Les marchés du crédit ont exagérément baissé !

Les marchés du crédit ont désormais « exagérément baissé », estime Ian Edmonds, gérant de Legg Mason Western Asset Global Multi Strategy Bond Fund, fonds obligataire de 1,6 milliard de dollars. Il a recentré le portefeuille sur les Etats-Unis et les marchés émergents, au détriment de l’Europe…

Ian Edmonds a ajouté au portefeuille des obligations d’entreprises à haut rendement de meilleure qualité et de maturité plus courte qui, selon lui, devraient faire l’objet d’un refinancement au cours des prochaines années. Ces titres, affirme-t-il, seront source d’opportunités en termes de rendements et de structures lorsque le marché primaire rouvrira.

« Compte tenu des valorisations, nous avions adopté un positionnement plus défensif, sachant que nous disposions de suffisamment de bêta dans le fonds et, en cas de regain de volatilité, de quelques positions de couverture », indique-t-il. « Mais au regard de l’évolution des valorisations ces derniers mois, nous avons ajusté ces couvertures, estimant que les marchés du crédit ont exagérément baissé. »

En Europe, nous sommes exposés aux assureurs et restons convaincus du bien-fondé de cette stratégie. En parallèle, nous avons commencé à réduire progressivement notre exposition à certaines banques françaises et allemandes : il ne s’agit que d’un allègement à la marge mais qui procède d’une certaine prudence.
Ian Edmonds

L’évolution des valorisations a conduit le gérant à renforcer la pondération des obligations émergentes dans le portefeuille, lesquelles représentent désormais un quart du fonds. « Les fondamentaux et les perspectives de croissance des marchés émergents – et donc leur capacité à assurer le service de la dette – semblent plus solides que pour certains marchés développés », déclare-t-il.

En effet, bien que les marchés émergents aient enregistré des sorties de capitaux au troisième trimestre sous l’effet de la corrélation accrue entre les actifs risqués, la dette émergente pourrait, selon Ian Edmonds, être l’un des premiers secteurs à sortir de la crise, comme ce fut le cas en 2008. « C’est un secteur prometteur », indique-t-il. « Nous avons revu à la hausse notre objectif en ce qui concerne notre exposition aux obligations d’entreprises émergentes et avons commencé à agir dans ce sens, en nous positionnant principalement sur des émetteurs d’Amérique latine ».

Le gérant indique que l’équipe a légèrement relevé le niveau de risque du portefeuille mais qu’elle continuera de privilégier les obligations d’entreprises de type investment grade et les titres high yield de qualité supérieure en attendant une meilleure visibilité sur l’évolution de la crise en Europe et sur ses conséquences pour l’économie mondiale.

« Dans le secteur financier, nous sommes exposés aux banques américaines, qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour assainir leurs bilans, aux banques britanniques et à certaines banques diversifiées à l’international », indique-t-il. « En Europe, nous sommes exposés aux assureurs et restons convaincus du bien-fondé de cette stratégie. En parallèle, nous avons commencé à réduire progressivement notre exposition à certaines banques françaises et allemandes : il ne s’agit que d’un allègement à la marge mais qui procède d’une certaine prudence. Ces valeurs pourraient rebondir mais elles pourraient aussi subir un nouveau décrochage. »

En résumé, nous avons décidé de recentrer le portefeuille sur les Etats-Unis et les marchés émergents, au détriment de l’Europe.
Ian Edmonds

S’agissant de la dette souveraine, Ian Edmonds utilise les obligations d’Etat de qualité en portefeuille pour couvrir une partie du risque de crédit. Actuellement, le fonds est investi à hauteur d’environ 20 % en obligations d’Etat de qualité, principalement des Bunds et des bons du Trésor américain.

« Dans la mesure où la partie courte de la courbe des taux américaine s’affiche déjà à des niveaux très bas et où les taux cash vont rester bas au cours des prochaines années, la pente de la courbe donnait à penser que les Treasuries de maturité longue offraient un meilleur profil risque/rendement », explique-t-il. « L’aplatissement de la courbe nous a toutefois amenés à réduire notre exposition à ce segment et à rechercher d’autres moyens de protéger le portefeuille. Plus les rendements des obligations d’Etat de référence baissent, plus il leur est difficile d’assurer leur fonction de couverture. »

Sur le front des devises, Ian Edmonds a réduit l’exposition du fonds à l’euro. « Notre exposition aux devises émergentes est diversifiée et nous avons récemment renforcé notre position sur le peso mexicain, qui reste très bon marché, au détriment du forint hongrois ».

« En résumé, nous avons décidé de recentrer le portefeuille sur les Etats-Unis et les marchés émergents, au détriment de l’Europe ».

Next Finance , Janvier 2012

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