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Opinion
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Donald Trump deviendra le prochain président des États-Unis. Corollaire essentiel, les Républicains sont en passe de remporter les deux chambres du Congrès, ce qui offrira à la Maison Blanche toute latitude pour mettre en œuvre des politiques fiscale, commerciale et d’immigration placées sous le signe de « l’Amérique d’abord »...
Donald Trump deviendra le prochain président des États-Unis. Corollaire essentiel, les Républicains sont en passe de remporter les deux chambres du Congrès, ce qui offrira à la Maison Blanche toute latitude pour mettre en œuvre des politiques fiscale, commerciale et d’immigration placées sous le signe de « l’Amérique d’abord ». Les répercussions sur les économies américaine et mondiale, et par conséquent sur les investisseurs internationaux, sont considérables.
Les sondages annonçaient une course serrée. En fin de compte, l’élection s’est soldée par une nette victoire républicaine. Lorsque M. Trump prendra ses fonctions en janvier, il deviendra le deuxième président de l’Histoire des États-Unis à exercer deux mandats non consécutifs, après Grover Cleveland à la fin des années 1800. Le taux de participation en 2020 a été le plus élevé depuis plus d’un siècle, et en 2024, ce record pourrait avoir été battu.
Les politiques placées sous le signe de « l’Amérique d’abord » devraient se traduire par une croissance nominale plus élevée aux États-Unis, avec des baisses d’impôts, une hausse des dépenses et un assouplissement de la réglementation. Ajoutée à une politique migratoire plus stricte, l’augmentation des droits de douane sur les importations, telle que promise par M. Trump, aurait un impact direct sur les prix et se traduirait probablement par une résurgence modérée de l’inflation. Leur niveau absolu constitue la principale incertitude - et nous pensons que les tarifs douaniers ne seront pas simplement mis en œuvre aux niveaux promis dans la rhétorique de campagne, mais qu’ils seront probablement utilisés comme un outil transactionnel pour négocier des accords sur l’achat de produits américains.
Nous prévoyons que la Réserve fédérale (Fed) procédera à une nouvelle réduction des taux directeurs de 25 points de base le 7 novembre. Toutefois, compte tenu des perspectives à long terme, la Fed devrait maintenir ses taux directeurs à des niveaux restrictifs, son cycle de réduction des taux s’achevant probablement au premier trimestre 2025 aux alentours de 4%. Ces prévisions reflètent une ampleur de baisses de taux moindre que prévu avant les élections, car la banque centrale est susceptible de répondre à la résurgence du risque d’inflation.
Alors qu’une nette victoire républicaine pourrait se traduire par des taux américains plus élevés que qu’anticipé actuellement par les marchés, elle pourrait conduire à des taux plus bas que prévu ailleurs dans le monde, notamment en Europe. En effet, nous pensons que les droits de douane finiront par exercer une plus forte pression baissière sur la croissance européenne qu’haussière sur l’inflation.
Incidences sur les marchés boursiers et obligataires
Les actifs financiers américains, en particulier les actions et le dollar, devraient être stimulés par les attentes en matière de réductions d’impôts et d’assouplissement de l’environnement réglementaire des entreprises, bien qu’une partie de cet optimisme ait déjà été pris en compte avant l’élection. Les actions mondiales devraient également progresser, les secteurs de la technologie, des banques et de la défense profitant du contexte d’augmentation des dépenses militaires et d’allègement des réglementations. Le secteur de l’énergie pourrait également réserver quelques surprises. Si les efforts visant à augmenter la production pétrolière américaine pèsent sur les prix mondiaux, le secteur traditionnel de l’énergie en pâtira.
Les petites capitalisations et les valeurs de croissance devraient se redresser en raison d’une forte propension au risque. Le secteur de la santé pourrait rester sous pression, compte tenu de la volonté des deux partis de faire baisser les prix des médicaments aux États-Unis, mais cette question préoccupe probablement moins les républicains que les démocrates. Du côté des actions chinoises, les droits de douane américains viendraient s’ajouter aux vents contraires, de sorte que leur évolution dépendra en grande partie des mesures de soutien locales. Le ton du président Trump sur les droits de douane dans les semaines à venir donnera le la aux actions des autres régions.
Sur le front des obligations, la remontée de l’inflation et un assouplissement moins important que prévu de la part de la Fed devraient entraîner une augmentation des rendements des bons du Trésor américain, en particulier ceux à échéance longue. Les rendements à long terme devraient augmenter légèrement plus vite que les rendements à court terme. Les obligations américaines indexées à l’inflation devraient afficher une performance similaire à celle des obligations nominales. D’un point de vue tactique, nous privilégions les bons du Trésor à trois ou cinq ans et conservons notre préférence pour les Bunds allemands et les Gilts britanniques par rapport aux bons du Trésor, en raison de cycles de réduction des taux directeurs plus prononcés en Europe et au Royaume-Uni qu’aux États-Unis.
Les spreads de crédit resteront serrés ; le crédit à haut rendement devrait surperformer les emprunts souverains, tandis que le crédit de qualité devrait initialement afficher une sensibilité plus marquée à des taux d’intérêt légèrement plus élevés.
Dollar, or et pétrole
Les taux d’intérêt américains étant susceptibles de rester élevés, la victoire sans appel de M. Trump offrira un soutien au dollar durant les mois à venir. À plus long terme, nous nous attendons à ce que les investisseurs se concentrent davantage sur les risques budgétaires et sur l’impact des droits de douane. Les devises refuges, telles que le franc suisse et le yen japonais, en bénéficieraient alors davantage que les devises cycliques telles que l’euro et la livre sterling.
Les perspectives restent positives pour l’or, même si des taux américains plus élevés et un dollar légèrement plus fort pourraient initialement limiter les gains. Nous maintenons notre objectif à 12 mois de 2’900 USD l’once. L’augmentation de la production de schiste aux États-Unis pourrait accroître la pression de l’offre sur le pétrole, et nous voyons des risques que les prix du brut tombent en dessous de 70 USD le baril à horizon d’un an.
Le résultat des élections américaines est clairement favorable aux actifs financiers américains, mais ne mettra pas fin à la volatilité des marchés. À long terme, ces derniers ont tendance à préférer les gouvernements ayant mis en place des mécanismes de contrôle et d’équilibre. Les investisseurs doivent éviter tout excès d’optimisme et un portefeuille bien diversifié est essentiel. Le maintien d’une approche flexible et bien diversifiée reste la clé pour gérer les risques et saisir les opportunités dans cet environnement complexe.
Samy Chaar , 12 novembre
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