Les marchés – vendre les rebonds

Les marchés pourraient avoir des difficultés à poursuivre leur hausse à présent. Vendredi dernier, les statistiques du PIB américain ont jeté un froid après plusieurs semaines de statistiques macroéconomiques positives, le taux de croissance annualisé étant ressorti à 2,8 %, alors que le consensus anticipait une croissance de 3 %.

La plupart de ses composantes se sont affaiblies, à l’exception des stocks qui ont contribué à hauteur de 1,9 points de pourcentage à la croissance globale, un niveau à peine suffisant pour accréditer la thèse d’une reprise soutenue de l’activité économique. De surcroît, le déflateur du PIB n’est ressorti qu’à hauteur de 0,4 % en annualisé, un faible niveau qui suggère que le risque déflationniste est toujours présent.

Sur le plan tactique, nous restons surpondérés en actions, tandis que le marché semble bénéficier d’un regain d’appétence pour le risque. Deux facteurs positifs militent en faveur des actifs risqués : les conditions monétaires très accommodantes aux Etats-Unis et les signes de stabilisation du marché immobilier américain. En outre, l’expansion impressionnante de 37 % du bilan de la BCE durant le deuxième semestre 2011 constitue un autre facteur de soutien.

Cependant, il convient de ne pas négliger un certain nombre d’éléments incitant à la prudence. Premièrement, l’amélioration du momentum de l’économie américaine ne s’est pas traduite par une hausse des rendements des bons du Trésor, ce qui laisse penser que les marchés obligataires restent sur leur garde (voir le graphique de la semaine [1]).

Deuxièmement, l’activité de la zone euro continue de se contracter, le ralentissement de la croissance de la masse monétaire n’étant pas susceptible de soutenir la reprise économique de manière pérenne. A moins que le LTRO ne produise ses effets positifs sur la croissance monétaire au sein de la zone euro, il ne demeurera qu’une mesure micro-économique (visant à restaurer la liquidité du système bancaire) et non macro-économique (de nature à stimuler la reprise).

Troisièmement, il y a un risque que la Chine commette une erreur en maintenant des conditions monétaires extrêmement restrictives, en dépit de récentes statistiques encourageantes. Tout cela suggère que les marchés pourraient avoir du mal à progresser davantage. C’est pourquoi nous sommes à présent davantage enclins à vendre les rebonds plutôt qu’à acheter les creux de marchés.

David Shairp , Février 2012

Notes

[1] Le graphique présente l’évolution de l’indice de surprise économique de Citigroup et celle des rendements à 10 ans des bons du Trésor américain. L’indice de Citigroup, qui compare les dernières statistiques avec les prévisions, est ressorti récemment très positif, ce qui suggère que les derniers chiffres économiques ont été supérieurs aux attentes du consensus. Compte tenu de la corrélation étroite entre ces deux séries, la récente divergence laisse penser que le marché obligataire n’est toujours pas convaincu par la reprise de l’économie américaine.

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