Où en sommes-nous sur la volatilité ?

Au 1er trimestre 2013, la volatilité implicite de la plupart des actifs financiers a testé les plus bas historiques de 2006, c’est-à-dire avant le début de la crise des subprimes et Lehman en 2008. Mais depuis le mois de mai, la volatilité est repartie à la hausse sur les actions, les taux de change mais surtout sur les taux (swaption)...

Au 1er trimestre 2013, la volatilité implicite de la plupart des actifs financiers a testé les plus bas historiques de 2006, c’est-à-dire avant le début de la crise des subprimes et Lehman en 2008. Mais depuis le mois de mai, la volatilité est repartie à la hausse sur les actions, les taux de change mais surtout sur les taux (swaption).

Cette remontée de la volatilité a de fait débuté lorsque B.Bernanke a évoqué en mai dernier pour la première fois, la réduction des achats d’actifs de la Fed dès la fin de l’année. Cela a entrainé de fortes incertitudes sur l’évolution de la politique monétaire de la Fed, et par là, un ajustement important des taux longs américains de 140pb sur le taux 10 ans jusqu’à un niveau de 3,0%. Bien évidemment, le marché s’est vite interrogé sur les politiques des autres banques centrales dont celle de la BCE et la BOE, ce qui a contribué aussi à la hausse de la volatilité sur les taux longs européens et britanniques et sur les taux de changes.

Malgré les niveaux déjà très bas de la volatilité, on peut penser qu’elle pourrait continuer de baisser au moins à court terme, surtout une fois que l’on aura plus de visibilité sur la politique de la FED (réduction des achats d’actifs très lente, renforcement du « forward guidance »,…).

Cela limitera le potentiel de hausse supplémentaire des taux longs à moyen terme, une baisse des rendements obligataires à horizon de fin d’année n’étant pas à écarter. Les taux longs ont en effet fortement corrigé à tel point que la pente 3 mois / 10 ans américaine s’affiche quasiment à 300pb, un niveau historiquement élevé qui suggère que le potentiel de hausse supplémentaire des taux longs sera limité à 50pb par une pente 3m /10 ans qui va devenir attractive pour les investisseurs qui veulent faire de la transformation.

Autrement dit, la volatilité sur les taux longs devrait commencer à refluer peu à peu dans les prochains mois. On peut penser que la poursuite de l’amélioration des indicateurs économiques va aussi contribuer à l’amélioration de l’appétit pour le risque et par là, à la baisse de la volatilité sur la plupart des actifs financiers dont les marchés boursiers à horizon de fin d’année.

Sur les taux de changes, la volatilité implicite est en train de tester des niveaux historiquement bas sur de nombreuses paires de devises, et en particulier sur l’EURUSD. La volatilité implicite à 3 mois teste actuellement le niveau de 7,50%, niveau que l’on avait observé en 2006 avant le début de la crise financière. En termes absolu, c’est un niveau bas, sur lequel on serait plutôt acheteurs. Mais sur le court terme, il y a encore du potentiel à la baisse, en particulier sur la partie longue 1 an de la courbe de volatilité implicite de l’EURUSD. La pente 3mois/1 an est déjà élevée et bien supérieure aux niveaux observés entre 2005 et 2007 avant lé début de la crise financière.

Comparé à la volatilité réalisée à 1 an, la volatilité implicite 1 an est également élevée comme le reflète le ratio volatilité implicite/volatilité historique.

Durant la période d’avant crise 2005/2006, ce ratio était proche de 1.

Autrement dit, il y a plus de potentiel de baisse sur la volatilité implicite à 1 an sur l’EURUSD.

Nordine Naam , Septembre 2013

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