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Opinion
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Alors que la Banque Centrale continue de tenir un discours agressif envers les marchés financiers, leur assénant à chaque occasion, qu’elle ne reviendra pas en arrière de sitôt et qu’il est nécessaire de se préparer à des taux directeurs durablement élevés, l’impact de sa politique continue de se sentir plus dans le secteur financier que dans l’inflation qu’elle est censée combattre…
Difficile alors de ne pas se souvenir de toute la décennie 2010 durant laquelle la même BCE injectait des quantités de liquidités pour créer de l’inflation mais voyait ces mêmes liquidités coincées dans le système financier et ne constatait de l’inflation que sur les actifs d’épargne - obligations, actions, immobilier en tête – plutôt que sur les biens de consommation ou sur les salaires. Contrairement à ce que les statistiques de l’Insee ou d’autres organismes équivalents affichaient, la BCE créait alors bel et bien de l’inflation mais ne parvenait pas à l’orienter sur les secteurs et les actifs qu’elle souhaitait irriguer, celle-ci ne jouant finalement que sur ses ouailles financières…
Il semblerait aujourd’hui que l’on puisse se trouver proche d’un phénomène équivalent, la BCE retirant ses billes et réhaussant ses taux pour tenter de ralentir une inflation qu’elle n’a jamais maîtrisé et n’impactant au final que les marchés financiers, les assureurs, les banques et les épargnants… Quant aux prix de l’électricité, des biens alimentaires et tous les autres de l’économie réelle, ils vivent pour l’instant leur vie totalement indépendamment de la BCE, qui révise ses prévisions à chaque constatation trimestrielle de son impuissance, comme en témoigne le graphique ci-dessous.
Prévisions d’inflation de la BCE vs. Inflation réalisée
Si nous considérons que la BCE aura plus de facilité et mettra bien moins de temps à casser l’inflation qu’elle n’en avait eu et mis à la relancer, nous observons donc pour le moment seulement les effets collatéraux de sa politique :
Il y a près de deux ans, après des années d’échec sur le marché français, HSBC finissait par abandonner sa filiale HSBC France pour 1 euro à My Money Group (anciennement Sovac, créée au début du siècle dernier par André Citroën puis GE Money Bank), détenu par le fonds Cerberus.
Si les rachats bancaires sont toujours longs et fastidieux quand ils ne sont pas contraints par une faillite imminente, celui-ci était particulièrement complexe du fait de la difficulté à valoriser les actifs et surtout du fait des dépréciations potentielles de ces actifs, qui s’élevaient déjà lors de la signature à 2 milliards d’euros…
Et HSBC aurait dû se dépêcher car la hausse des taux est venue entraver le processus… En effet, conjuguée au traitement comptable à la juste valeur lors de l’acquisition, elle vient inévitablement augmenter le niveau de fonds propres exigé par le régulateur pour l’acquéreur une fois l’absorption faite….
Il y a alors deux manières d’augmenter ses fonds propres :
Dans un cas comme dans l’autre, capital ou titres subordonnés devenus très chers, il faudrait ensuite un complément significatif de rentabilité pour que l’opération en vaille la chandelle… Or la rentabilité n’était guère l’apanage de la branche française de HSBC qui peinait à dégager des bénéfices depuis des années.
Et à 1 euro la transaction initiale, même des soldes « coup de balai » de 50% ne seraient pas très incitatives !
Outre l’aspect anecdotique de cette opération, qui n’est guère systémique et inquiétante pour le secteur, elle est un autre exemple que
Ce n’est donc plus une analyse financière quantitative de ratios de fonds propres et de distance au seuil réglementaire qu’il faudra effectuer pour choisir ses obligations bancaires mais une analyse tout aussi qualitative sur l’activité, la région, la concurrence, la composition de la clientèle, l’usage de tel ou tel pays dans la rémunération ou non des dépôts et leur indexation ou non aux taux de référence… Ainsi, nous préférerons nous positionner sur les banques françaises, en particulier mutualistes, et leurs homologues italiennes (Banca Popolare di Sondrio par exemple) et espagnoles (comme Gruppo BCC ou Unicaja) ainsi que quelques autrichiennes (comme Volksbank Wien) plutôt que sur les banques allemandes, américaines, suisses ou nordiques.
Matthieu Bailly , 27 avril
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