Défiscaliser en soutenant le cinéma

Grâce aux SOFICA, les particuliers peuvent réaliser des économies d’impôts en investissant dans le secteur du cinéma et de l’audiovisuel. À la différence d’autres produits de défiscalisation, les SOFICA ne sont pas corrélées aux marchés financiers. Mais ce placement atypique et séduisant n’est pas sans risque...

Créées en juillet 1985, les Sociétés de Financement de l’Industrie Cinématographique et de l’Audiovisuel (SOFICA) sont des placements d’investissement destinés à la collecte de fonds privés pour le financement d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles françaises et européennes.

Grâce aux SOFICA, les particuliers peuvent réaliser des économies d’impôts en investissant dans le secteur du cinéma et de l’audiovisuel. À la différence d’autres produits de défiscalisation, les SOFICA ne sont pas corrélées aux marchés financiers. Mais ce placement atypique et séduisant n’est pas sans risque. À la veille de l’ouverture du 69ème Festival de Cannes, l’UFF, leader de la distribution de SOFICA, lève le rideau sur les idées reçues communément associées à ce placement.

La sélection officielle du 69ème Festival de Cannes a été annoncée le 14 avril. 7 films en compétition ont pu voir le jour grâce au soutien d’une ou plusieurs SOFICA.

  • Ma Loute de Brunot DUMONT (France) – SOFICA Cinémage 10
  • Rester Vertical d’Alain GUIRAUDIE (France) – SOFICA Cinémage 10, SOFICA Indéfilms 4, SOFICA Cinéventure
  • Mal de Pierres de Nicole GARCIA (France) – SOFICA Indéfilms 4
  • Elle de Paul VERHOEVEN (Pays-Bas) – SOFICA Cinémage 7 Développement
  • The red Turtle de Michael DUDOK DE WIT (Pays-Bas) – SOFICA Cinémage 9
  • La danseuse de Stéphanie DI GIUSTO (France) – SOFICA A Plus Image 6
  • Le Cancre de Paul VECCHIALI (France) – SOFICA Cinémage 10 Développement

En marge du Festival, se déroulent également la Quinzaine des réalisateurs, la Semaine de la critique et l’ACID [1]. 7 films sélectionnés [2] ont, à leur générique, une ou plusieurs SOFICA commercialisées par l’UFF.

Chaque année, les SOFICA jouent un rôle essentiel pour compléter le plan de financement de nombreux films. En 2015, 11 SOFICA ont été agréées par le CNC pour une collecte globale de 61,9 millions d’euros. 112 œuvres cinématographiques, parmi les 300 films agréés par le CNC, ont bénéficié du financement d’une ou plusieurs SOFICA.

L’investissement moyen par film s’élève à 329 000 [3] € :

  • 336 000 € pour un film de fiction ;
  • 172 000 € pour un film documentaire ;
  • 60 000 € pour un film d’animation.

L’UFF, leader sur le marché a, à elle seule, collecté 16 millions d’euros auprès de 5 SOFICA, soit plus de 25% des parts de marché.

Déceler le vrai du faux de la SOFICA

« Grâce à la SOFICA, les particuliers peuvent réaliser des économies d’impôts en investissant dans un secteur culturel et attractif. Mais attention ! Il s’agit d’un placement risqué puisque le capital initial peut ne pas être intégralement restitué. Sa rentabilité potentielle découle avant tout de la politique de gestion et d’investissement propre à chaque SOFICA. Il conviendra de proposer ce placement dans un objectif patrimonial de diversification.  » José Fernandez, directeur de l’Offre Financière à l’UFF.

1. La SOFICA octroie un plafond supplémentaire de réduction d’impôt sur le revenu.

VRAI – Le total des avantages fiscaux procuré par les réductions d’impôts sur le revenu est limité à 10 000 €. Il est porté à 18 000 €, en cas de souscription au capital d’une SOFICA.

2. La SOFICA permet de soutenir la production indépendante.

VRAI – La SOFICA doit répondre à 3 objectifs : accentuer le soutien à la production indépendante, orienter les investissements vers les œuvres pour lesquelles l’apport des SOFICA est décisif, et garantir la diversité du dispositif.

3. Les SOFICA restituent toujours l’intégralité du capital collecté.

FAUX – Il n’existe pas de garantie en capital sur les SOFICA. Après une durée minimum de détention de 5 ans et demi, les SOFICA, dont l’adossement est au maximum de 50%, restitueront généralement entre 70% et 90% du capital collecté.

