Les retraités du baby-boom poussent les entreprises américaines à augmenter leurs dividendes

Selon ClearBridge Advisors, les millions d’Américains de la génération du baby-boom, soucieux de s’assurer un revenu durant leur retraite, obligent les entreprises à adopter une politique de distribution de dividendes plus généreuse…

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Les millions d’Américains de la génération du baby-boom, soucieux de s’assurer un revenu durant leur retraite, obligent les entreprises à adopter une politique de distribution de dividendes plus généreuse, susceptible de bénéficier aux investisseurs en quête de rendement au cours des années à venir, selon Peter Vanderlee, gérant chez ClearBridge Advisors, filiale de Legg Mason.

Peter Vanderlee rappelle la réticence historique des entreprises américaines à rémunérer leurs actionnaires sous forme de dividendes. Mais à l’heure où des dizaines de millions de baby-boomers abordent leur départ à la retraite sans disposer de fonds suffisants, les entreprises sont obligées de revoir leur position face à une demande croissante.

« Environ 76 millions de baby-boomers s’apprêtent à prendre leur retraite sans économies suffisantes. En outre, les investisseurs institutionnels tels que les fonds de pension, fondations et fonds de dotation sont de plus en plus demandeurs de stratégies de dividendes visant à augmenter le revenu de leurs investissements. Les entreprises ont déjà commencé à réagir : Microsoft par exemple a récemment relevé son dividende de 25 %. Mais cette tendance ne se limite pas aux très grands groupes : elle apparaît à tous les niveaux », poursuit Peter Vanderlee.

Au deuxième trimestre 2011, le taux de redistribution des bénéfices sous forme de dividendes s’est inscrit en hausse de 32,5 % par rapport à la même période en 2010. Si davantage d’entreprises ont été en mesure de distribuer des dividendes ou de les augmenter, c’est grâce à l’assainissement des bilans entrepris dans le sillage de la crise de 2008.

« Les entreprises disposent d’une abondante trésorerie ; elles sont financièrement plus saines aujourd’hui qu’elles ne l’ont été durant des décennies. L’ampleur de ces liquidités, associée au désendettement des bilans après la crise de 2008, a conféré aux entreprises une marge de manoeuvre financière leur permettant non seulement d’augmenter leurs dividendes, mais aussi d’inscrire ces derniers dans la durée. En outre, nombreuses sont celles qui génèrent de solides flux de trésorerie disponibles, susceptibles de soutenir cette politique de redistribution », ajoute-t-il.

Pourtant, alors que les dividendes continuent de croître, les valorisations des entreprises, à l’aune du ratio cours/bénéfice, demeurent relativement modestes, observe le gérant. « Les valorisations sont faibles et donc séduisantes – nous achetons ces entreprises à bon prix », déclare-t-il. « En moyenne à long terme, les entreprises du S&P 500 capitalisent 17 fois leurs bénéfices, bien au-delà du multiple de 12 que nous observons aujourd’hui, il y a donc un potentiel d’appréciation non seulement des dividendes mais aussi du capital à long terme », se félicite-t-il.

Si de nombreuses entreprises américaines s’engagent seulement maintenant dans la voie de la redistribution, Peter Vanderlee souligne que certains groupes ont depuis très longtemps augmenté leurs dividendes chaque année. Il cite Johnson and Johnson, qui a relevé son dividende durant 48 années consécutives, ou encore Kimberley-Clark, dont le dividende a progressé tous les ans au cours des 39 dernières années. C’est cette régularité qui sera déterminante pour les investisseurs dans les années à venir, affirme le gérant.

« La croissance des dividendes dans la durée permet aux investisseurs de conserver une longueur d’avance sur l’inflation », explique Peter Vanderlee. « C’est particulièrement important pour les baby boomers qui ont besoin de se prémunir de l’inflation durant leur retraite. Le fait que les ratios de redistribution restent faibles constitue un point encourageant pour eux, laissant entrevoir une forte marge d’appréciation à l’avenir. Nous ne sommes pas à la fin de cette tendance – nous n’en sommes qu’au début, et la période actuelle est tout à fait opportune pour les investisseurs », conclut-t-il.

Next Finance , Octobre 2011

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