Couverture : Le régime de volatilité reste propice aux ventes de calls

Signe d’une nervosité persistante, les niveaux de volatilité implicite restent historiquement élevés sur les marchés d’actions, en dépit de la vigueur du rally estival. Cette configuration n’est pas neutre pour les stratégies de couverture.

En apparence, la configuration des marchés semble se normaliser, depuis le début de l’été. Le volontarisme affiché par la BCE ces derniers mois, concrétisé par le lancement d’un dispositif inédit de rachat « illimité » de titres obligataires souverains en zone euro, sur des maturités de 1 à 3 ans, éloigne les risques extrêmes, atténuant d’autant l’aversion au risque des investisseurs. Résultat : nous avons observé une baisse de la volatilité historique (constatée) sur les marchés et un vif mouvement de revalorisation des cotes européennes tout au long de l’été.

Aujourd’hui, où en sommes-nous ? En réalité, les marchés n’ont pas encore retrouvé leur configuration habituelle. La volatilité implicite de l’EuroStoxx50, qui découle du prix des options indicielles et qui reflète le risque anticipé à un mois à l’égard de l’indice paneuropéen, a certes reculé depuis le début de l’été (d’un plus haut à 38% au début du mois de juin à un plus bas de 20% à la mi-juillet).

Mais d’une part, la volatilité implicite a depuis rebondi jusqu’à une fourchette comprise entre 26% et 28%. D’autre part, nous sommes encore loin des niveaux moyens souvent inférieurs à 15% constatés lors de la période 2003-2007.

L’examen des niveaux de volatilité implicite évoque donc un environnement plus tendu que le seul resserrement des écarts de rendements sur les dettes périphériques à court terme et sur les dettes corporate ne pourrait le laisser suggérer.

D’un point de vue fondamental, le maintien d’un risque anticipé significatif s’explique par la conjonction entre une accumulation d’échéances critiques pour les marchés (décision de la Cour de justice de Karlsruhe sur le MES, réunion de la Fed…) et un environnement macroéconomique particulièrement dégradé. D’un point de vue technique, elle découle aussi de la configuration du rally estival, qui s’est déroulé sans réel élan de la part des grands investisseurs, avec très peu de volumes.

Ce régime de volatilité toujours historiquement élevé n’est pas neutre, pour les investisseurs.

Dans cette période charnière propice aux mouvements erratiques de marché et aux mouvements de correction technique, ces derniers ont en effet la possibilité de couvrir tactiquement leurs positions au moindre coût.

Comment ? En mettant en place des stratégies de vente de calls (sur indices ou sur actions individuelles), dont le maintien d’une volatilité implicite globalement élevée réduit le coût relatif par rapport à une vente de futures ou l’achat de puts.

Michaël Levy , Septembre 2012

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