Est-ce la fin du style de gestion Croissance ?

Le début d’année 2011 aura été marqué par une rotation sectorielle, géographique et de style sans précédent, ce chamboulement a été plus favorable à la gestion Value que Croissance...

Le début d’année 2011 aura été marqué par une rotation sectorielle, géographique et de style sans précédent :
- Les sociétés exposées à la croissance des pays émergents (seuls 5% des gérants sondés par Merrill Lynch fin janvier sont surpondérés contre 43% en début d’année) ont fait place aux titres domestiques et exposés aux Etats-Unis ;
- Finie la suprématie des valeurs industrielles allemandes ou nordiques, place aux sociétés oubliées des PIGS (l’Italie est le meilleur performeur de la zone européenne en 2011) ;
- Enfin, retour en grâce des secteurs domestiques (banques, assurances, télécoms et utilities) massacrés non sans raison ces dernières années compte tenu de la forte réglementation et de la hausse de la concurrence.

Ce chamboulement a été plus favorable à la gestion Value que Croissance (+5,1% pour le Stoxx TMI Value contre +0,75% pour le Stoxx TMI Growth).

Est-ce la fin du style de gestion Croissance ? Non, pour plusieurs raisons :

1/ Dans un monde où les perspectives de croissance deviennent incertaines (ralentissement probable dans les pays émergents, reprise présente en Europe et aux Etats-Unis mais risquant de pâtir eux aussi de l’inflation), les sociétés capables de faire croître leurs résultats continueront à générer de la performance boursière.

2/ Tout est question d’interprétation. Vendre Seb ou Ipsos à cause de leur exposition émergente ne fait pas sens : si ces valeurs génèrent plus de 30% de leur CA dans ces pays, ces sociétés sont encore largement dépendantes des pays matures. De plus, ces deux sociétés ne sont valorisées que 12 fois leurs résultats 2012 pour une croissance d’environ 10% par an.

3/ Si l’économie de la Chine ralentit, la croissance passerait de 9% à 6% dans le pire des cas, ce qui signifie toujours une augmentation de chiffre d’affaires pour les sociétés européennes qui y sont exposées. En outre, la Russie et l’Europe de l’Est devraient prendre le relais.

Le défi de 2011 pour les gérants de croissance sera d’identifier les sociétés ’value’ d’hier qui deviendront les entreprises de croissance de demain : Alcatel (amélioration du momentum de croissance de CA en 2011 et retour de l’augmentation des marges), Alstom (le carnet de commande se redresse et le book-to-bill est enfin supérieur à 1), Eurotunnel (dynamique de hausse de prix qui devrait soutenir la croissance et perspectives des JO 2012 à Londres)...

Les cas sont nombreux et laissent à penser que la gestion croissance a encore de beaux jours devant elle : la clé restera comme chaque année le stock-picking !

Next Finance , Mars 2011

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