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Jean-Sébastien Debusschere : « La philosophie du fonds consiste à acheter et exploiter des forêts à travers le monde. »

Jean-Sébastien Debusschere, CIO de FourWinds Capital Management nous explique le fonctionnement de son fonds spécialisé sur un type d’investissement original : l’investissement forestier.

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Pouvez vous nous présenter FourWinds Capital Management ?

FourWinds Capital Management est une société de gestion indépendante, spécialisée dans le domaine des ressources naturelles et des matières premières, forte d’une équipe de spécialistes de plus de 50 personnes, repartie dans ses bureaux de Genève, Boston, Londres et Hong Kong. Le montant de nos actifs sous gestion s’élèvent aujourd’hui à environ 1.5 milliard de dollars, reparti au sein de trois pôles d’investissement. Un premier pole est dédié à la gestion de fonds alternatifs « total return » sur les marchés de matières premières (Zephyr Fund - Ceres Agriculture Fund). Le deuxième pôle de gestion se positionne sur le marché de traitement des eaux et des déchets (Waste Resource Fund - Aqua Resources Fund). Enfin, le dernier d’entre eux est consacré à l’investissement forestier, à travers le « Phaunos Timber Fund » sur lequel nous allons revenir plus en détails.

Quelle est la philosophie d’investissement du fonds « Phaunos Timber Fund » ?

La philosophie du fonds Phaunos Timber Fund, coté sur le LSE à la Bourse de Londres, consiste à acheter et exploiter des forêts à travers le monde. Notre portefeuille d’actifs forestiers a été construit de façon diversifiée, en respectant un processus d’investissement et de sélection rigoureux, validé par un comité d’investissement interne puis par notre conseil d’administration. L’exploitation de nos forêts est externalisée à des sociétés spécialisées, dans le souci et le respect d’une gestion socialement responsable.
L’objectif de notre fonds est de délivrer une performance de l’ordre de 8-12% par an, après impôt et frais de gestion tout en maintenant un faible niveau de volatilité annuelle autour de 6-8%.

Quels sont aujourd’hui vos principaux actifs forestiers ?

Notre portefeuille d’actifs est à l’heure actuelle constitué d’une dizaine d’investissements forestiers, correspondants à un engagement total de plus de 700 millions de dollars. En termes de montants engagés, nos principaux investissements ont été effectués en Amérique du Sud (Brésil et Uruguay), en Europe de l’Est (Roumanie) et en Chine.

Quels sont les principaux avantages de l’investissement forestier ?

Le premier avantage tient à la valorisation dans le temps de l’investissement forestier à travers la croissance biologique des arbres. En effet, la valeur des forets augmente avec l’âge, rendant cette croissance d’autant plus intéressante qu’elle est indépendante de la situation macro-économique mondiale.
En second lieu, les investissements dans le bois ont historiquement généré des performances plus élevées que les autres classes d’actifs. Le « NCREIF Timberland Index » publié depuis 1987 par le « National Council of Real Estate Investment Fiduciaries », indice de référence pour cette classe d’actifs, a généré sur les 20 dernières années un rendement actuariel supérieur à l’indice action MSCI World ou à l’indice S&P GSCI sur les matières premières par exemple. Il est important de noter que cette performance a été obtenue avec des niveaux de volatilité peu élevés, permettant d’offrir un couple rendement/risque attractif.
Le dernier avantage, et non des moindres pour un investisseur est la faible corrélation historique de l’investissement forestier avec les autres classes d’actifs, constaté en étudiant les valeurs de l’indice NCREIF depuis 1987. Cette decorrelation se comprend d’ailleurs aisément en raison de l’aspect biologique de cet investissement, abordé précédemment.

Quelle sera d’après vous la place de l’investissement forestier dans un contexte actuel de protection de l’environnement ?

L’investissement forestier va voir sa demande stimulée par la croissance démographique et économique à travers des surfaces forestières de plus en plus limitées sur la planète. D’ailleurs, la valeur environnementale des forets fera probablement l’objet l’allocation de crédit carbone dans un futur relativement proche. Le bois, source d’énergie renouvelable peut être considéré comme une ressource durable stratégique. Au-delà des avantages indéniables procurés (croissance biologique, rendement et décorrélation), l’investissement forestier devrait, par conséquent, tirer son épingle du jeu dans les années à venir, dans le contexte actuel de protection de l’environnement. D’ailleurs, Calpers, le fonds de pension des fonctionnaires de Californie ne s’y est pas trompé en investissant environ 1% de ses actifs sous gestion dans cette classe d’actifs en 2008 !

RF , Janvier 2010

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  • <p>"L’exploitation de nos forêts est externalisée à des sociétés spécialisées, dans le souci et le respect d’une gestion socialement responsable"</p> <p>J’aimerais trouver plus d’infos à propos de cette ’gestion responsable’ en terme de replantage après exploitation pour conservation des surfaces forestières..</p> <p><a href="http://www.phaunostimber.com/documents/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://www.phaunostimber.com/documents/</a> Phaunos%20Timber%20Fund%20Newsletter_Q4%202009.pdf</p>

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