Le secteur des obligations d’entreprises offre encore de belles opportunités

Les taux de défaut parmi les émetteurs de titres à haut rendement sont bien inférieurs à la moyenne, les marges bénéficiaires des entreprises restent proches de leurs plus hauts historiques, et de nombreuses entreprises possède des trésoreries abondantes, tant aux États-Unis qu’en Europe.

Les obligations d’entreprise ont déjà réalisé un beau parcours depuis le début de l’année 2009, mais les fondamentaux du secteur restent sains. Les taux de défaut parmi les émetteurs de titres à haut rendement sont bien inférieurs à la moyenne, les marges bénéficiaires des entreprises restent proches de leurs plus hauts historiques, et de nombreuses entreprises possède des trésoreries abondantes, tant aux États-Unis qu’en Europe. En fait, beaucoup d’entreprises ont profité des taux d’intérêts historiquement bas pour émettre des titres d’emprunt à faible coût au cours des dernières années, ce qui leur a permis de refinancer leurs obligations existantes et de doper leurs positions de liquidité.

Si les obligations d’entreprise ont enregistré des performances absolues et relatives élevées au cours de ces dernières années, c’est en raison de leurs fondamentaux de crédit.

En particulier, nous pensons que les écarts de rendement des obligations d’entreprise à haut rendement et les prêts bancaires à effet de levier, compte tenu des taux de défaut récents, offre toujours des valorisations raisonnables, voire bon marché.

Il est peu probable que le rendement total observé depuis plusieurs années se poursuive, compte tenu des rendements nominaux actuels. Mais nous pensons que les investisseurs peuvent bénéficier du surcroît de rendement offert par ce secteur par rapport aux autres segments obligataires, étant donné les perspectives fondamentales sous-tendant le marché.

Comme certains l’ont observé, la performance du secteur des obligations d’entreprise a peut-être été soutenue, dans une certaine mesure, par les mesures de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. Combiné au caractère hésitant de la reprise économique mondiale, ce soutien conduit certains à s’interroger sur la vulnérabilité de cette classe d’actifs dans le cas d’une perturbation de l’économie provoquée par un évènement aussi majeur que le « mur budgétaire. » Même si le fait qu’un tel évènement se prolonge présente en effet un risque pour les obligations d’entreprises, les marchés devraient pouvoir mieux le supporter qu’auparavant, grâce à l’amélioration des fondamentaux de crédit de nombreux émetteurs.

D’autres observateurs font remarquer que les bénéfices des entreprises semblent avoir atteint un point culminant, et estiment que la valorisation des obligations d’entreprises pourrait avoir été biaisée par des comparaisons inappropriées des bénéfices. Toutefois, tant les obligations « investment-grade » que les obligations à haut rendement ont tendance à enregistrer leurs meilleures performances relatives dans des environnements économiques à croissance plutôt molle.

En fait, en cas de croissance économique rapide, les entreprises et leurs équipes de direction peuvent avoir tendance à adopter une stratégie plus agressive et, par exemple, prendre des mesures plus favorables aux actionnaires, en décidant notamment des rachats d’actions, des fusions et acquisitions, ou encore des rachats avec effet de levier (LBO ou leveraged buyouts).

Heureusement pour les détenteurs d’obligations, les équipes de direction sont restées prudentes, échaudées par les récentes crises et la mollesse de la reprise.

La valorisation des obligations d’entreprises devrait rester stable tant que l’économie mondiale ne subira pas un ralentissement sévère et que les marges bénéficiaires du secteur privé resteront satisfaisantes, même si les entreprises n’affichent plus des hausses de résultat aussi importantes.

Eric Takaha , Février 2013

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