Résiliation annuelle de l’assurance : une bonne nouvelle à court terme, mais un risque de remontée des taux de crédit à moyen terme…

Alors que le Sénat vient d’adopter définitivement le principe de la résiliation annuelle de l’assurance emprunteur, Vousfinancer, réseau de 150 agences de courtage en crédit s’interroge sur l’impact d’une telle mesure.

Alors que le Sénat vient d’adopter définitivement le principe de la résiliation annuelle de l’assurance emprunteur, Vousfinancer, réseau de 150 agences de courtage en crédit s’interroge sur l’impact d’une telle mesure. Si à court terme, c’est une excellente nouvelle pour les nouveaux emprunteurs qui devraient pouvoir réaliser des économies sur leur assurance, à moyen terme, le fait que tous les contrats puissent être renégociés à partir du 1er janvier 2018 risque de peser sur la rentabilité des banques qui devront compenser le manque à gagner engendré, ce qui pourrait contribuer à la remontée des taux de crédit immobilier.

Après avoir été retoquée par le Conseil constitutionnel le 16 décembre dans le cadre de la loi Sapin 2, cette fois-ci, la résiliation annuelle de l’assurance devrait bien être effective d’ici quelques semaines avec l’adoption de l’amendement Bourquin. Ainsi, à partir de la promulgation de la loi, début mars probablement, tous les nouveaux contrats d’assurance pourront être résiliés à date anniversaire et être substitué par un autre, à condition que les garanties soient équivalentes que la banque accepte ce nouveau contrat. Le stock, c’est-à-dire, tous les contrats souscrits avant mars 2017, pourront également être résiliés mais à partir du 1er janvier 2018 seulement.

« A court terme c’est une très bonne nouvelle car cela va introduire davantage de concurrence sur le marché de l’assurance emprunteur détenu à 85 % par les banques via la souscription de leur assurance groupe. L’offre devrait être plus diversifiée, avec des tarifs en baisse et de meilleures garanties afin d’être plus attractive pour diminuer la probabilité de résiliation… Mais à moyen terme, le fait que le stock puisse être également résilié risque de peser sur la rentabilité des banques. En effet les emprunteurs concernés seront essentiellement ceux qui ont souscrit un crédit récemment, donc à des taux très bas tels que nous les connaissons depuis 4 ans, et sur lesquels les marges des banques pourraient devenir négatives a posteriori une fois l’assurance résiliée… Dans ce contexte, il est certain que les banques devront trouver le moyen de compenser le manque à gagner, ce qui pourrait contribuer à une remontée plus forte des taux de crédit alors même que depuis fin 2016, elles contiennent les hausses en ne répercutant que faiblement l’envolée des taux d’emprunt d’Etat… » analyse Jérôme Robin, président et fondateur de Vousfinancer.

Next Finance , Février 2017

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