Perspectives d’investissement 2017 de State Street Global Advisors : Changer de direction pour trouver la croissance dans un monde de dissensions

Selon State Street Global Advisors (SSGA), 2017 sera une année de plus marquée par des bouleversements profonds tant sur le plan politique que sur celui des réformes mises en place, ce qui aura un impact majeur sur la performance des investissements.

Le protectionnisme, les changements de politique monétaire et la focalisation sur la politique fiscale vont remettre en cause les philosophies d’investissement.

State Street Global Advisors (SSGA), la division de gestion d’actifs de State Street Corporation a publié ses perspectives mondiales sur les marchés et les principaux thèmes d’investissement pour 2017. Selon ce rapport de SSGA, 2017 sera une année de plus marquée par des bouleversements profonds tant sur le plan politique que sur celui des réformes mises en place, ce qui aura un impact majeur sur la performance des investissements.

« Les séismes géopolitiques de 2016, notamment les surprises du Brexit et de l’élection de Trump à la présidence des Etats-Unis ont changé la donne sur l’échiquier politique mondial et sont lourds de conséquences pour les économies et les marchés » commente Rick Lacaille, Directeur des investissements chez SSGA. « Le populisme et le sentiment anti-globalisation ont créé les conditions pour un changement de politique majeur en 2017 et dans les années à venir. De notre point de vue, les principaux thèmes qui ont bénéficié aux investisseurs ces dernières années sont en train de changer à mesure que le contexte de marché évolue. Les investisseurs devront identifier les segments du marché susceptibles de bénéficier ou de pâtir de cet environnement caractérisé par le retour potentiel de l’inflation, qui pourrait altérer leur recherche de performance ».

L’importance de la politique fiscale

« Avec l’arsenal de mesures de nombreuses banques centrales maintenant à court de munitions, la réticence à employer le stimulus fiscal a fini par s’étioler » déclare Chris Probyn, Chef économiste chez SSGA. « L’austérité est moins prononcée en Europe continentale. A la suite du référendum sur l’UE, le Royaume-Uni repousse actuellement l’échéance du retour prévu au surplus budgétaire. Le Canada et le Japon introduisent des mesures de stimulus économique. La Chine fait appel à des mesures fiscales sélectives pour aider à tempérer la croissance et la transition vers une économie davantage alimentée par la consommation des ménages, tandis que les propositions du futur président Trump en matière de réductions d’impôts et de dépenses d’infrastructure pourraient potentiellement stimuler la croissance américaine à un niveau proche de 3, 0 % à court terme ».

« De manière similaire, le Fonds Monétaire International a également approuvé un accroissement des dépenses gouvernementales, ayant récemment affirmé que le soutien fiscal ‘demeure essentiel pour stimuler l’économie et éviter un recul durable des anticipations d’inflation à moyen terme’ » poursuit Chris Probyn. « Les investisseurs doivent cependant décider à quel point ils peuvent faire confiance au financement de l’État, et quels segments du marché en seront affectés ».

Les élections à suivre

« Il y a de fortes chances pour que les marchés soient affectés par d’autres bouleversements politiques en 2017 » affirme Lori Heinel, Directrice mondiale adjointe des investissements chez SSGA.

« Des élections majeures en Europe, notamment en France où le parti eurosceptique du Front National a gagné en popularité, accentueront les craintes d’une plus grande déstabilisation de l’euro. Les représentants officiels de l’UE continuent de soutenir activement le maintien de l’union monétaire en place. Il suffit d’invoquer l’idée de l’instabilité pour raviver les craintes des investisseurs. Cette sensibilité pourrait alimenter la faiblesse de l’euro dans les six premiers mois de 2017 » ajoute Lori Heinel. « Si le dénouement de ces enjeux demeure incertain, nous pouvons déjà constater que ces changements accélèreront probablement les bouleversements en cours ».

« La politique monétaire ayant peut-être atteint ses limites pour soutenir la croissance, le stimulus fiscal prendra probablement le relais en 2017, ce qui permettra aussi d’apaiser le mécontentement social dans certains pays » ajoute Lori Heinel. « Mais les tensions politiques pourraient en limiter la portée et l’efficacité, et les répercussions pourraient provoquer une plus grande volatilité et accroître la différentiation sur le marché entre les gagnants et les perdants ».

La montée du protectionnisme

Sur l’ensemble des marchés, l’enthousiasme pour les accords de commerce mondiaux proposés s’essouffle et la future administration américaine est opposée à l’accord de partenariat transpacifique (PTP) signé par 12 pays. De plus, le nombre de mesures protectionnistes imposées dans le monde en 2016 a été multiplié par cinq par rapport à la même période l’an dernier. « Un repli général du commerce mondial serait sans doute un développement négatif pour la croissance, ce qui justifie nos prévisions de performance modestes pour les marchés actions » affirme Dan Farley, Directeur des investissements, Investment Solutions Group de SSGA. « Dans certaines industries locales, cependant, le protectionnisme sera bénéfique aux entreprises qui deviendront plus compétitives sur le marché national, tout comme il sera préjudiciable aux entreprises fortement exposées à l’international ».

Le changement de politique change-t-il la donne pour les investisseurs ?

