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Stratégie
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La crise mondiale débutée en 2008 et dont on sort progressivement, a totalement modifié la notion de risque et de gestion par les risques. En Europe notamment, la réponse à cette crise d’endettement excessif des acteurs privés, a été un transfert massif des dettes vers les Etats...
La crise mondiale débutée en 2008 et dont on sort progressivement, a totalement modifié la notion de risque et de gestion par les risques. En Europe notamment, la réponse à cette crise d’endettement excessif des acteurs privés, a été un transfert massif des dettes vers les Etats, qui sont ainsi venus au secours des entreprises, des ménages et des banques. Fragilisés, les Etats par nature réputés « sans risque » sont devenus, pour certains, des acteurs risqués, remettant en cause une notion qui constituait la clé de voute de la gestion de portefeuille : celle de « taux sans risque ». Dès lors, de nouvelles approches de la mesure du risque s’imposent…
Dans des marchés en proie à l’incertitude et à des rotations sectorielles profondes et récurrentes, il convient de définir un cadre de risque adapté. Or, les approches jusque-là utilisées, même les plus élaborées, ont montré leurs limites. Par exemple, l’approche de la value-at-risk qui fixe une limite de perte pouvant être dépassée, avec une probabilité associée, est à revoir. Quid de l’ampleur de la perte une fois le seuil dépassé ? Des épisodes tels que le risque de faillite d’American International Group (AIG), dans le prolongement de la faillite de Lehman Brothers ont montré que le risque encouru était un écroulement pur et simple du système financier, avec des pertes illimitées. Dès lors, les modèles de pertes théoriques démontraient leurs limites.
A partir de mai 2010, c’est la notion de taux sans risque qui est remise en cause, avec le défaut de la Grèce. En août 2011, l’abaissement de la notation des Etats-Unis par Standard & Poor’s, alors que le pays dispose de la devise la plus recherchée au monde et qu’il peut créer de la monnaie sans limite, s’inscrit dans la même veine. Construction des produits structurés, optimisation de portefeuille dans un modèle type Markowitz… la notion de « taux sans risque », qui trouvait son application dans de nombreux modèles de gestion des risques est à repenser. D’autres approches doivent à présent être utilisées.
L’étude d’un faisceau d’indicateurs de risque devrait permettre, une fois agrégés, de caractériser l’environnement de risque. C’est la détermination de cet environnement de risque qui permet de déployer le capital. Les indicateurs ainsi sélectionnés sont agrégés en établissant une simple moyenne mobile de leurs niveaux. Ce n’est pas tant l’agrégation qui importe, que la sélection des indicateurs eux-mêmes. Les indicateurs appartiennent aux cinq grands groupes suivants :
L’agrégation de ces indicateurs de risque considérés comme représentatifs (nous pouvons en compter plus de vingt au total) permet de caractériser et de mesurer, objectivement, l’environnement de risque. Il s’agit réellement d’une approche par signaux concordants, permettant d’adapter la prise de risque sur les marchés.
Cette lecture à la fois simple, précise et rigoureuse, et surtout continue – dans la mesure où l’on ne travaille pas avec un ou deux résultats figés, mais avec l’ensemble des données, en continu et en tendance – est favorable à l’anticipation d’un certain nombre de mouvements de marché.
Hugues Le Maire , Mai 2013
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