L’investment grade s’est repris en septembre

La performance mensuelle du marché du crédit européen a été positive en raison, d’une part, de la détente des taux d’intérêt et, d’autre part, du resserrement des primes de risque crédit.

Bonne performance en septembre

La performance mensuelle du marché du crédit européen a été positive en raison, d’une part, de la détente des taux d’intérêt et, d’autre part, du resserrement des primes de risque crédit. Les financières ont surperformé au mois de septembre et particulièrement les dettes Tier1 et Lower Tier2. Les plus fortes performances se trouvent dans les assureurs subordonnées de Cnp et Generali ainsi que les Lower Tier2 de Nationwide et RBS. Sur cette dernière, les projets de bad bank sont en voie d’être rejetés. Les dettes hybrides dans les secteurs de l’énergie et des services publics sont également parmi les meilleures performances. A l’inverse, le secteur des télécoms hors Europe périphérique affiche une performance négative, particulièrement sur AT&T où la revalorisation des primes de crédit de Verizon en dollars a eu un effet de contagion sur le marché en euros. Vivendi voit également son profil de crédit se détériorer suite aux projets de séparation de ses activités. Sur un autre plan, un des rares émetteurs noté AAA, Microsoft, affiche au final la plus mauvaise performance de l’investment grade.

Au niveau européen, les émetteurs italiens et espagnols ont encore surperformé dans les secteurs des banques, des assurances, des télécoms et des services publics. Hors subordonnées et hybrides, les obligations de Telecom Italia affichent la plus forte performance.

Supervision bancaire

Le parlement européen a désigné la BCE pour prendre le rôle de superviseur des banques dans le courant de l’automne 2014. Au total, 130 institutions seront concernées. Les établissements de moindre importance resteront surveillés par les superviseurs nationaux. La BCE procédera à une Asset Quality Review avant de prendre ses fonctions. Les résultats pourraient se traduire, pour les banques les plus fragiles, par des exigences de capital ou par des pertes sur les dettes subordonnées. La BCE a cependant déjà annoncé qu’elle envisageait de répondre à un éventuel manque de liquidité, dans l’attente des résultats, par un nouveau programme d’opérations de refinancement (LTRO). Concernant la finalité de l’union bancaire, il manque toujours un accord sur l’institution responsable de déclarer une banque insolvable, et sur le financement d’un fonds de garantie des dépôts.

Rebond d’activité sur le marché primaire

Les émetteurs italiens et espagnols ont été particulièrement présents avec les émissions de Eni, Telecom Italia, Acea, Repsol ainsi qu’Unicredito. Continental, qui a rejoint la catégorie investment grade a émis deux obligations de 3,5 et 7 ans. L’univers des dettes hybrides s’est agrandi en septembre avec les émissions de Telefonica, America Movil et Enel, et Volkswagen pour le secteur automobile. On notera également sur le marché américain, l’emprunt record pour l’opérateur Verizon qui, avec des primes d’émissions significatives, a pu lever un montant de 49 milliards.

Du côté des financières, les émissions ont été principalement des dettes subordonnées répondant aux exigences de la réglementation européenne CRD 4, mais cependant émises en dollars comme la Tier1 de Société Générale ou les Tier2 de ING, Crédit Agricole et Standard Chartered. Credit Suisse et Danske Bank ont pour leur part émis en euros leurs dettes Lower Tier 2.

Perspectives

Soutenues par une Banque Centrale Européenne toujours accommodante, par un report temporaire du resserrement monétaire outre ? Atlantique ainsi que par une légère amélioration des perspectives économiques en Europe, les primes de risque crédit investment grade devraient poursuivre leur resserrement au 4e trimestre avec une probable surperformance du secteur financier. Les principaux risques sont d’ordre systémique : déraillement des marchés financiers émergents, crise politique approfondie en Europe ou échec des négociations autour du plafond de la dette américaine.

Pictet , Octobre 2013

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