Obligations convertibles : l’opportunité de fin 2012 ?

En se présentant comme un acheteur potentiellement illimité de dettes souveraines, la BCE a durablement modifié la donne, sur les marchés financiers. Elle a écarté le risque systémique d’un éclatement de la zone euro et réduit grandement les incertitudes sur les marchés financiers.

Mais si cette nouvelle posture de la BCE incite les investisseurs à reprendre du risque, vers quel type de risque ces derniers doivent-ils s’orienter ?

Du côté des actions, les perspectives restent contraintes par un contexte économique historiquement tendu. Le plan de rachat de dettes de la BCE reste en effet conditionné par la poursuite de sévères plans d’austérité, repoussant d’autant le retour de la croissance. La reprise américaine est quant à elle fragilisée par un environnement politique dégradé et un endettement public historique, tandis que la Chine montre des signes inquiétants de ralentissement. Difficile donc, dans ces conditions, de s’exposer massivement sur les actions.

En clair, le contexte actuel redonne tout son intérêt à la convexité inhérente aux convertibles. Il devrait également réduire la décote que ces dernières continuent de subir par rapport aux obligations classiques depuis le grand « nettoyage » opéré sur ce marché en 2009.
Michaël Levy

Du côté du crédit, l’ampleur du rally constaté depuis l’an passé a fortement réduit le potentiel résiduel de hausse , rendant par là-même cette classe d’actifs à sa fonction première : celle de procurer un rendement. Et un rendement d’autant moins élevé que ledit rally a été puissant.

Reste une alternative longtemps oubliée : les convertibles. Si la composante taux de ces dernières n’est plus aussi bon marché qu’il y a quelques mois, la nouvelle posture résolument expansionniste de la BCE a provoqué un vif repli des niveaux de volatilité implicite sur les marchés d’actions (le VSTOXX est retombé vers 20%, contre plus de 30% à la fin de l’année dernière). De quoi réduire à court terme le coût relatif de la composante optionnelle des convertibles et compenser le renchérissement de leur composante obligataire. Surtout, cette baisse de la volatilité implicite permet aux investisseurs de profiter au moindre coût des mouvements de rebond de la cote lorsque ceux-ci se présentent, tout en restant protégés par le profil obligataire. En clair, le contexte actuel redonne tout son intérêt à la convexité inhérente aux convertibles. Il devrait également réduire la décote que ces dernières continuent de subir par rapport aux obligations classiques depuis le grand « nettoyage » opéré sur ce marché en 2009.

Par ailleurs, profiter de cette classe d’actifs redevient enfin possible. Le dynamisme du marché primaire au mois de septembre (11 émissions en Europe issus de secteurs très divers, pour près de 4 milliards d’euros ans) a accru le nombre de lignes disponibles, apaisant les craintes d’un assèchement du gisement (par le jeu des rappels et des arrivées à échéance) et faisant sauter le dernier verrou à leur utilisation plus massive par les investisseurs. Même si nous n’avons eu que 3 émissions en octobre, celle de Nokia, pour 750M € est venue rappeler que ce rythme n’a aucune raison de se réduire à court terme, ce qui devrait nourrir les opportunités dans les mois à venir.

Michaël Levy , Novembre 2012

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Stratégie Révolution indicielle dans les Hedge funds

Une critique courante des modèles factoriels repose sur le fait qu’ils ne "répliquent que le bêta" - pas l’alpha pur que recherchent les allocataires. Cette critique est antérieure à l’appréciation des rotations factorielles. L’analyse d’Andrew Beer, dirigeant et co-fondateur de (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés