Marchés frontières – Jeunes et Prometteurs

L’exemple de l’essor des marchés émergents préfigure favorablement l’évolution probable des marchés frontières où l’Afrique occupe une place importante. Ces marchés offrent une diversification intéressante en raison de leur faible corrélation avec les autres marchés obligataires.

Alors que l’économie mondiale réaccélère, que le risque systémique est en baisse et les liquidités sont abondantes, la recherche de rendement incitera les investisseurs à se porter sur des titres aux notations moins favorables. Ces marchés frontières se définissent comme des marchés émergents plus petits, plus pauvres et moins liquides, mais avec un potentiel de croissance important. Ce sont des pays émergents prometteurs.

Nous pensons que le même phénomène de convergence des spreads entre marchés émergents et développés s’étendra aux marchés frontières. Ils sont intrinsèquement plus risqués que les marchés émergents traditionnels – les notations de crédit sont en moyenne de B1/B+ contre des notations ‘investment grade’ pour de nombreux pays émergents – et leur dette souveraine se négocie à 460pb au dessus des bons du Trésor américain contre +287pb pour la dette équivalente des marchés émergents classiques (EMBIG). Cet écart devrait se rétrécir du fait de leur croissance soutenue et d’un accès aux marchés devenant plus facile.

La totalité de la dette des marchés frontières dans laquelle il est possible d’investir, souverains et entreprises (monnaies locales et devises fortes), représente près de USD 300 milliards, avec 14 nouvelles émissions obligataires en devises fortes (USD pour l’essentiel) l’année dernière (USD 9,35 Mds).

L’environnement actuel de faibles taux d’intérêt a favorisé les premières émissions de nombreux pays pour lesquels l’accès au marché aurait été difficile dans le passé.

Angola, Guatemala, Mongolie et Zambie ont tous réalisé en 2012 des émissions d’euro-obligations sursouscrites à des spreads attractifs : en septembre la Zambie (B+/BB-) a émis USD750m d’euro-obligations fortement sursouscrites à 10 ans avec un coupon de 5,63%, qui devait initialement représenter USD 500m pour une demande de USD 11,9 Mds.

Ces émissions en croissance permettent aux entreprises d’emboîter le pas aux souverains, enclenchant ainsi un cercle vertueux qui contribue au développement de ces pays.

La croissance annuelle de l’Afrique sub-saharienne s’est élevée en moyenne à 5,8% sur la dernière décennie – seule l’Asie en développement a fait mieux – et devrait croître de 5,7% en 2013 (FMI). Les niveaux de dette sont faibles. Les pays sub-sahariens disposent de ressources naturelles importantes : Nigéria (pétrole, gaz et métaux de base), Ghana (métaux précieux), Zambie (métaux de base), Angola (pétrole, gaz) et Mozambique (charbon, gaz) pour n’en citer que quelques-uns. Par ailleurs, l’environnement des affaires s’améliore rapidement en Afrique sub-saharienne. L’appétit croissant des investisseurs pour les actifs africains devrait continuer en 2013.

Les meilleures opportunités concernent les émissions à l’international. En 2013, le Kenya, le Mozambique et la Tanzanie devraient lancer leurs premières euro-obligations.

De nouvelles émissions sont également possibles au Nigéria, en Angola et au Ghana. Il faut néanmoins garder à l’esprit que l’investissement dans les obligations des pays frontières est un investissement sur la durée. Alternativement, la dette souveraine en monnaie locale offre des rendements plus attractifs mais induit un risque de change.

Xavier Denis , Janvier 2013

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Stratégie Révolution indicielle dans les Hedge funds

Une critique courante des modèles factoriels repose sur le fait qu’ils ne "répliquent que le bêta" - pas l’alpha pur que recherchent les allocataires. Cette critique est antérieure à l’appréciation des rotations factorielles. L’analyse d’Andrew Beer, dirigeant et co-fondateur de (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés