›  Interview 

Jonathan Wasserman : « Notre expertise se focalise sur les marchés sur lesquels nous pouvons apporter une valeur ajoutée »

Selon Jonathan Wasserman, Président de Corum Epargne, la société de gestion a tiré les enseignements de la décision de l’AMF et continue de regarder vers l’avant avec pour objectif la satisfaction des épargnants…

Next-Finance : Corum a connu une forte croissance ces dernières années et s’est fait un nom dans l’univers de la Gestion en France et en Europe. Pouvez-vous nous présenter Corum L’Epargne ? Quels sont vos encours actuels et combien de fonds gérez-vous ?

Jonathan Wasserman : Corum L’Epargne est un groupe indépendant, avec plus de 170 personnes dont 23 nationalités différentes réparties dans 7 pays. Depuis plus de 10 ans, Corum L’Epargne propose des solutions d’épargne performantes, simples et en connexion avec l’économie réelle. Nous gérons 4 Milliards d’euros d’épargne, pour le compte de 60 000 clients, au travers de 7 fonds : 3 fonds immobiliers (SCPI) et 4 fonds obligataires (prêt aux entreprises). Nous venons également de lancer notre propre compagnie d’assurance vie en 2020, Corum Life, chose qui n’est pas arrivée en France depuis plus de 20 ans.

Quelle a été votre stratégie pour vous faire un nom dans cet univers concurrentiel ? Pourquoi limiter votre expertise de gestion sur les seuls marchés obligataires et immobiliers ?

Notre conviction depuis 2011 est de proposer des produits d’épargne performants et transparents accompagnés d’un service client aux meilleurs standards. C’est un cercle vertueux, si l’épargnant est satisfait de son épargne et du service fourni, il le fait savoir et cela permet à Corum de grandir. Nous proposons donc une alternative aux produits bancaires parfois plus opaques, et peut-être moins performants, tout en nouant une relation de long terme avec nos épargnants. Notre expertise se focalise sur les marchés sur lesquels nous pouvons apporter une valeur ajoutée et donc de la performance pour l’épargnant. Les marchés immobiliers et obligataires sont déjà des marchés très larges, mais ils sont surtout connectés à l’économie réelle. Derrière le mot « obligation », il n’y a que le fait de prêter de l’argent à des entreprises pour qu’elles puissent financer leur projet de développement. Ces entreprises doivent donc rembourser ce prêt en y ajoutant des intérêts. C’est le cas de Picard, qui est le leader des surgelés en France via ses magasins, mais qui a un gros projet de développement sur sa distribution par internet qui n’est pas encore très utilisée. L’épargnant comprend donc ou va son argent, à quoi il sert et comment sont « fabriqués » ses intérêts. C’était aussi le but de la bourse au début, apporter de l’argent aux entreprises en devenant cotées, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui avec très peu de nouvelles introductions et beaucoup de spéculations à la hausse ou à la baisse sur des entreprises déjà cotées, et cela ne contribue en rien à l’économie réelle.

Comment se porte le marché de la pierre papier avec la crise sanitaire ? Comment expliquez-vous que les SCPI n’ont pas vu leur valeur baisser à la différence des sociétés foncières cotées ? Quel a été le rendement moyen de vos fonds immobiliers en 2020 ? Quelles sont les perspectives de rendement pour 2021 ?

Les SCPI ont bien résisté à la crise sanitaire avec un rendement moyen de 4,18% en 2020 contre 4,40% en 2019. Cela veut dire que les entreprises ont continué, pour la plupart, de payer leur loyer. Chez Corum, nous avons notamment accompagné nos locataires en mensualisant de nombreux loyers qui sont normalement dus au trimestre. Cela permet d’étaler sa trésorerie pour le locataire en ayant aucun impact négatif de rendement pour nos SCPI. La valeur des foncières est liée au cours de bourse, lui-même lié au côté psychologique des investisseurs et/ou des spéculateurs. Le prix de part d’une SCPI est uniquement lié à la valeur des immeubles et c’est l’un de ses avantages par rapport aux foncières cotées.

La valeur des foncières est liée au cours de bourse, lui-même lié au côté psychologique des investisseurs et/ou des spéculateurs. Le prix de part d’une SCPI est uniquement lié à la valeur des immeubles et c’est l’un de ses avantages par rapport aux foncières cotées.
Jonathan Wasserman, Président de Corum Epargne

Les entreprises ayant été accompagnées financièrement par les Etats pendant la pandémie, ont pu faire face à leur échéance de loyer, la valeur des immeubles a donc été très peu impactée. Les rendements de nos 3 SCPI en 2020 sont : Corum Origin : 6% ; Corum XL : 5,66% ; Corum Eurion : 10,40%. Pour 2021, les rendements de nos SCPI atteindront au minimum les objectifs fixés depuis leur lancement : Corum Origin 6% ; Corum XL 5% ; Corum Eurion 4,5%.

