Les valorisations des valeurs de rendement de la zone euro sont à leurs niveaux les plus faibles depuis des décennies

La réduction des risques et une sous-évaluation significative des valeurs de rendement européennes et de la zone euro devraient entraîner une réévaluation de ces valeurs dans la région, estime ING Investment Management (ING IM).

Alors que les perspectives macroéconomiques s’améliorent, ING IM est d’avis qu’il est temps de délaisser les valeurs de croissance défensives sûres et de s’intéresser aux entreprises de la zone euro davantage exposées au marché domestique des secteurs cycliques et financiers.

ING IM observe qu’après une sous-performance par rapport aux valeurs de croissance de la zone euro de plus de 30% au cours des cinq dernières années, les valeurs de rendement n’avaient plus été aussi bon marché depuis la bulle technologique de 1999.

Selon Nicolas Simar, Directeur de la Gestion Actions « Value » chez ING Investment Management, « les actions européennes et de la zone euro sont bon marché. Tout le monde est d’accord sur ce point. Le rapport cours/bénéfices ajusté en fonction du cycle a atteint son niveau le plus faible des 40 dernières années en Europe et la décote de 30% par rapport au marché américain est largement supérieure à la décote européenne moyenne à long terme de 10-15%. De plus, alors que les bénéfices américains se situent 20% au-dessus du sommet du cycle précédent de 2007, les bénéfices européens restent 30% sous leur sommet du même cycle, de sorte que les bénéfices européens disposent d’une marge considérable pour combler ce fossé. »

Bien que les actions européennes soient actuellement bon marché, ING IM souligne qu’elles n’affichent pas toutes une valorisation aussi attrayante. D’une part, les valeurs de consommation « sûres » à l’exposition plus internationale (biens de consommation courante et biens de consommation durables) ont vu leur cours grimper significativement au cours des cinq dernières années en raison de la quête d’actifs à la croissance sûre et stable des investisseurs. ING IM note que l’appréciation de ce segment du marché a porté sa valorisation relative à un niveau proche du sommet à 20 ans, ce qui ne laisse plus guère de potentiel de hausse. D’autre part, les entreprises davantage exposées à la zone euro ont largement perdu du terrain en raison de la crise de la zone euro qui a suivi la crise financière de 2008.

À la suite de ces tendances, ING IM souligne que les écarts de valorisation au sein de la zone euro ont atteint leur niveau le plus élevé depuis 15 ans, les valeurs de rendement étant extrêmement bon marché.

Les valeurs financières et les entreprises cycliques exposées au marché domestique affichent des multiples historiquement faibles et sont largement sous-évaluées. Le discours du président de la BCE, Mario Draghi, de l’été dernier a toutefois supprimé, ou du moins réduit significativement, le risque systémique dans la zone euro, ce qui était une condition indispensable pour rendre la zone euro à nouveau attrayante pour les investisseurs internationaux.

Nicolas Simar conclut que « pour combler le fossé de valorisation de plus de 30% qui s’est creusé ces cinq dernières années entre les valeurs de rendement et les valeurs de croissance européennes, il en faut davantage. Outre la réduction du risque au sein de la zone euro, une tendance bénéficiaire positive et une stabilisation des PIB dans l’ensemble de la région sont nécessaires. L’amélioration des récentes données macroéconomiques en Europe, y compris la hausse des indices PMI dans les pays périphériques, montre que la zone euro a quitté la phase de récession de ce cycle. Étant donné que l’Europe est à un stade précoce de la reprise, une croissance du PIB de 1,5% l’année prochaine pourrait facilement entraîner une croissance bénéficiaire de 10-15% en 2014. »

« Bref, les valorisations attrayantes, l’amélioration des données macroéconomiques de la zone euro et une révision positive des prévisions bénéficiaires impliquent un potentiel de hausse significatif pour les valeurs de rendement européennes. »

Next Finance , Septembre 2013

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