4. La SOFICA est un investissement contraignant.

VRAI – Créer une SOFICA, c’est accepter :

  • D’investir en faveur de 1ers ou 2èmes films, ou des films à petits et moyens budgets (moins de 8 M€) ;
  • Une obligation minimale d’investissements non adossés à 50% ;
  • Une limitation à 3 M€ du montant total des investissements adossés à un même opérateur.

5. Le rendement des SOFICA dépend de l’avantage fiscal.

VRAI – La réduction d’impôt de 36% du montant de la souscription dans la limite de 18 000 € représente une réduction potentielle de 6 480 €. Ainsi, lorsque les SOFICA restituent entre 75% et 90% du capital collecté au bout de 6 ans, la performance, avantage fiscal inclus, se situe entre 2,51% et 5,48% par an.

6. Les recettes d’un film sont uniquement liées à son succès en salle.

FAUX – Les films disposent de plusieurs supports d’exploitation commerciale, autant de sources de revenus : les entrées en salle, la vente de droits à la télévision en France et à l’international, la vente de DVD et la VOD.

7. Les chiffres communiqués par les SOFICA lors des 1ères assemblées générales ne reflètent qu’une part des actifs et de leur potentiel.

VRAI – La première assemblée générale a lieu au cours de la 1ère année de vie d’un film. Or, en raison du cycle de production et d’exploitation qui peut durer jusqu’à 4 ans après la sortie du film, les premiers revenus, présentés en AG, ne correspondent qu’aux recettes en salle. Ils ne tiennent pas compte de la commercialisation des œuvres et de la cession des droits d’exploitation à venir, qui généreront de nouvelles recettes.

8. Si la SOFICA a investi dans LE film de l’année, je peux doubler ma mise de départ.

FAUX – Pour chaque film financé, la SOFICA ne représente qu’un pourcentage limité de l’investissement total.
Par exemple : si les recettes sur un film sont de 200%, mais que celui-ci ne représente que 5% du portefeuille de la SOFICA, alors celle-ci gagnera + 10% sur cet investissement.

9. Le cycle de vie moyen d’une SOFICA est de 6 ans.

VRAI – Entre la 2ème et la 5ème année, la SOFICA gère les remontées de recettes des œuvres dans lesquelles elle a investi. A partir de la 6ème année, elle demande sa liquidation auprès des autorités concernées et procède au remboursement de ses investisseurs.

10. La SOFICA permet uniquement d’investir dans des œuvres cinématographiques.

FAUX – Les SOFICA peuvent investir dans deux types d’investissements : les investissements dans les œuvres (investissements « adossés » ou « classiques ») et les investissements dans le capital de sociétés de réalisation. Cela permet de diversifier le portefeuille et donc le risque.

  • Investissement « adossé » : accord passé avec une entreprise du secteur (société d’adossement) qui s’engage à racheter une partie des investissements à un prix convenu à l’avance.
  • Investissement « classique » ou « à risque » : des droits à recette, c’est-à-dire un montant ou pourcentage sont négociés avec le producteur sur les différents supports d’exploitation en contrepartie de l’investissement réalisé. Aucun de ces investissements ne fait l’objet d’une garantie de rachat à un prix fixé à l’avance.

Alors que ce placement demeure encore confidentiel et méconnu aux yeux des Français patrimoniaux, la SOFICA permet de financer de plus en plus de films chaque année, tout en constituant, pour l’investisseur individuel, une solution de diversification pour réduire son impôt sur le revenu, au-delà du plafonnement des niches fiscales.

Next Finance , Mai 2016

Notes

[1] Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion

[2] 48ème Quinzaine des réalisateurs - Longs métrages : L’effet aquatique, Solveig ANSPACH SOFICA Cinémage 9 Développement, SOFICA Indéfilms 3 ; L’économie du couple, Joachim LAFOSSE – SOFICA Indéfilms 4 ; La Pazza Gioia, Paolo VIRZI – SOFICA Indéfilms 4 55e Semaine de la critique - Séances spéciales : Victoria, Justine TRIET– SOFICA Cinémage 10 ; Apnée, Jean-Christophe MEURISSE– SOFICA Cinémage 10

[3] Source : CNC

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