Dans le cadre de vos SCPI, vous avez fait plusieurs investissements en Europe, hors zone euro (Angleterre par exemple). Ne prenez-vous pas un risque supplémentaire pour les épargnants en embarquant infine un risque de devises ?

Ce risque de devise est en effet un risque supplémentaire et il est clairement expliqué à tous les épargnants voulant investir dans Corum XL. Si l’épargnant ne souhaite pas prendre ce risque, il peut se tourner vers Corum Origin ou Corum Eurion qui sont investies uniquement en zone euro. Toutefois ces investissements en dehors de la zone euro permettent aussi d’aller chercher plus de performances en combinant l’effet immobilier avec celui de la devise. Si une zone géographique permet de bénéficier d’un marché immobilier en bas de cycle, c’est-à-dire intéressant en termes de prix et avec une devise également en bas de cycle, cela contribue à une meilleure performance lorsque le prix de l’immobilier et de la devise augmentera. C’est ce que nous avons fait, en investissant depuis 2017 au Royaume-Uni, en profitant d’un marché immobilier et d’une devise attrayante grâce au Brexit. Depuis la fin de l’année 2020 et l’accord signé, la livre est déjà remontée et les opportunités sont moins nombreuses.

Quelle est l’originalité de votre contrat d’assurance vie ?

Nous sommes la seule compagnie d’assurance vie à avoir aucun frais pour l’assuré au niveau de son contrat, pas de frais d’entrée, pas de frais de gestion, pas de frais d’arbitrage. C’est l’avantage d’être concepteur de solution d’épargne, assureur et distributeur, cela évite tout le millefeuille de frais pour les épargnants. Il reste cependant les frais des solutions d’épargne à l’intérieur de votre contrat qui sont les mêmes que si vous investissiez en direct. Par ailleurs le contrat est simple et lisible avec seulement 6 solutions d’épargne créées et gérées par le groupe Corum. Cerise sur le gâteau, une garantie sur 100% du capital est offerte à tous les assurés en cas de décès jusqu’à 65 ans.

Quels sont vos futurs développements ? Quels sont vos objectifs en termes d’encours sous gestion à un horizon 2 à 3 ans ?

Notre ambition est seulement de proposer des solutions d’épargne simples et performantes répondant aux objectifs patrimoniaux de nos clients. Si nos clients sont satisfaits et qu’ils nous recommandent c’est le plus beau développement que l’on peut espérer. Nous allons continuer à développer notre assurance vie en proposant des nouveautés dans les prochains mois. Nous n’avons pas d’objectif d’encours gérés, mais plutôt d’épargnants nous faisant confiance.

Nous allons continuer à développer notre assurance vie en proposant des nouveautés dans les prochains mois. Nous n’avons pas d’objectif d’encours gérés, mais plutôt d’épargnants nous faisant confiance.
Jonathan Wasserman, Président de Corum Epargne

L’AMF vient de vous infliger une amende pour manque d’informations sur vos deux principales SCPI, quelle est votre commentaire à ce sujet ?

La décision de la commission des sanctions – qui a prononcé une sanction pécuniaire uniquement, et pas de sanction disciplinaire – ne vise pas à proprement parler un manque d’information. Corum a toujours cherché à fournir les informations utiles à ses souscripteurs, mais, il lui était reproché que certains documents commerciaux au cours de la période 2016-2018, n’avaient pas toujours été équilibrés dans la présentation des risques.

Concrètement, il s’agit principalement d’avertissements qui n’étaient pas assez visibles sur ces documents. La décision rendue ne remet d’ailleurs pas en cause notre stratégie et notre gestion ainsi que la performance de nos fonds. La décision précise également que Corum n’a tiré aucun profit des manquements et qu’aucun préjudice d’investisseur n’a été signalé. Ainsi, l’intérêt de nos clients n’a jamais été mis en cause.

Cela fait neuf ans que Corum innove, propose d’épargner différemment, de manière transparente et performante, en direct. Nous avons toujours tout mis en œuvre pour respecter les règles établies et avons toujours dialogué sereinement avec l’AMF. Il n’existait aucune jurisprudence de la commission des sanctions sur certains points liés à l’émergence des réseaux sociaux et d’internet comme nouveaux canaux de communication ce qui a pu expliquer la difficulté pour Corum d’appliquer strictement les règles de présentation de l’information à l’ensemble des supports utilisés.

Si nous tirons les enseignements de cette décision, nous continuons à regarder devant nous, Corum est un groupe solide avec 3 fonds immobiliers, 6 fonds obligataires, une assurance vie, Corum Life, qui satisfait 60 000 épargnants. Nous travaillons pour eux.

RF , Mai 2021

tags
Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Interview Chloé Pruvot et Valentine Stichelbaut : « Nous avons renforcé la poche obligataire de notre allocation d’actifs au-delà de 80% »

Chloé Pruvot et Valentine Stichelbaut, respectivement Directrice des Investissements et experte ISR au sein du Groupe APICIL nous indiquent viser une allocation d’actifs 100% ESG.

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés