Marchés Actions : marché des moyennes capitalisations françaises en 2014

Selon Eric Labbé et Caroline Canard, Gérants Actions Européennes de CPR Middle Cap France, le marché étant déjà correctement valorisé, la sélectivité restera de mise. Ils privilégieront les entreprises fortement exposées à la baisse de l’euro ou aux matières premières, en restructuration...

Quel constat faites-vous du marché des Mid & Small cap en 2014 ?

Eric Labbé & Caroline Canard : Pour la troisième année consécutive et la septième fois en 10 ans, l’indice CAC Mid&Small a fait mieux que le CAC40. La surperformance a été particulièrement marquée au premier trimestre au cours duquel les valeurs moyennes (et plus particulièrement les petites valeurs qui ont bondi de 18% sur ce trimestre) ont bénéficié de l’effet PEA PME. L’indice CAC Mid60 a été l’indice qui a enregistré la performance la plus constante en 2014 avec une performance qui se stabilise à 8%. Sur le plan sectoriel, les biotechs /medtechs ont fait l’actualité de 2014. En effet, nous les retrouvons aux 4 premières places de l’indice CAC-all tradable .

Pour notre part, nous avons choisi de nous positionner sur les équipementiers médicaux (medtech) qui portent, selon nous, un risque juridique de validation des produits plus facilement identifiable que les start-up de biotechnologie (biotech) dont le risque scientifique est difficilement mesurable.

La meilleure performance du CAC Mid60 est une biotech, Genfit, qui a progressé de plus de 322%, loin devant les autres. Une autre biotech prend la 3ème place. Nous noterons le retour d’Aperam (coté au Luxembourg) qui a renoué avec les bénéfices au premier semestre. En 4ème position, Numéricâble-SFR confirme le retour en grâce des télécoms (idem pour Orange +57% sur le CAC40). Areva, en revanche, ressort en dernière position, avec un cours divisé par deux sur l’année, suite à ces profit warning et au retard de l’EPR de Flamanville.

Cet intérêt pour les Mid & small s’est-il retrouvé sur le marché primaire ?

Le retour du dynamisme du marché primaire a été un autre élément remarquable du premier semestre 2014. Pour la première fois depuis 2010, le nombre d’introductions (26) a dépassé celui des retraits (16) de la cote. Au total, la capitalisation de la bourse de Paris a augmenté de 5,6 Mds €. Sur les 26 introductions en bourse (IPO), 4 sortent du lot puisqu’elles représentent à elles seules plus de 82% de la capitalisation entrante : Elior (2,4 Mds qui a fait son retour en bourse après être sorti en 2006, puis Worldline (2,1 Mds, filiale de paiement d’Atos), Gaz Transport (1,7Md détenue par Total), puis Euronext (1,4Md). Une fois de plus, le secteur de la santé a été à l’honneur, représentant près de 40% des introductions. Toutefois, introduites en bourse à des prix trop élevés et avec des résultats jugés décevants, ces IPO ont été lourdement sanctionnées.

Sur les 26 IPO de 2014 (hors marché libre), seules 5 (Crossject +5.4%, Euronext +34%, Gaz Transport +6,3%, Txcell +2,2% et I.ceram +31,4%) sont ressorties avec une performance positive, les autres enregistrant des baisses à 2 chiffres.

Quelle stratégie comptez-vous adopter sur le fonds CPR Middle-Cap France ?

La stratégie de CPR Middle-Cap France résidera davantage dans la recherche de momentum que dans la recherche de sousvalorisation. Le marché étant déjà correctement valorisé, la sélectivité restera de mise. Pour ce faire, nous puiserons dans les entreprises :
- fortement exposées à la baisse de l’euro et/ou matières premières (Figeac Aero, Teleperformance) ;
- en restructuration et possédant une dynamique d’amélioration qui leur est propre (Plastivaloir, TF1) ;
- capables de délivrer des dividendes élevés (Scor, Foncières).

D’ici la fin de l’année, une performance du marché des midcaps légèrement supérieure à 10% est envisageable.

Next Finance , Février 2015

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Stratégie Révolution indicielle dans les Hedge funds

Une critique courante des modèles factoriels repose sur le fait qu’ils ne "répliquent que le bêta" - pas l’alpha pur que recherchent les allocataires. Cette critique est antérieure à l’appréciation des rotations factorielles. L’analyse d’Andrew Beer, dirigeant et co-fondateur de (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés