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Une journée avec un gérant de hedge fund

Basé à Londres, John Dennis est en charge de la gestion d’un hedge fund investi sur les marchés de matières premières. Il cherche en permanence à obtenir le meilleur couple rendement/risque en investissant pour le compte de ses clients, des investisseurs institutionnels ou de riches particuliers.

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Ne détenant pas de capacité de stockage physique, son métier de gestionnaire de hegde fund consiste à acheter et à vendre des « commodity » en intervenant sur des produits financiers ayant comme sous-jacent le cours des « commodity ».

Pour se faire, John Dennis utilise généralement les marchés de « futures », c’est-à-dire des contrats à terme qui permettent de bénéficier de l’évolution de principaux marchés de matières premières comme le pétrole, l’or, le cuivre, le sucre, le maïs ou encore la poitrine de porc (bacon).

Il nous raconte ci-dessous le récit chronologique d’une de ses journées type.

J’arrive habituellement au bureau à 7h30.

Ma première tâche de la journée est de passer en revue les dernières nouvelles économiques et financières de la matinée qui pourraient influencer l’orientation générale des marchés financiers et pas seulement au seul prix des matières premières.

Sont également passées en revue, les conditions météorologiques dans certaines zones géographiques spécifiques, comme la Cote d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao ou encore le Midwest américain, grenier à grains des Etats-Unis par exemple.

Tout en prenant mon petit déjeuner sur le « desk », je passe ensuite en revue avec mon équipe l’ensemble des positions de notre portefeuille, pour chaque secteur sur lequel le fonds est investi, c’est-à-dire dans les trois domaines suivants : les marché de l’énergie, des métaux et des produits agricoles, comme le sucre ou le maïs.

Il s’agit notamment de déterminer précisément le risque total du portefeuille si toutes nos positions sont liquidées à perte, en atteignant leur « stop loss ».

De la même façon, au cours de cette réunion, le gain potentiel maximum possible est déterminé dans l’hypothèse où tous nos niveaux profit seraient atteints.

Cette réunion dure environ une heure.

Une fois cette mise au point faite, une partie de l’équipe évalue la valorisation quotidienne du fonds en parallèle avec l’estimation indépendante effectuée par le middle office.

Pendant ce temps, l’autre partie de l’équipe est chargée de compléter une « due diligence » pour un fonds de « hedge funds » basé en Suisse souhaitant investir dans le fonds

A 10h00, les marchés européens commencent à s’animer, notamment le marché du brent, le pétrole référence mer du Nord.

Généralement, la matinée est plutôt calme, les opérateurs attendant l’ouverture des marchés américains où sont cotés la plupart des « commodity futures ».

Néanmoins, Londres reste le marché directeur pour les métaux de base (aluminium, cuivre, zinc, plomb, nickel et étain) côtés sur le London Metal Exchange (LME).

A 11h00, l’équipe est informée des souscriptions/rachat de la journée, c’est-à-dire, des montants souscrits ou à rembourser aux porteurs de parts du fonds.

Aujourd’hui, en raison de l’entrée d’un nouvel investisseur et de l’absence de rachat dans le même temps, nous allons devoir augmenter la position nominale de nos investissements en conséquence afin de maintenir notre niveau de levier constant.

13h00 Le déjeuner est pris rapidement sur le « desk » avec l’ensemble de l’équipe.

Comme tous les mercredis, nous attendons pour le début de l’après-midi, les chiffres de L’EIA (« Energy Information Administration »).

Il s’agit d’une agence américaine indépendante rattachée au ministère américain de l’Energie, qui publie de façon hebdomadaire les stocks de pétrole et de produits pétroliers aux Etats-Unis.

Aujourd’hui, nous suivons tout particulièrement ces données car c’est sur le pétrole référence WTI (« West Texas Intermediate »)que se trouve la principale position de notre portefeuille.

Dès ces chiffres connus, nous en analysons les possibles conséquences pour le marché.

Finalement, nous décidons de maintenir inchangée notre position sur le pétrole.

A 17h30, je passe environ 30 minutes au téléphone avec un client potentiel, basé aux Etats-Unis, à qui nous avons complété une « due diligence » quelques semaines plus tôt.

19h30, c’est l’heure de clôture officielle du WTI coté aux Etats-Unis sur les marchés de « futures ».

C’est au cours de ces derniers instants de cotation que nous devons ajuster au plus près notre position sur le marché du pétrole, pour tenir compte de notre souscription du jour.

La tension est palpable car cet ajustement doit être fait en quelques secondes, tout en veillant à ne pas influencer le marché en notre défaveur.

A 20h00, toutes les transactions ont été vérifiées et introduites dans nos systèmes de risques, nous permettant d’évaluer le PNL de la journée.

20h30, je fais un bref débriefing avec mon responsable hiérarchique pendant lequel nous faisons un point sur le PNL de la journée. A cette occasion, je lui rappelle les principales positions de notre portefeuille, tout en faisant un point sur les rendez vous clientèle pour la semaine à venir.

A 21h00, je quitte le bureau après une journée restée relativement calme.

RF , Octobre 2011

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