Après des années de politique monétaire atypique pour lutter contre la faiblesse persistante de la croissance et de l’inflation, les États-Unis s’engagent avec précaution sur la voie de la normalisation des taux, tandis que les banques centrales en Europe et au Japon se sont montrées hésitantes à prolonger les taux d’intérêt négatifs et à poursuivre les programmes de rachats d’actifs. « La politique monétaire ayant peut-être atteint ses limites pour soutenir la croissance, la question se pose alors : de quels outils supplémentaires les banques centrales mondiales disposeront-elles si ce qu’elles ont déjà essayé ne fonctionne plus ? » ajoute Lori Heinel.

Passer de la rhétorique à l’action sur le terrain de l’expansion fiscale et des dépenses d’infrastructure pourrait engendrer un cercle vertueux d’expansion budgétaire, de regain de la confiance, et peut-être de relance de l’économie américaine comme moteur de la croissance mondiale. Dans le même temps, une inflation plus rapide et des taux d’intérêt en hausse feront pression sur le marché obligataire.

Résumé de la stratégie de portefeuille à court terme de SSGA

Selon SSGA, les investisseurs en quête de croissance sur les marchés actions doivent considérer avec une attention particulière les secteurs dans lesquels ils investissent, l’activité dans certains segments du marché ayant fait monter les valorisations à un niveau trop élevé.

Certains investisseurs devront peut-être diversifier leurs portefeuilles vers des allocations susceptibles de bénéficier d’une hausse des taux d’intérêt. Pour les investisseurs en quête de performance, une approche plus nuancée et prudente s’imposera en vertu du profil changeant des marchés obligataires et des marchés actions. Cependant, le contexte de volatilité suggère des risques plus élevés sur les marchés actions en 2017, et la capacité de la Réserve fédérale à arrondir les angles semble de plus en plus limitée. A ce titre, les investisseurs devraient revoir leur gestion de la volatilité et reconsidérer leurs stratégies de couverture du risque de change. Plusieurs sources de diversification des portefeuilles peuvent aider les investisseurs à faire face à un avenir incertain : la couverture des risques extrêmes, les stratégies « overlay » dynamiques ou tactiques qui produisent de l’alpha ou réduisent le risque, ou d’autres moyens de diversifier le portefeuille.

Actions

  • cinq trimestres consécutifs de croissance négative des résultats financiers pour le S&P 500, un revirement positif s’est opéré au troisième trimestre 2016 qui devrait se confirmer au dernier trimestre 2016.
  • Nous nous attendons à ce que la remontée des taux d’intérêt par la Fed soit très positive pour les valeurs financières en stimulant les marges d’intérêt. Elle est toutefois susceptible de limiter la croissance de secteurs tels que les biens de consommation discrétionnaires, qui ont jusqu’ici bénéficié d’un environnement propice à l’emprunt.
  • Les prévisions à un an pour les actions des pays développés (hors États-Unis) sont équivalentes à notre prévision de 3,3 % pour les États-Unis. Par conséquent, nous invitons les investisseurs à se positionner avec prudence sur les valeurs internationales avec des positions sous-pondérées dans les pays développés d’Europe et d’Asie-Pacifique.
  • Nous prévoyons une progression de 6 % pour les actions des pays émergents en 2017. Les perspectives de croissance sont fortes, la Russie et le Brésil sortent de la récession et l’impact négatif de la chute des cours des matières premières s’amenuise.

Obligations d’état

  • Nous pensons que la faiblesse presque inégalée des rendements constitue un piètre point de départ pour investir sur les marchés obligataires mondiaux. En l’absence de hausse des cours par rapport au niveau de rendement actuellement très bas, cette classe d’actifs ne pourra délivrer qu’une performance négative.
  • Pour les obligations américaines à 10 ans, nous prévoyons un rendement de 0,3 % sur un an, et un rendement négatif de -0,3 % pour les obligations d’état des marchés développés hors États-Unis.

Crédit et High Yield

  • Notre point de vue est favorable au crédit et à la dette high yield aux États-Unis, avec des prévisions de croissance sur un an de respectivement 2 % et 5,1 %.

Matières premières

  • Notre recherche indique que, si le pétrole a fait une remontée spectaculaire depuis les faibles niveaux atteints début 2016, la persistance d’une production excédentaire et une croissance mondiale modeste contribueront probablement à maintenir les cours de l’énergie dans une fourchette étroite, avec un léger mouvement à la hausse en 2017.
  • Selon nos prévisions, les métaux précieux, tels que l’or, devraient continuer à bien se comporter dans un environnement mondial de taux d’intérêt négatifs généralisés et de retour progressif à des niveaux d’inflation plus élevés.

« En définitive, nous envisageons 2017 comme une année qui continuera d’être ponctuée par des changements politiques et économiques majeurs, et parfois imprévisibles » conclut Rick Lacaille, Vice-président exécutif et Directeur mondial des investissements chez SSGA. « Globalement, les investisseurs devront réfléchir aux moyens de positionner au mieux leurs portefeuilles en fonction des opportunités et des risques qu’apporteront ces changements ».

Next Finance , Décembre 2016

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Stratégie Révolution indicielle dans les Hedge funds

Une critique courante des modèles factoriels repose sur le fait qu’ils ne "répliquent que le bêta" - pas l’alpha pur que recherchent les allocataires. Cette critique est antérieure à l’appréciation des rotations factorielles. L’analyse d’Andrew Beer, dirigeant et co-fondateur de (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés