’Actifs , Octobre 2017

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