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Interview
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Selon Pierre-Alexis Dumont Directeur de la Gestion Actions et Convertibles, Groupama AM, l’investissement actions est central selon nous. Dans un contexte marqué non pas par un taux sans risque mais par du risque sans taux, les actions sont le dernier actif à présenter un rendement intéressant. La récompense est donc attractive au regard du risque pris.
La volatilité de ces derniers mois s’est largement nourrie du dossier Grec puis du
ralentissement de l’économie chinoise.
Voyez-vous à l’heure actuelle d’autres facteurs de risque susceptibles de faire perdurer cet environnement volatil ?
En effet, les actualités de la Grèce, de la Chine et de la FED ont entretenu et renforcé les sérieuses turbulences des marchés tout au long de cet été. Cependant, un certain nombre d’interrogations subsistent :
Obtenu à l’arraché, l’accord du 13 Juillet entre l’Union Européenne et la Grèce écarte-t-il vraiment tout risque de « Grexit » ?
Le Lundi noir du 24 Août de la bourse de Shanghai est-il un signe d’un ralentissement durable de l’économie chinoise ?
Face à cet environnement agité, quelle visibilité avons-nous sur la politique de la FED ?
A mon avis, ces facteurs d’incertitude vont continuer à se déployer dans un environnement très agité, caractérisé par des situations euphoriques, suivies de situations de stress très rapprochées.
La Chine a lancé un sérieux avertissement au reste du monde, et a rappelé qu’aujourd’hui ce qui se passe dans la 2ème économie mondiale a un impact direct sur les économies d’un monde fortement interdépendant.
Ces éléments réduisent énormément la visibilité pour les investisseurs. Ils ont fait rentrer les marchés dans une séquence bipolaire, où la tendance s’inverse tous les 2 ou 3 jours. Les marchés connaissent des sur-réactions haussière/baissière, et les réflexes quasi-moutonniers des opérateurs peuvent même provoquer des mini-krach (flash crash).
Cependant, ce que nous vivons actuellement n’est pas irrationnel. Nous traversons une profonde mutation des modèles économiques des pays développés et émergents. Les pays émergents doivent intégrer plus de sécurité et de protection dans leurs modèles pour pouvoir passer d’un système très centré sur l’investissement à un modèle plus équilibré entre consommation et investissement.
A l’opposé, confrontés au vieillissement de la population et à des systèmes de couverture de moins en moins financés, les pays développés doivent assouplir leur environnement règlementaire pour relancer la croissance et l’emploi afin de pérenniser leurs existences.
Ces profondes mutations diminuent la visibilité de la croissance mondiale avec des effets collatéraux importants sur la volatilité des marchés actions. Plus positivement, c’est aussi une source d’opportunité. Quand ils font les adaptations nécessaires, les résultats sont efficaces, parfois spectaculaires comme en Allemagne par exemple, où le taux de chômage est passé à 4,7%. Enfin, la réaction des banques centrales sera à surveiller attentivement, leur crédibilité est en jeu.
Quels sont les points forts de la gestion actions et convertibles de Groupama AM ?
Parmi les points forts de notre gestion actions et convertibles, je sélectionnerais la largeur du spectre de nos expertises, développées entre autres par nos équipes de recherche macro, et cross-asset. Elle nous donne une capacité de repositionnement très rapide face à l’imprévisible. Par ailleurs, fort de notre expérience, nous avons acquis et développé une gestion de portefeuille plus résiliente et plus prudente parfaitement adaptée au contexte. Au centre de cette gestion, les maîtres mots sont robustesse et diversification, que ce soit dans la sélection de titres ou la construction de portefeuille.
A titre d’exemple, nous nous attachons à diversifier la génération d’idées dans les portefeuilles afin de ne pas mettre « tous nos œufs dans le même panier ». De la même façon, la construction de portefeuille ne considère pas uniquement les risques sectoriels mais un panel beaucoup plus large (géographie, taille…) pour pouvoir mieux résister à des chocs de toute forme comme le passé récent nous l’a prouvé.
D’autre part, cette gestion s’appuie sur des convictions, en lien avec notre scénario macro-financier de l’année.
Pour cette séquence estivale, il s’agissait en l’occurrence :
L’été nous a donné raison sur la plupart de nos convictions. Ainsi, nous avons pu garder la tête hors de l’eau pour l’ensemble de notre gestion actions et convertibles.
Quels doivent être les réflexes de l’investisseur dans un contexte si volatil ? Pourquoi ?
L’investissement actions est central selon nous. Dans un contexte marqué non pas par un taux sans risque mais par du risque sans taux, les actions sont le dernier actif à présenter un rendement intéressant. La récompense est donc attractive au regard du risque pris.
Par contre, le contexte étant changeant, il est impératif pour l’investisseur, institutionnel ou particulier, de conserver son sang-froid. La gestion de ses investissements en bon père de famille doit être sa ligne de conduite.
Dans un contexte où « les arbres ne pourront pas grimper jusqu’au ciel », l’investisseur ne doit pas hésiter à prendre des bénéfices dans les phases euphoriques et profiter des phases baissières quand le pessimisme devient excessif.
Plus spécifiquement, partagez-vous l’opinion de place que les signes d’essoufflement de la Chine sont amenés à durer ? Et plus généralement aussi sur l’ensemble des pays émergents ?
Il est incontestable que la croissance chinoise est plus basse aujourd’hui qu’auparavant.
Proche de 10% par an jusqu’en 2011, cette croissance a bien diminué. Depuis la mi-2014, la Chine
connait même un nouveau ralentissement, lié à une crise de son marché immobilier.
Son industrie traditionnelle (ciment, acier), qui se heurtait déjà à des surcapacités de production
importantes, a donc vu la demande diminuer.
Cette situation pèse sur la croissance chinoise, certes, mais la Chine connait en parallèle un développement de sa consommation et de son secteur des services.
Ce changement de modèle offre de nouveaux relais à la croissance chinoise. En résumé, cette croissance diminue, mais ne s’effondre pas.
Là où le changement de modèle de croissance de la Chine est en revanche indubitablement néfaste, c’est pour l’économie mondiale.
La Chine importe d’ores et déjà moins que par le passé et continuera dans cette voie :
Next Finance , Septembre 2015
Chloé Pruvot et Valentine Stichelbaut, respectivement Directrice des Investissements et experte ISR au sein du Groupe APICIL nous indiquent viser une allocation d’actifs 100% ESG.
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